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PRODUITS DE VIDANGE CONTREFAITS : Tradex soupçonné

Leader dans le secteur des lubrifiants et des produits pétroliers au Cameroun, l’entreprise Tradex voit son image se détériorer au fil du temps à travers des plaintes portées par certains clients. L’offre de services au niveau des baies de vidange ainsi que la qualité des produits mis à la disposition des consommateurs sont à l’origine de cette opinion défavorable.

Spécialisée dans le Traiding et dans la distribution des produits pétroliers et assimilés, l’entreprise Tradex, fleuron national dans ce secteur d’activité, vit des mauvais jours depuis une bonne période. Très prisée par les Camerounais, l’entreprise voit au fil des jours son image prendre un sérieux coup. À en croire les témoignages de certains consommateurs des produits Tradex parvenus à notre rédaction, des soupçons de commercialisation des produits contrefaits et l’amateurisme gagnent du terrain au détriment les bonnes pratiques.

« Fidèle consommateur des produits Tradex, j’ai fait le triste constat selon lequel les bonnes pratiques en matière de lubrifiant sont en train de disparaître du côté de Tradex. Généralement, lorsque vous vous rendez dans une structure de vidange, pour procéder à la vidange de votre véhicule, la bonne pratique voudrait que l’on vous présente de l’huile de vidange pour ce qui est de l’huile « dite vrac », dans un contenant scellé. Sauf que depuis un certain temps, on se rend compte au niveau de la vidange à Tradex, le produit (l’huile vrac), est contenue dans des futs facilement accessibles au graisseur en service. Que les futs soient scellés ou pas, on peut s’imaginer que des mauvaises pratiques peuvent avoir cours dans cette façon de présenter le produit au consommateur ». Témoigne Jean Pierre Colbert Bassang’na, Directeur général du Cabinet Projections Company Sarl.

Comme lui, une ex-consommatrice des lubrifiants Tradex, rencontré à Yaoundé qui a souhaité garder l’anonymat, se dit déçu de l’image que renvoie cette structure aujourd’hui. « Tradex a toujours été excellent tant au niveau du service qu’au niveau des produits vendus aux consommateurs. Malheureusement, je constate avec récurrence que la qualité de service et l’image de l’entreprise est tombée au plus bas. Figurez-vous que dans les baies de vidange Tradex, les graisseurs manipulent les futs pour sortir les produits en inclinant le futs, mettent de l’huile dans des seaux, avant de les transvaser dans des bouteilles emploi-jetées avant de servir le contenu au client, je parle là, de l’huile vrac. Une façon de procéder qui met le client dans une incertitude quant à la qualité de produit contenu dans les futs ».

Pour illustrer la gravité de la situation, notre interlocutrice renseigne, avoir fait la rencontre de certains responsables de TotalEnergies, qui se moquaient de Tradex comme quoi, cette entreprise a fait beaucoup de bruit pour rentrer dans la distribution des produits pétroliers et qu’elle a confondu le Trading à la distribution du terrain. Selon ces responsables, Tradex n’est plus à l’image de l’excellence et ne fait plus peur à ses concurrents.

Des allégations réfutées par l’un des responsables de la baie de vidange de la station Tradex au quartier Éleveur. Selon ce dernier, « le personnel de Tradex est le mieux payé au Cameroun dans ce secteur d’activité et il bénéficie de tous les avantages possibles parce que c’est une société d’Etat. En outre, le travail est basé sur deux choses, la confiance et la conscience professionnelle. Lorsqu’un employé prend service, il se dit qu’il est là pour satisfaire la clientèle et non leur causer des problèmes. Et en cas de souci, du genre l’huile fait fumer l’arrière du véhicule, fait péter les arrêts d’huile, il est facile de savoir qui était de service. Mais aussi, l’on peut savoir si c’est une bonne ou une mauvaise huile qui a été servie au client, car après une vidange, une facture est délivrée au client avec tous les détails y afférants ».

En outre, le responsable de Tradex reconnaît tout de même qu’il peut y avoir comme dans toute entreprise, du mauvais grain parmi le personnel, mais s’aventurer dans la fraude vu l’emploi qui est difficile de nos jours serait très risqué pour ce dernier.

Dans la quête plus d’informations sur le sujet, l’on découvre que dans les stations Ola Energy la présentation de l’huile vrac au client est différente. « L’huile Safari 40 encore appelée huile vrac, servie dans les bouteilles mono-litres, est livrée dans des camions citernes avec des scellées au niveau des chambres. À la livraison, elle est mise dans un kérobade qui est une réserve de stockage bien scellée, dotée d’un compteur et dont le contenant sort uniquement par la pompe. Le graisseur ne peut y avoir accès pour introduire un quelconque produit, vu qu’elle est scellée », renseigne Cédric Oyeng, chef de poste, Ola Energy, Essos. rencontré à la station Ola Energy, Essos.

Comme à Ola Energy, le procédé est le même dans les stations TotalEnergies. « A TotalEnergies, nous avons des huiles synthétisées à l’instar de la 0/20, 5/30, 5/40, les huiles semi-synthétisées, dont la 10/40 et les huiles minérales, la 20W50… présentés dans des contenants scellés. À côté de ces huiles, Total met également à la disposition des clients, de l’huile « dite vrac », appelée la Safari 40 ou S40, conseillée aux véhicules qui ont déjà des moteurs amortis (des vieux véhicules qui vont déjà à plus de 30 ans d’âge), apprend-on.

À TotalEnergies, la S40 est contenue dans un Kérobade et le graisseur en service ne peut y introduire une autre huile, car le Kérobade est scellé et n’a qu’une issue, la vanne de sortie d’huile, apprend-on. Outre le fait que le graisseur n’a pas accès au Kérobade et Total Energies a pris des dispositions pour garantir la qualité de l’huile S40 servie au client. « La hiérarchie effectue des contrôles inopinés. Lors de ces contrôles, on évalue la quantité d’huile contenue dans les Kérobade et dans les mono-litres. Puis, on fait le ratio pour avoir une idée des quantités mises à la disposition de la station. On évalue également de la qualité d’huile contenue dans le Kérobade, pour savoir si elle est de bonne qualité. A Total, seul le gérant a accès au Kérobade », Dieudonné Mbazoa, graisseur principal, à la station TotalEnergier Etrier, Elig-Essono.

Pour plus d’information, nous nous sommes rapprochés de l’Agence des normes et de la qualité (Anor). Ici, Dorothée Elvire Yake Dikot, l’une des responsables, renseigne que : « L’Anor ne connaît pas l’existence des huiles dites vrac, mais, nous disposons des batteries de normes en ce qui concerne les lubrifiants, seulement ces normes sont à caractère commercial et ne saurait être mises à la disposition d’un citoyen lambda, sauf s’il se les procure ».

Le constat est clair, si des voix se lèvent et pointent un doigt accusateur sur la société Tradex, ce n’est pas anodin. Cette entreprise fleuron national dans le secteur des hydrocarbures et assimilés, serait quelque part impliquée. De ce fait, elle doit revoir la façon dont elle présente ses produits aux consommateurs à l’instar de l’huile S40 (l’huile vrac). En effet, Tradex doit tout faire pour s’arrimer à la réglementation, surtout que des soupçons fraudes, pèse sur cette société depuis un certain temps, à en croire, les dires des consommateurs car, cette situation porte non seulement atteinte à l’image de l’entreprise Tradex, mais aussi à celle du Cameroun.

Raphael Mforlem

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