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CORRUPTION AU CAMEROUN : un préjudice de 4,6 milliards FCFA en 2022

C’est ce que renseigne la Commission nationale anti-corruption (Conac), dans son dernier rapport sur l’état de la lutte contre la corruption en 2022, présenté à l’opinion le 27 octobre dernier.

Comparativement, à l’année 2021, les pertes du fait de la corruption au Cameroun, ont connu une baisse de plus de 39 milliards de FCFA en 2022. Selon la Commission nationale anti-corruption (Conac), ce préjudice financier subi par l’État du fait de la corruption et des infractions assimilées était de 44 milliards FCFA au cours de l’année 2021 et est évalué en 2022 à 4,6 milliards de FCFA

Un préjudice financier établi sur la base des missions d’investigation de la Conac, ainsi que des condamnations pécuniaires issues des décisions rendues par le Conseil de discipline budgétaire et financière (Cdbf) du Contrôle supérieur de l’État (Consupe) et le Tribunal criminel spécial (TCS). En effet, la baisse du montant des pertes évaluées en 2022 ne signifie pas forcément un recul de la corruption. Car il peut aussi s’agir d’un essoufflement de la lutte contre la corruption dans le pays au cours de la période sous revue.

D’après les investigations menées par la Conac en 2022, le préjudice subi par l’État est évalué à 249 131 723 FCFA. Le Cdbf, chargé de statuer sur les fautes de gestion présumées des ordonnateurs de crédits publics et autres gérants ou surveillants de la fortune publique, a rendu au total 18 décisions. Lesdites décisions concernaient des responsables ou d’anciens responsables de sept administrations publiques.

Sur les 18 mises en cause, 08 ont été reconnues coupables et ont écopé d’amendes spéciales d’un montant total de 6 800 000 de FCFA. Certains de ces responsables ont été mis en débet pour un montant total de 499 110 375 de FCFA, représentant le préjudice financier subi par l’État du Cameroun dans ces affaires, apprend-on. Le TCS a rendu 21 arrêts définitifs en 2022 pour des affaires impliquant le ministère des Finances (Minfi), le Port autonome de Douala (PAD), la Cameroon Water Utilities (Camwater), la Cameroon Postal Service (Campost), la Cameroon Telecommunications (Camtel)…

Dans l’ensemble, 32 personnes ont été mises en cause dans ces affaires. 24 d’entre elles ont été déclarées coupables et des peines d’emprisonnement ferme allant de 10 ans à l’emprisonnement à vie ont été prononcées à leur encontre. Le montant total du préjudice financier subi par l’État dans ces affaires s’élève à 3 875 176 820 FCFA, peut-on lire dans le document.

Lors de la présentation de ce rapport, le président de la Conac, Dieudonné Massi Gams, a déclaré que : « 2 603 dénonciations ont été reçues via la ligne verte, le 1517, 3 472 à travers le courrier administratif, 565 par le courrier électronique et 401 au numéro WhatsApp. Le détournement de biens publics apparaît comme l’infraction majeure avec 1 135 occurrences. L’éducation, les affaires domaniales et foncières et les finances forment le podium des secteurs les plus dénoncés à travers la ligne verte de la Conac l’année dernière ».

D’après les résultats de l’indice de perception de la corruption publié en janvier 2023 par Transparency International (TI), le Cameroun est classé 34e pays le plus corrompu en Afrique (142e mondial) en 2022. Dans l’espace Cemac (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée-Équatoriale, Tchad), le pays occupe le deuxième rang, derrière le Gabon.

Patricia Ngo Ngouem

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