SANTÉ

– Dix douleurs sexuelles féminines à ne pas négliger

Douleurs chroniques, démangeaisons, brûlures ou encore vaginisme… avoir mal n’est pas anodin, et ce n’est pas une fatalité ! Consulter est recommandé, il s’agit de débusquer les causes organiques, pour un traitement d’ordre physiologique. Parfois avoir recours à un sexologue est nécessaire, pour un diagnostic avisé ! Panorama des troubles les plus fréquents.

Une jeune dame, inquiète

Des picotements

« Ça me picote » formulent les jeunes femmes. « C’est assez courant, cet inconfort à l’entrejambe » commente le Dr Marie-Claude Benattar, gynécologue. Le plus souvent, elles consultent après un rapport sexuel, motivée par un désir de vérifier qu’elles n’ont pas contracté une infection sexuellement transmissible (IST). Petit rappel : la vulve est constituée d’un tissu fin, qui réagit à la chaleur et au port du string. La pénétration va accentuer la sensation désagréable. Rien de grave, une crème cicatrisante ou un bain de siège vont avoir une action apaisante.

Des brûlures pendant un rapport

« Je ne supporte pas le rapport, ça me brûle ! ». Les plaintes sont souvent exprimées de cette façon. Un examen gynécologique est alors nécessaire pour établir un diagnostic : « Le plus souvent, il révèle une muqueuse rougie, un peu enflammée » rapporte la gynécologue. A l’origine de ce désagrément, plusieurs facteurs : une prise d’antibiotique, qui agit sur la muqueuse et perturbe son environnement ou bien un excès d’hygiène. Le Dr Benattar confirme : « L’hyper hygiénisme est devenu fréquent entraînant une hyper réactivité de la muqueuse vaginale ». Un traitement avec des ovules va rétablir le pH et faire office de pansement. Toutefois, si les symptômes persistent, mieux vaut consulter et faire un prélèvement pour écarter toutes suspicions d’infections.

Sécheresse vaginale

Un manque de lubrification peut entraîner des douleurs lors du rapport sexuel. Il est possible que la sécheresse vaginale soit dû à une pénétration qui arrive trop tôt dans les ébats, et ce n’est pas grave. Quand c’est chronique, ce sont des causes hormonales qui sont le plus souvent évoquées : « Ce trouble va de pair avec la ménopause ou encore la grossesse » ajoute la gynécologue. D’autres facteurs, comme certains traitements médicaux, sont à prendre en compte. Les symptômes sont le plus souvent aggravés par la cigarette, l’alcool et le stress. Une fois repérée l’origine, un traitement local lubrifiant est une première approche… Consulter pour une réponse personnalisée est recommandé.

Inflammations vaginales et herpès

Environ 20 % de la population est porteuse du virus de l’herpès. Quels sont les symptômes de cette maladie sexuellement transmissibles ? « Cloques, pertes vaginales, douleurs urinaires ou inflammation de la zone génitale » répond le Dr Benattar. Si cette maladie est contagieuse, elle est généralement sans gravité, mais va interférer sur la sexualité du couple, en causant, par exemple, des infections, le plus souvent situées sur les parties intimes (sexe et anus) et des douleurs pendant les rapports. Une consultation est recommandée afin d’établir un diagnostic précis et un traitement antiviral.

Douleurs à la pénétration

Un rapport douloureux n’est pas à prendre à la légère. « Avoir mal n’est pas normal, ni une fatalité ! » écrivent Heidi Beroud-Poyet et Laura Beltran, respectivement psychologue clinicienne et sexologue, auteures d’un livre sur ce thème Les femmes et leur sexe (Editions Payot). Les premières recherches portent sur des causes physiologiques, elles peuvent être d’origine infectieuses (mycose ou MST), ou faire suite à un accouchement difficile ou à une épisiotomie. En cause également, certaines maladies gynécologiques comme des fibromes utérins ou l’endométriose. Consulter pour affiner un diagnostic est recommandé, quand les douleurs persistent.

Le vaginisme : un trouble sexuel handicapant

Pour certaines femmes, la pénétration est problématique. Ce trouble sexuel se définit par « un spasme volontaire ou persistant de la musculature du tiers externe du vagin perturbant les rapports sexuels » (in DSM-5. manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux). Le vaginisme est dit primaire, lorsqu’il a toujours existé et secondaire, lorsqu’il survient après une activité sexuelle normale. Une approche sexo-corporelle, couplée à une autre de type cognitivo-comportementale peut faire l’objet d’un traitement.

Un clitoris douloureux

« Un clitoris tout sec, c’est la souffrance et l’irritation garanties » rappelle la journaliste et essayiste Rosemonde Pujol (in Antiguide de la sexualité. Dr Sylvain Mimoun. Ed Bréal). Certains hommes se livrent à des pratiques brusques sur cet endroit hyper sensible. »Une fois qu’ils l’ont attrapé, des gestes trop brutaux ou maladroits peuvent suffire à le faire se rétracter… » ajoute notre expert. Mordillement ou succions trop prolongés peuvent provoquer l’effet inverse… Manifestez votre désaccord à ce sujet est une clé de prévention importante.

Vulvodynie et causes psychologiques

Des sensations de brûlures vulvaires peuvent avoir différentes causes organiques, comme évoquées plus haut. Une fois celles-ci écartées, on parle alors de vulvodynie. Environ 15 % des femmes en souffrent selon une étude allemande publiée en 2005*. Pour les clinicienne et sexologue Heidi Beroud-Poyet et Laura Beltran, se pose alors la question des traumatismes sexuels ou des troubles psychologiques : « certaines pathologies comme l’anxiété ou la dépression peuvent s’accompagner de ce type de symptômes ». Enfin, la question du couple et de la relation sexuelle est également à explorer : « Se demander comment il fonctionne, si la communication est bonne, si les sentiments sont sécurisants ». Des solutions existent, trouver l’origine des troubles est déjà une partie de la résolution.

Hypertonie du périnée

Si le périnée joue un rôle fondamental dans le plaisir et la relation sexuelle épanouissante, il arrive aussi qu’à l’inverse, il devienne un obstacle. C’est le cas lors de cas d’hypertonie du périnée. Le plus souvent, il maintient le vagin serré et lui permet d’enserrer le pénis, contribuant ainsi à intensifier les sensations des partenaires. Quand le périnée est relâché, les sensations sont moindres. Inversement, l’hypertonie entraîne immanquablement des douleurs à la pénétration, avec des effets négatifs sur la vie de couple. Les traitements en cours sont la kinésithérapie, ou la relaxation périnéale par des sages-femmes. Objectif : détendre les muscles qui entourent le vagin grâce à des exercices et des massages…

Douleurs, pertes blanches et mycoses

Pertes blanches épaisses, irritations, et douleurs… La mycose vaginale est due à un champignon. « C’est une des infections vaginales les plus fréquentes chez les femmes » observe le Dr Benattar. Si ce trouble n’empêche pas de faire l’amour, en revanche les rapports peuvent êtres douloureux, c’est du au frottement du pénis contre les parois qui favorisent l’irritation. « C’est d’ailleurs un symptôme à prendre en compte » invite notre expert. La mycose nécessite impérativement d’être traitée pour éviter la prolifération du champignon.

Catherine Maillard, Journaliste, éditrice et auteure; Source : Doctissimo

Afficher plus

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page