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LES MVEMBA Épisode 06 : ça pourrait peut-être marcher.

LES MVEMBA

Épisode 06 : ça pourrait peut-être marcher.

Etoga Marcien

…. Ça fait un moment qu’on a quitté le domicile des Eboutou. Melvice est assise près de moi dans mon véhicule et nous sommes en direction du restaurant le plus proche. Elle a tenu à ce qu’on sorte un peu, mais c’était surtout à cause du fait qu’à la maison, nous étions le centre des conversations.

Melvice : tu es venu faire quoi à la maison ? Pour de vrai.

Moi : je l’ai dit. Je suis venu te chercher… C’est si déplaisant que ça ?

Melvice : Rien à voir, au contraire. Le grand Etoga Marcien qui se déplace pour venir chercher une piètre servante.

Moi : arrête avec ta sorcellerie-là.

Melvice rit : mais sinon sincèrement, je ne sais plus où me tenir. Tellement mon nom est dans la bouche des gens-là, c’est comme si c’était possible, ils allaient se marier à notre place.

Moi : donc je ne suis pas le seul qui subit cette pression.

Melvice : sinon (elle pose la main sur ma cuisse.)… Tu ferais un bon plan cul. Juste pour savoir si au moins sur ce côté-là ça pourrait matcher entre nous deux.

Moi : « Matcher », c’est tout ce que tu trouves à dire. Je ne sais pas trop pour qui tu me prends Melvice, mais je suis loin d’être un imbécile.

Melvice : je croyais surtout que tu étais un play-boy. Avec toutes ces femmes qui te tournent autour… Et avec cette liberté, tu ne dirais pas non à un peu de sexe, en même temps, c’est depuis qu’on est petit que je crush sur toi. Et dire qu’avant tu étais le grand frère suprême et moi, je n’étais qu’une petite fille trembleuse.

Moi : il faut dire que tu as vite grandi. Mais sincèrement Melvice… Tu dirais quoi si je demandais ta main ?

Melvice : quelle demoiselle sur cette terre dirait non au grand Etoga ?

Moi : je suis sérieux.

Melvice s’arrête un moment pour s’étonner de ma déclaration. Je la regarde sans un soupçon de blague…

Melvice : tu veux dire… Si tu voulais me prendre pour épouse ?

Moi : c’est ce que je viens de dire.

Melvice : pour être sincère, je n’y ai jamais pensé. Mais je croyais que tu ne voulais pas te marier… D’où sort cette question ?

Moi : je ne t’ai pas dit que c’était le cas. Mais je me dis qu’on pourrait vivre à présent dans cette optique. Après tout qu’est-ce qu’on aurait à perdre si on se mariait ?

Melvice : Marcien, je ne peux pas te supporter et je doute fort que toi, tu puisses me supporter. Nos caractères sont extrêmement différents… En plus, tu ne sais pas qui je suis.

Moi : on peut tout juste apprendre à se connaître.

Melvice rigole : ne me fais pas tomber dans ton piège Mr Etoga… Je te croirais presque !!!

J’arrête le véhicule. Nos regards se croisent et je la prends par la nuque pour lui faire un long baiser sur la bouche en utilisant ma langue… Melvice s’abandonne complètement. Je m’arrête ensuite et je la regarde.

Melvice : pour le baiser, tu marques un point. Si c’est ton plan pour me faire tomber amoureuse… Et bien, c’est gagné.

Moi : j’aimerais que s’il faille qu’on se marie tous les deux, il faudrait qu’on oublie notre passé et la voix des autres pour se concentrer sur nous. Que nous apprenons sincèrement à se connaître… Et pourquoi pas, on pourrait tomber amoureux.

Melvice Eboutou

Cette haleine fraîche et mentholée, je regarde encore ses dents blanches et ses lèvres roses mouillées, je me mords la lèvre. Ce qu’il vient de créer en moi est étrange, ce n’est peut-être pas l’amour, mais à présent, je désire Marcien.

Marcien : alors on y va ??

Moi : où ça ?

Marcien rigole : à ce restaurant. Je t’ai dit que je t’amenais où ?? Ou c’est mon baiser qui t’a complètement décalé ?

Je le bouscule : dégage !! Malade…

Il rigole encore.

Ce qui me gonfle, c’est le fait qu’il ait raison cette fois. Je n’étais vraiment pas prête pour ça et voilà, j’ai le feeling. Je regarde ses doigts longs et fin sur le volant et le prochain numéro sur lequel mes yeux décident de se tourner, c’est son devant du pantalon. J’essaye de visualiser ce qu’il a entre ses jambes musclées et cintrées dans son pantalon Mr.

Marcien : tu fais quoi là ?

Je me ressaisis : rien.

Il sourit et continue à conduire. Ce sourire de gagnant qui me gonfle totalement… Il sait qu’il gagne et moi, je perds.

En fait ma mère et moi n’avons finalement pas le même dessein, je suis d’accord à l’idée d’apprendre à connaître cet homme que j’ai admiré pendant ma jeunesse. Il y a 6 ans d’écart entre Marcien et moi, cette année, il soufflera sa quarantième bougie pourtant sincèrement, il fait dix ans moins que son âge.

On se gare et Marcien sort du véhicule.

Marcien : tu viens ?

Moi : où est la galanterie ? Tu devrais m’ouvrir ma portière comme un bon gentleman.

Marcien en rigolant : si c’est ça que tu attends non !? Je vais aller au restaurant là manger et revenir te trouver ici, on va partir.

Moi : et dire qu’il a l’intention de me séduire pour me conquérir. Tu perds tes points-là…

Marcien : si je parle, tu vas gonfler ici comme le tapioca. Pardon, vient-on part.

Je sors de la voiture et je retrouve ce géant aux côtés de qui je me tiens, il me prend par les hanches et nous allons dans le restaurant. Tous les yeux sont sur nous et moi, ça me plaît beaucoup.

Marcien Etoga

Entre Melvice et moi, il y a toujours eu une alchimie qu’on refuse d’accepter, mais qu’on préfère garder à une certaine distance. Je déteste la dépendance et je préfère ma liberté, c’est le caractère que nous avons tous les deux en commun.

 Je la regarde sourire quand nous entrons dans le restaurant, elle se colle à moi et prend ses grands chevaux. Je secoue la tête en rigolant…

Je tire sa chaise : madame…

Elle s’assoit : Elle s’assoit : au moins, là, tu marques des points.

Finalement, nous passons nos commandes et nous passons à table. Je la regarde manger sans qu’elle ne remarque…

Moi : tu aimes ton repas ?

Melvice : oui beaucoup. Et toi ?

Moi : ça serait mieux si c’était toi qui préparais.

Melvice : pardon, ne commence pas à vouloir me mettre dans les situations… Qui prépare ?

Je la provoque : que tu sais même d’abord préparer ?

J’observe sa réaction. Melvice arrête de manger, elle pose la fourchette dans le plat et essuie sa bouche.

Melvice : je vais te dire un truc Etoga, écoute moi très bien… Ce n’est pas parce que vous voyez des belles femmes dehors qui djah avec des faux ongles que vous allez croire qu’elles ne savent rien faire. C’est le jour où tu vas manger un ndumba fiang Ewondo signé Eboutou que tu vas comprendre que le tobassi ce n’est pas seulement chez les sorciers…. Stuiiiip !!!

Moi : J’aime voir avant d’accepter.

Melvice : tes yeux vont éclater !! Ivou…

Elle recommence à manger. Je la regarde encore sans rien dire, cette fois elle remarque et me lance un regard menaçant.

Melvice : c’est quoi ???

Moi : non… Juste que tu es vraiment jolie.

Melvice sourit : ne me déconcentre pas Mr !! On vous connaît avec vos trucs-là… En-tout-cas, tu n’as pas tort, mais ne m’embrouilles pas.

C’est vrai qu’elle est très jolie, ce que j’apprécie le plus c’est son côté osé et vraiment sauvage. Melvice est une femme clairement difficile à obtenir. À première vue, on la traiterait d’une femme au caractère subtil et juste vulgaire, mais au fond, c’est juste une femme qui est consciente de sa valeur… Et au fond, j’aimerais une du genre pour moi.

Melvice : alors, ça se passe comment au boulot avec ton frère qui est DG et toi simple employé.

Moi : ne gâte pas notre repas. Parce que si c’est ton intention… Tout peut virer au pire.

Melvice : pardon. Je disais ça juste pour rigoler, mais apparemment, je suis nulle en blague.

Moi : en fait, je crois que je n’ai plus du tout faim. (Je me lève.)… Je vais t’attendre dans la voiture le temps que tu finisses.

Melvice : Ekieh !!! Comment tu mets les organes non Marcien. 

C’était juste une blague, je t’ai dit.

Je ne supporte pas quand on met ce paramètre sur la table et ça, elle le sait, mais ça l’enchante de me narguer et ce genre de choses, je ne supporte pas.

Je quitte la table et je m’en vais après avoir payé la note. Melvice ramasse son sac à main et me suit jusqu’à la voiture.

Melvice : c’est quoi le problème ? Un moment, tu es bien avec moi et tout à coup, tu bascules comme un zombie.

J’ouvre la portière pour qu’elle entre, ce qu’elle fait.

Pendant tout le trajet, nous ne nous disons rien, je me contente de conduire sans dire le moindre mot… Nous arrivons chez-elle et je la dépose.

Melvice : merci pour le restaurant.

Moi : de rien…

Marcien !!!!

C’est ma mère qui m’appelle en venant.

Melvice s’en va… Elles se croisent en chemin et parlent un peu avant que ma mère ne vienne me retrouver.

Maman : tu rentres ?

Marcien : oui. Mais je vais faire un crochet au bureau.

Maman : raccompagne-moi s’il te plaît. Quand ton père commence une discussion avec son ami-là… Moi, je ne comprends pas, ils peuvent passer toute la nuit là-bas.

Moi : d’accord.

Elle entre dans la voiture.

Maman : qu’est-ce qui ne va pas ? C’est quoi cette tête que tu fais ? Vous avez eu un problème tous les deux ?

Moi : ce n’est rien…

Je démarre et on s’en va.

 

À suivre…

Une série de Steph.

Source : chroniques universelles

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