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CONFLITS ENTRE MOUSGOUMS ET ARABES-CHOAS À L’EXTRÊME-NORD « Un affrontement de moutons ? »

CONFLITS ENTRE MOUSGOUMS ET ARABES-CHOAS À L’EXTRÊME-NORD

 « Un affrontement de moutons ?» s’interroge Salomon Winamou, enseignant et doctorant à l’Université de Yaoundé I

En ce dernier trimestre de l’année 2021, il est rapporté, d’une manière constante et documentée, des conflits armés entre les communautés Arabe-chaos d’une part, et Mousgoum (plus récemment Massa) d’autre-part, dans l’extrême-nord du Cameroun. L’évocation d’une telle situation humainement et humanitairement interpellante nous amène, malgré des vicissitudes constatées à nous prononcer sur la situation en question. 

Ce dont-il est question et qui semble être banalisé par bien de personnes tant parmi les élites locales que les pouvoirs publics est non seulement un échec de notre capacité à concevoir une société humainement vivable et débarrassée d’une certaine conception de l’affrontement, mais aussi la construction d’un environnement qui favorise le plein épanouissement de l’homme. En cette circonstance, nous percevons cet affrontement idiot pour des questions qui ne sont pas essentielles comme un échec des cerveaux pour tant très brillants qui illuminent ces contrées. 

Il n’est pas besoin de citer des noms puisque, parmi les Arabes-Choas comme parmi les Mousgoums, des grands esprits servent la République du Cameroun en cas temps et lui donnent toute sa grandeur. Comment donc penser que ces génies soient incapables de stopper des querelles de maisons et de champs qui n’auraient jamais dues voir le jour ?

L’impression la plus nette qui se dégage a priori est le silence complice particulièrement meurtrier des élites politiques et surtout intellectuelles d’un côté comme de l’autre. L’ère des conflits tribaux est désormais révolue et c’est peu de le dire ainsi. Comment se fait-il que des dam-nés de la terre comme ces populations, pour reprendre l’expression de Franz Fanon, qui végètent dans la misère la plus abjecte ne trouvent autre chose que des batailles meurtrières et inutiles, alors que l’énergie utilisée pour cette querelle idiote aurait pu permettre de faire régresser la famine devenue épidémique dans cette zone et tous les autres fléaux et catastrophes auxquelles sont soumises ces misérables populations?

Le plus surprenant, c’est que, depuis que cette histoire rocambolesque et absurde a commencé, comment se fait-il que les élites de ces tribus ne s’y consacrent véritablement pas et avec fermeté ? Qu’il nous soit permis de rappeler à tous les acteurs de ces conflits y compris ceux tapis dans l’ombre que cet état de choses ne peut perdurer que parmi des populations que Hegel décrivait comme sauvages et barbares. 

À défaut de donner raison à cet auteur, que chacun sache qu’en se taisant face à ce bain de sang caractéristique d’un comportement irrationnel et irresponsable pour ne pas dire moutonnier, la responsabilité du chaos et du désastre en cours est porté par tous Ceux qui se taisent et restent inactifs pendant que des villageois qui n’ont même pas de quoi se nourrir et qui sont toujours victimes des inondations s’entretuent pour des absurdités.

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