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LIV’S NIGTH CLUB ET STADE OLEMBÉ : 25 morts en 2 jours à Yaoundé

LIV’S NIGTH CLUB ET STADE OLEMBÉ

25 morts en 2 jours à Yaoundé

La capitale politique était en deuil le 23 et 24 janvier dernier. D’abord un incendie d’origine accidentelle provoqué par des feux d’artifice a fait au moins 17 personnes, dans une discothèque au quartier Bastos et une bousculade à l’entrée du stade Olembe fait 8 morts alors que le Cameroun affrontait les Comores en huitième de finale. Ces drames surviennent alors que le Cameroun abrite la 33ème édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN).

Dossier réalisé par Fabrice BELOKO

Le film du drame au Liv’s Nigth Club

L’incident se déroule le dimanche 23 janvier 2022 au Liv’s Nigth club, une boîte de nuit située à Bastos, un quartier huppé de la capitale politique du Cameroun. Selon les faits relayés, il s’agit d’un citoyen qui a souhaité célébrer l’anniversaire d’un proche dans cette boîte de nuit. « C’est allé très vite, il était un peu plus de 2 heures du matin et la majorité des clients arrivent vers 3 heures, cela s’est passé dans la salle », a indiqué un agent de sécurité présent au moment du drame.

Tout se passait pourtant bien jusqu’au moment où il fallait apporter un champagne pour arroser la célébration, puis sur vient le drame. Une des servantes, au rythme d’une musique de circonstance, s’avance vers le lieu de la célébration en balançant la bouteille du champagne sur laquelle était fixée une bougie. A la suite d’une inattention, l’étincelle de la bougie touche le bouchon du champagne. Le bouchon va violemment sauter, et touche le plafond qui prend immédiatement feu. Concrètement, « le drame, qui a été causé par des déflagrations issues des feux d’artifice habituellement utilisés en ces lieux, a, en premier, consumé le plafond de l’édifice, entraînant par la suite deux explosions de forte amplitude, provoquant la panique et la bousculade », confirme le gouvernement à travers un communiqué rendu public.

La flamme s’empare de l’étage, et les occupants qui s’y trouvaient ont cru à un gigantesque feu qui participait à l’agrémentation de la célébration. Sous l’effet de l’oxygène, le feu se déclenche depuis la cuisine et une servante signale un début d’incendie aux barmans mais ces derniers prennent à la légère l’incident et continuent l’ambiance. La flamme persistante poursuit la quête de l’enceinte, les deux sorties du Liv’s sont bloquées par la flamme qui cherchaient l’air. Alors la servante cherchait à s’échapper par le bas ayant laissé les occupants à l’étage, elle a constaté qu’il y a des individus massés en bas, au pied des escaliers.

En haut le feu consume les meubles de la boîte de nuit tandis qu’une nuée de fumée étouffe les occupants du sous-sol, lieu où se situe la piste de danse de la boîte de nuit. Alors que la servante essayait de calmer la situation, une grande Explosion retentit derrière elle faisant plusieurs victimes. Le Liv’s Night-club récemment rénové est en flammes. Des femmes hurlent leur douleur, effondrées sur le sol, d’autres sont en pleurs soutenues par des proches. Plus loin, des hommes et des femmes gémissent, prostrés, assis sur des bancs en bois.

Sur le coup, plusieurs citoyens succombent sous l’effet de brûlure de 3ème degré, d’autres grièvement blessés sont immédiatement conduits dans les formations sanitaires pour une prise en charge. Le bilan de l’incendie fait état de 17 morts et plusieurs blessés.

Prompte réaction du gouvernement

C’est la grande mobilisation sur le site de l’incendie qui s’est déclenché vers 2h30 au complexe Liv’s, lieu anciennement appelé Yao-Ba au quartier Bastos. Étaient sur les lieux du sinistre : le ministre d’État secrétaire général de la présidence, les ministres de l’Administration territoriale, de la communication, celui de la Santé publique, le Délégué général à la Sûreté nationale (DGSN) ainsi que le Secrétaire d’Etat à la défense. Si le gouvernement regrette le décès de 17 personnes, notons que des agents de forces défenses sont comptés parmi ceux qui ont trouvé la mort sur le champ.

Notamment le colonel Patrice Biloa Ekengue, Henri Ateba, et Franck Sop Tchatagne. Les blessés ont été immédiatement conduits à l’hôpital Central tandis que les corps des personnes décédées ont été déposés à la morgue de l’hôpital militaire d’Ekounou. Sur internet, les images liées au drame sont horribles et suscitent la compassion du président de la République pour les familles endeuillées.

A la suite du drame, le chef d’Etat a ordonné une prise en charge totale des personnes blessées et en soins intensifs, autant que des frais d’inhumation de celles qui ont trouvé la mort dans ce regrettable accident. Paul Biya a instruit une enquête pour établir les responsabilités afin que l’on sache exactement ce qui s’est passé. Pour le moment, c’est la piste de la négligence de la part des tenanciers est en exploitation. Le drame intervient alors que le Cameroun abrite la 33ème édition de la Coupe d’Afrique des nations.

L’incident survient également alors que plusieurs camerounais attendaient dans tout le pays, devant leur écran, le combat du champion du monde des poids lourds à l’UFC, Françis Ngannou. L’explosion a entaché la victoire de Ngannou contre le français Ciryl Gane en UFC aux Etats-Unis et la reprise de CAN après une pause de jours après la phase des poules.

STADE OLEMBE

Une bousculade meurtrière entache la qualification du Cameroun en quarts de finale

Alors que le Cameroun affronte les Comores en huitième de finale, ce 24 janvier au stade Olembé à Yaoundé, une bousculade fait des morts et plusieurs blessés à l’entrée Sud du stade.

24 h après le drame Livs Nigth Club, une bousculade vient plonger Yaoundé dans le désarroi. Au stade Olembé, 8 morts et plus de 38 blessés dont 31 légers et 7 gravement touchés ont été enregistrés ce 24 janvier. Parmi les victimes, figure le magistrat Desmond Ebaneck, en service à la Chambre de compte de la Cour suprême. Les images abondamment relayées sur les réseaux sociaux montrent également des élèves et femmes qui ont succombé à cet incident. Selon les témoignages re- cueillis, le drame s’est dé- roulé entre 19h et 20 h, à la suite d’une marée humaine qui a pris d’assaut l’entrée Sud du stade qui accueille le match Cameroun-Comores, comptant pour les huitièmes de fi- nale de la Can 2021.

Manfred Essome, journaliste a vécu la scène et la relate sur sa page twitter : « La scène était horrible ce soir à Olembe. J’ai vu un enfant dont les bras ont été fracturés et une dame dont l’os est sorti de ses membres, ainsi que d’autres personnes qui se faisaient marcher dessus ». Ce dernier précise que le drame s’est déroulé en deux vagues : « les premières bousculades se sont produites dès 19h05 et une deuxième vague après le début du match », conclut-il. Les blessés ont été transportés au dispensaire de Messassi, situé à un jet de pierre du Stade, puis à l’hôpital central et au Centre des Urgences de Yaoundé.

Suite à cet incident survenu notamment à Olembé, la CAF a organisé une conférence de presse ce mardi au stade Ahmadou Ahidjo. « Le stade Olembe n’abritera pas le match de ce dimanche si les circonstances et les responsabilités de ce drame ne sont pas établies avant. On jouera au stade Omnisports Ahmadou Ahidjo. J’ai convoqué une réunion demain qui va impliquer le comité d’organisation de la CAN. Nous devons comprendre ce qui s’est réellement passé. Des mesures urgentes doivent être prises », a déclaré Patrice Motsepe, président de la CAF aux hommes de médias.

Avant cela, dans une correspondance rendue public, la Confédération africaine de football (CAF) renseigne qu’une « enquête sur la situation est en cours pour obtenir plus de détails sur ce qui s’est passé ». Le secrétaire général de la CAF, Veron Mosengo-Omba et le ministre de la Santé publique Manaouda Malachie, se sont rendus aux chevets des supporters hospitalisés. Quelques heures après le drame, les Lions indomptables et l’ensemble de leur encadrement ont adressé leurs « condoléances sincères et attristées aux familles des victimes et souhaitent un prompt rétablissement aux blessés ».

Portant la voix de son équipe, Vincent Aboubakar a profité de cette tribune pour exhorter « les fans de football du Cameroun et d’Afrique à un sens élevé de la discipline et plus de responsabilité au sein et en dehors des stades pour que les matchs de football en général et la CAN 2021 restent et demeurent des moments festifs ». Le capitaine des Lions indomptables rapporte que ses coéquipiers « appellent également à préserver les sentiments de sécurité, de fraternité et de bonheur partagé dans les stades ».

Source : Journal REPERES

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