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SÉCURITÉ SANITAIRE : vaccin, prévenir pour sauver des vies

[abelainfo] - Le 22 janvier 2024, le Cameroun a officiellement introduit des doses du Mosquirix RTS, S dans 52 districts de santé regroupant 411 aires de santé. L’initiative gouvernementale alimente des débats autant au sein de la communauté scientifique que dans les milieux populeux. Cinq journalistes camerounais tentent un éclairage sur la vulnérabilité du pays au paludisme, à la tuberculose, à la poliomyélite. Ce diagnostic permet de comprendre comment l’Etat mobilise les ressources humaines et financières pour les campagnes de protection des populations malgré des effets indésirables à contrôler. Les journalistes de ce consortium en gestation ont reçu un appui pour les collectes de terrain dans le cadre du projet « Heath Security Financing Accountability » dont un volet est supporté par l’organisation Positive-Generation et implémenté par le Programme des Hautes Etudes de Journalisme Spécialisé.  

DIAGNOSTIC : paludisme, tuberculose et poliomyélite : des tueurs silencieux

Hôpital Jamot, l’un des centres de traitement agréés de la tuberculose, pour le texte sur l’état des lieux

Ce sont des maladies qui font des ravages dans plusieurs régions du Cameroun. Avec un système immunitaire faible, les femmes enceintes et les enfants sont de plus en plus exposés.

Le paludisme est une maladie qui a un impact considérable sur la santé et le développement socioéconomique des populations du monde entier. Selon les études menées par le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP), en 2021, le niveau de cas de paludisme a été estimé à 247 millions contre 245 millions en 2020 et 232 millions en 2019 dans le monde. L’Afrique reste le continent le plus touché par cette maladie selon l’Organisation Mondiale de la Santé. En 2021, l’ensemble de la région a enregistré « 95% de tous les cas de paludisme (234 millions de cas) ; 96% de tous les décès dus au paludisme (593 000 décès) ».

Le Cameroun fait donc partie des 11 pays les plus touchés par le paludisme dans le monde. En 2022, « 3.327.381 cas de paludisme ont été rapportés par les formations sanitaires du pays ; soit 29,6% de toutes les consultations », peut-on lire dans ce document. La région la plus touchée du Cameroun est la région de l’Est avec la plus grande incidence des cas. Pour ce qui est du taux de mortalité, les données hospitalières au Cameroun relèvent une baisse régulière de la mortalité depuis 2019.

Entre 2021 et 2022, la mortalité hospitalière due au paludisme a reculé de près de 4 points, passant de 13,5% à 9,9% de tous les décès enregistrés. Les régions de l’Extrême-Nord et de l’Adamaoua sont celles ayant enregistrées les taux de mortalité les plus élevés. Dans cette situation épidémiologique, que ce soit la morbidité ou la mortalité, les enfants et les femmes enceintes sont les plus vulnérables.

« En 2022, les enfants de moins de 5ans restent le groupe dans lequel les décès sont enregistrés dans leur grande majorité (71% de tous les décès). Les femmes enceintes également sont vulnérables. Cela s’explique par un système immunitaire encore faible. Pour les femmes enceintes, la situation physiologique ne leur est pas favorable, il y a leur vie et celle de l’enfant qu’il faut protéger » fait savoir Dr Joël Ateba, Secrétaire général du PNLP.

Situation épidémiologique de la Tuberculose

Selon l’OMS, en 2022, 24 722 nouveaux cas de tuberculose (TB) sont enregistrés sur les 44 000 cas suivis médicalement. La transmission de la TB est plus élevée au sein de la population active. C’est-à-dire entre 15-54 ans, mais la jeunesse est la plus atteinte de la tuberculose. En 2020, le taux de contamination avait considérablement baissé soit 22 540 cas contre 24 740 en 2019.

En 2022, le taux a largement augmenté on passe de 22 540 cas à 25 286 cas. D’après une étude menée par le Programme National de Lutte contre la Tuberculose, entre janvier et Septembre 2023, la région la plus exposée à la maladie est l’Extrême-Nord avec un taux de 17% soit 3 200 cas de TB TFC. Suivie de la région du Nord avec 11% soit 2 037 Cas de TB TFC. La ville de Douala à elle seule enregistre un pourcentage de 18% soit 3 537 cas précédée par la ville de Yaoundé 14% soit 2 632 Cas.

Pour ce qui est de la mortalité, « le taux de décès est élevé dans les régions du Centre soit 8,9%, Nord-ouest et l’Ouest qui enregistre chacune 7,7% de taux de décès de tous les cas TB-PS.  Et le taux de guérison est plus élevé dans les régions du Sud avec un taux de guérison de 75,2% et le Nord avec 70,3% de tous les cas TB-PS/HIV », explique Jean Marie Endomo, CUSE-PNLT-CMR.

Sur le plan général, le Cameroun enregistre en 2023, 53,1% de guérison de tous les cas TB-PS, 34,8% de cas TB-PS/HIV ont terminé leur traitement, avec un taux global de décès qui est estimé à 6,3 %.

Le cas de la poliomyélite

La poliomyélite qui peut être prévenue par un vaccin, est une maladie infectieuse causée par un virus envahissant le système nerveux et qui peut engendrer des paralysies irréversibles en quelques heures. La poliomyélite touche principalement les enfants de moins de cinq ans. Une infection sur 200 entraine une paralysie irréversible. 5 à 10 des personnes atteintes de poliomyélite paralytique décèdent des suites d’une paralysie des muscles respiratoires.

Déclaré exempte en 2015, selon le ministère de la santé publique, le Cameroun a connu une résurgence en 2019, dans l’Extrême-Nord. Cette épidémie survient en pleine deuxième vague de l’épidémie de COVID 19. Le Cameroun a totalisé 33 749 cas de contaminations pour 523 décès. S’il est vrai que le Cameroun a été certifié en 2020 indemne de poliovirus sauvage, l’agent pathogène de la polio, d’autres formes de poliovirus circulent de type 2 (PVDVc2), dérivé d’une souche vaccinale continuent de circuler dans ce pays.

FINANCEMENT : coût du vaccin contre le paludisme

A gauche c’est le PCA de GAVI qui renouvellant le soutien de GAVI au Cameroun

Alors que le pays a engagé le 22 janvier 2024 les opérations de vaccination contre cette maladie, les 1,3 millions de doses à administrer gratuitement aux enfants seront payées par l’Etat.

Le Cameroun a une nouvelle arme contre le paludisme : le vaccin.  Il la déploie avec les premières doses administrées pour la première fois le 22 janvier 2024 dans le district de santé de Soa, l’un des trois districts prioritaires en plus de Mfou et Yoko, choisis dans la région du Centre. Au total, 52 districts de santé devraient en bénéficier à travers le pays. Il s’agit des districts où, « la morbidité, les hospitalisations et le taux de mortalité sont le plus élevés ; la couverture en Penta élevée et faible taux d’abandon spécifique », comme l’explique le Programme élargi de vaccination (Pev).

Le vaccin dont il s’agit, est le « RTS,S », l’un des vaccins homologués par l’Organisation mondiale de la santé et dont le Cameroun a réceptionné 331 200 doses le 21 novembre 2023. Solution innovante pour baisser la mortalité liée au paludisme, selon les autorités sanitaires. Le vaccin est offert gratuitement aux enfants cibles, mais son acquisition est supportée financièrement, en partie par le gouvernement.

« S’agissant du financement de ce vaccin, il faut noter que la dose est normalement facturée à 9,7 dollars US, mais au regard de l’acceptation au mois d’août 2023, de notre demande de soutien introduite auprès de l’Alliance GAVI pour la vaccination, le Cameroun contribue, pour cette première année, à hauteur de 0,2 dollars US par dose. Aussi, pour les 1 295 600 doses attendues, notre pays payera en tout 155,4 millions FCFA et l’Alliance GAVI supportera 3,6 milliards FCFA », avait indiqué le ministre de la Santé publique dans un communiqué rendu public le 29 novembre 2023. Pour ce qui est de la première cargaison, Malachie Manaouda explique que « les 331 200 doses réceptionnées le 21 novembre 2023, ont couté exactement à notre pays 39 744 000 FCFA ».

Le vaccin devra aider à protéger les enfants bénéficiaires contre les formes graves de la maladie. Il inhibe en fait la maladie en empêchant les sporozoïtes de pénétrer dans le foie. D’après le PEV, le vaccin « sera administré selon un calendrier de quatre doses aux enfants à partir de six mois séparés d’un intervalle minimal de quatre semaines entre les trois séries primaires de la vaccination antipaludique. La quatrième dose va servir à booster la protection ».

S’agissant de l’efficacité du vaccin, l’Alliance GAVI indique, dans un article publié le 28 novembre 2023 sur son site officiel que « Les données issues de l’évaluation de l’introduction du vaccin antipaludique RTS, S/AS01 en phase pilote révèlent que le vaccin a réduit la mortalité, toutes causes confondues, de 13% chez les enfants de la tranche d’âge éligible à la vaccination ». Le Cameroun n’exclut d’ailleurs pas l’idée d’aller vers un vaccin plus efficace.

« Un 2e vaccin mis au point au Burkina-Faso et affiche une efficacité de 67% après trois (03) années de suivi, vient d’être approuvé par l’Oms et le Cameroun saisira toute opportunité de glisser à tout moment, vers un vaccin plus adéquat dès que le stock sera accessible, en vue de continuer à protéger nos enfants », explique le ministre de la Santé publique dans son communiqué du 28 novembre.

CAMPAGNE DE VACCINATION : ces non-dits sur les agents vaccinateurs

Les agents vaccinateurs administrent un vaccin injectable aux tous petits

Entre manque de crédibilité, doute sur la qualité du vaccin, refus de faire vacciner les enfants et incongruité autour du recrutement des personnes en charge d’administrer les vaccins, le Programme élargi de vaccination (PEV) lève l’équivoque autour de ces zones d’ombre.

« Il y a trop de choses négatives qui se disent autour des campagnes de vaccination initiée par le ministère de la Santé. Ce qui me rend méfiante, d’où mon refus d’ouvrir ma porte aux agents », confie une mère rencontrée au quartier Ngousso à Yaoundé. Comme elle, bon nombre de Camerounais sont en quête de garanties autour des campagnes de vaccinations. Tout commence par les agents en charge de la vaccination.

Pour certains, ils n’ont jamais eu vent d’un recrutement lancé à cet effet. C’est le cas de Jean-Luc Mvondo, rencontré à l’esplanade du stade omnisports Ahmadou Ahidjo. « Je pense que ce qui fait problème, c’est le fait que les populations n’ont pas idée du profil des agents. Du coup, elles se disent que ce sont des citoyens ordinaires qui sont recrutés pour ce travail, avec une pareille idée, il est fort impossible pour les parents, de ne laisser leurs enfants à la merci de ces personnes. À côté de cette préoccupation, vient s’ajouter la question autour de la qualité du vaccin ».

Interrogé sur la qualité des agents et de leur recrutement, Dr Shalom Tchokfe, Secrétaire Permanent (SP) du Programme élargi de Vaccination (PEV), lève les zones d’ombre. « Les recrutements des agents vaccinateurs dépendent de plusieurs facteurs, notamment du type de vaccin, de la voix d’administration, mais aussi, de l’étendue de la vaccination. Habituellement, la vaccination de routine est essentiellement administrée par les agents de santé qui travaillent dans des formations sanitaires, on parle notamment ici des infirmiers, aides-soignants et médecins ».

Pour être plus précis, ce sont des professionnels de santé qui administrent tous les vaccins qui sont offerts dans le cadre du programme de routine qui se fait soit dans des centres de santé ou dans des postes avancés dans des localités reculées. La vaccination étant l’un des soins de santé primaire, son administration est ajoutée aux taches des personnels de santé formés, partout où ils sont en service, apprend-on.

Outre les programmes de vaccination de routine, il y a également les campagnes de vaccination. Pour cette seconde catégorie, il est important de préciser que ce n’est pas une activité que le programme Elargi de Vaccination (PEV) mène toujours. Pour le Dr Shalom Tchokfe, « on mène une campagne de vaccination pour deux raisons. Premièrement en cas d’un trop grand risque d’une maladie épidémique, à l’instar de la rougeole… ou il faut vacciner pour empêcher le risque de contamination. Deuxièmement, lorsqu’il y a une épidémie et qu’il faut intervenir pour arrêter sa propagation ».

L’administration des vaccins injectables à l’instar du vaccin contre la méningite, requiert une main d’œuvre particulière. « Les personnes habileté à administrer ce vaccin sont des personnels formés, recrutés parmi les infirmiers, médecins, aides-soignants qui officient déjà dans des formations sanitaires ». Ces campagnes de vaccination sont également des campagnes d’information. A ce niveau, « ce sont les agents de santé communautaire qui s’en occupent, en passant de ménage en ménage, pour informer et discuter avec les parents », précise le SP du PEV.

Quant aux campagnes de vaccination dont les vaccins sont administrés par voie orale à l’exemple de la poliomyélite, qui ne nécessite pas une certaine technicité (deux gouttes par voie orale), « ce sont des agents communautaires qui sont pré-identifiés et formés sur la technique d’administration, qui sont recrutés pour administrer ledit vaccin ». D’après un constat, ces agents communautaires administrent mieux ce vaccin que les personnels de santé, car ils sont habitués à le faire, confie l’un des responsables du PEV.

Pour ce qui est du recrutement des agents communautaires, il ne se fait pas qu’à la veille d’une campagne de vaccination. Au Cameroun, le PEV, a pu fidéliser sur l’ensemble du territoire national des agents communautaires qui s’occupent de l’administration du vaccin par voie orale. Une tâche qui s’effectue uniquement pendant la période de la campagne de vaccination.

Revenus des agents vaccinateurs

Le travail des agents communautaires lors des campagnes de vaccination est à titre volontariat. Ces hommes et femmes ne sont ni payés et ne reçoivent non plus de prime. Par contre, ils bénéficient d’une indemnité pour couvrir leur frais de déplacement et d’alimentation pendant la période que va durer la campagne. « En 2015, chaque agent communautaire recevait 2 000 FCFA comme frais d’alimentation et de déplacement par jour. Nous avons évolué et aujourd’hui, chaque agent perçoit 3 000 FCFA pour son alimentation et 500 FCFA pour le transport, soit 3 500 FCFA par jour, pour une durée de 3 voire 4 jours. Pour ce qui est des mobilisateurs sociaux, ils perçoivent une somme de 2 500 FCFA par jour, soit 2 000 FCFA pour l’alimentation et 500 FCFA pour le transport, pendant 4 à 5 jours. Quant à l’administration du vaccin de la rougeole…, qui est un acte plus compliqué, c’est une somme de 5 000 FCFA qui est remise à chaque professionnel de santé au quotidien. Ce fut le cas avec l’épidémie de rougeole survenue avant la rentrée scolaire 2023 – 2024 où l’immunité était très faible et il fallait vacciner immédiatement les enfants.

Au cours de cette dernière campagne, ce sont 9 000 équipes de vaccination à raison de deux personnes par équipe, soit 18 000 agents vaccinateurs et 11 000 agents mobilisateurs pour un total de 29 000 personnes qui ont été mobilisées sur l’ensemble du territoire. Quant aux superviseurs que sont les responsables des hôpitaux de district, et les responsables de santé au niveau des régions, ils étaient estimés à environ 500 personnes appelées à superviser les 27 000 personnels sur l’étendue du territoire.

Pour s’assurer de l’effectivité sur le terrain, à l’issue de chaque campagne de vaccination, une enquête est menée question de cartographier les zones à problèmes. Pour les enfants en zone d’insécurité, « le PEV se donne 14 jours pour voir dans quelle mesure se rattraper afin de vacciner les enfants qui n’ont pas bénéficié du vaccin à la date prévue. Pour ce qui est des enfants absents, le rattrapage s’effectue lors de la vaccination de routine. Quant aux parents qui s’opposent au vaccin, et au regard de ce que la vaccination n’est pas obligatoire, le personnel de santé procède par des moyens pédagogiques, en évitant la répression », renseigne le Dr Shalom Tchokfe.

SUIVI : la question des effets indésirables du vaccin

Un enfant atteint d’une allergie post-vaccinale

Tout ne se passe pas toujours bien dans l’administration de cet outil essentiel pour prévenir les maladies et sauver des millions de vies.

Comme tout médicament, les vaccins peuvent entraîner des effets indésirables. Après avoir reçu un vaccin. Ils durent habituellement quelques heures ou quelques jours après la vaccination. Il s’agit de la réponse naturelle du corps qui travaille fort pour bâtir une immunité contre la maladie. Selon le Dr Mas-ûd Hayatou, les effets les plus courants après les vaccins sont les douleurs locales au niveau du site d’injection ou une zone inflammée. L’enfant peut également faire la fièvre ou être fatigué ce qui est un signe de réaction immunitaire du corps après la vaccination. Les maux de têtes ne sont pas en reste. L’enfant peut aussi se plaindre de maux de membre : Les maux de membres peuvent être ressentis après la vaccination. Certains enfants peuvent éprouver des nausées et des vomissements après la vaccination. Ils pourraient avoir un appétit réduit dû à l’effet de la prise du vaccin. Il peut aussi faire la diarrhée.

Allergies chez les enfants

Les enfants pourraient avoir une allergie à un composant du vaccin selon le Dr Franck Eloundou. Ils peuvent être plus agités que d’habitude après la vaccination. Il est important de garder un œil sur les symptômes, car certaines réactions graves, telles que l’anaphylaxie, peuvent être difficiles à identifier. Les symptômes d’anaphylaxie chez l’enfant peuvent être l’urticaire, bouffées vasomotrices et gonflement du visage, bave, perte de contrôle de la vessie et des intestins. Les changements de comportement tels que l’irritabilité, les pleurs qui ne s’arrêtent pas, le calme ou somnolence soudaine ne sont pas en reste. Les éternuements, des difficultés à respirer, des démangeaisons sont également des signes à prendre en compte. La vaccination chez les enfants inclue des troubles du sommeil, des maux de corps et des douleurs d’estomac. Ces réactions sont généralement mineures et temporaires.

Cas graves

Selon les professionnels de la santé la réponse immunitaire du système à un vaccin peut varier en fonction de l’âge et du sexe. Les facteurs génétiques peuvent influencer la réponse individuelle. De manière plus grave certains vaccins peuvent parfois provoquer la paralysie d’un membre du corps ou de plusieurs et des troubles visuels. Des pertes de conscience.

En écoutant les avis des médecins, il est évident que les réactions liées aux vaccins sont généralement légères et temporaires. Cependant, il est crucial de surveiller les symptômes et de consulter un médecin si des réactions graves ou persistantes surviennent après la vaccination.

Equipe de rédaction :

Emté Ladé Adama (Gouvernance), Guy Martial Tchinda (Mutations), Raphaël Mforlem (La Voix Des Entreprises), Rachel Ngono (Elève Journaliste 3 Esstic)

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