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 – LES MVEMBA : Épisode 12 : Pas si sûr

 – LES MVEMBA

Épisode 12 : Pas si sûr

Etoga Marcien assit dans son salon quand il reçoit le message de son ami Dylan, vous vous souvenez certainement de Dylan Eboutou le grand frère de Melvice.

« Dylan : on se mange quelque chose ? »

« Marcien répond : où ça ? »

 » Dylan : au delicious platsa. C’est moi qui invite. »

« Marcien : je m’habille et j’arrive d’un moment à l’autre. »

Sans traîner, ce dernier ajoute juste un pardessus sur sa chemise qu’il enfile. Aux pieds, des mocassins en cuir et un béret basque, espagnol sur sa tête. Au vol, il attrape ses clés du véhicule et s’en va au lieu-dit.

Une dizaine de minutes plus tard, il arrive. Dylan l’attend déjà sur la table qu’il a commandée.

Dylan : un gars toujours choco !!!

Marcien le salue : tu doutes ?? Sinon, c’est comment mon frère ? Ça fait un gros bail.

Dylan : je te dis, et c’est la raison pour laquelle j’ai tenu à ce qu’on se voit. Question de papoter un peu… Même comme ma sœur t’a complètement embrouillé le cerveau.

Marcien : de quoi tu parles même !? (Il s’exclame.)… Mais on dit comme ça ein !?? Melvice peut faire la sorcellerie jusqu’à sacrifier les gens.

Dylan rit : comment encore ?

Marcien : l’autre jour Mamizah arrive chez moi, elle me dit qu’elle est enceinte… Ma tête a commencé à tourner 100 à l’heure au point ou jusqu’à j’anticipais déjà la paternité, pourtant l’enfant de Satan était entrain de me mentir.

Dylan éclate de rire : elle t’a bien eu celle-là. Tu comprends toi-même que tu es un petit joueur. On embrouille le grand Etoga jusqu’à le faire paniquer.

Marcien : Akah… Je vais lui rendre ça et très mal.

Dylan : sinon tu peux commander ein !? Tu sais qu’entre nous il n’y a pas de protocole. Quand il faut manger et bavarder, il faut bien savoir le faire.

Marcien : c’est aussi ça.

Dans la même pièce, deux autres mangent. Marcien ne les remarques pas… L’un d’entre eux se lève et vient les retrouver.

Lui : bonjour Roy,

Marcien s’étonne : il y a un Roy ici ? Ou tu confonds l’un d’entre nous à ton Roy.

L’expression sur le visage de l’étranger, c’est le dégoût. Il regarde Dylan avec mépris tandis que lui l’esquive du regard en l’ignorant.

Lui : maintenant, tu fais semblant de ne pas me connaître n’est-ce pas !? Tu me snobes.

Marcien : Dylan, tu le connais ??

Dylan : non non. Je ne sais pas de quoi il parle, je ne sais pas qui il est.

Lui : ah Dylan. C’est le nom que tu t’es donné pour cet autre homme !? On s’enfile les grands bruns maintenant, c’est ça !?

Marcien se lève face à l’homme : M., ça suffit !! Je ne sais pas qui vous êtes ou ce que vous voulez… Mais là vous faites erreur et je vous prie de nous excuser.

Lui : je ne fais pas erreur !! Sache que ce connard, c’est un gros menteur. Il te promet la lune pour te laisser juste après… Il est avec toi juste pour les fesses !!! 

Marcien regarde Dylan : tu entends ça ??? Un pédé vient nous agresser. Le monde-ci n’est plus ce qu’il était avant. Ça suffit allez vous en.

Lui : tu dis que je suis pédé… Toi, tu es quoi ?? Tu fais quoi avec ce play-boy macho et vicieux ??

L’attention des gens commence à se porter sur la scène, ce qui rend Marcien complètement mal à l’aise.

Marcien : j’aime les femmes d’accord !? (Il se tourne vers Dylan.)… Mais dis quelque chose non Mola !!!

Dylan : M. allez-vous-en. Vous confondez de personne.

L’homme toise Dylan avant de jeter un regard coquin à Marcien pour ensuite s’en aller. Marcien s’assoit en soupirant…

Marcien : qu’est-ce qui vient de se passer là ??? Dylan, tu peux m’expliquer quelque chose ?

Dylan : cet homme, je ne le connais pas. Ça doit être l’un de ces harceleurs qui se plaisent à gâter le nom des gens…

Marcien : gars où tu es tchèlèh ? Tu me dis ein !? Je suis ton ami.

Dylan : tu racontes quoi comme ça ? Il ne faut pas dire les trucs aussi en exagérant.

Marcien : en-tout-cas, moi perso, je ne peux plus rester ici. Les gens nous voient déjà comme un mari qui a invité sa femme au resto… Les choses qui m’énervent !!! Stuiiiip !!!

Marcien se lève et s’en va…

Dylan : Gars attends !!!

                   Dan Essomba

J’ai brisé ma peur cette fois et j’ai pris le courage de me rendre avec mon épouse à l’hôpital. Nous nous sommes déjà enregistrés et les examens sont en cours de traitement. Je regarde la montre depuis près d’une heure et j’ai l’impression que le temps s’est arrêté. Nina adossée sur ma poitrine, elle dort.

Si sincèrement, je suis stérile qu’est-ce que je vais faire ? Moi qui ai toujours rêvé d’avoir des enfants avec lesquels je pourrais partager un tas de trucs. L’idée me refroidit et me rend complètement pâle, mais au moins pour mon épouse, je dois rester fort.

« Essomba Dan et Essomba Nina »

Tellement je sursaute quand j’entends nos noms que ça réveille Nina. Je pousse un profond soupir avant d’essuyer sur mon pantalon mes mains moites et humides à cause de la transpiration.

Moi : c’est nous…

Nina me regarde et hoche la tête. Je tiens sa main fortement dans la mienne et je me lève à sa suite. Nous nous dirigeons dans le bureau de l’analyste.

Cette femme apparemment très âgée, au sourire bienveillant, mais ne laissant rien paraître des résultats. Elle lève la tête et nous regarde derrière ses énormes lunettes rectangles.

Elle : comme vous êtes charmants tous les deux.

Au moins une parole réconfortante, mais je sais que dans la plupart des cas, c’est le silence qui sévit avant la tempête. Je serre encore plus fort la main de Nina dans la mienne.

Moi : alors ?

La femme fait sortir une pile de fiches qu’elle feuillette en lisant les noms à basse voix, sûrement, elle cherche nos examens. De ses doigts, elle mouille les pages avant de s’arrêter tout à coup !! Et là, j’ai l’impression que c’est mon cœur qui s’arrête de battre…

Moi : alors ?

Elle me regarde et sourit : un peu de patience jeune homme… J’essaye de trouver votre dossier médical.

Je me sens tout à fait ridicule et surtout triste.

Elle : bon. Je l’ai… Mr et Mme Essomba.

Moi : oui.

Elle : compte tenu des analyses, nous n’avons pas découvert chez vous des cas d’infections sexuelles, une chose positive…

Moi : excusez-moi, Mme. Si nous sommes là, c’est pour savoir si oui ou non, nous pouvons avoir un bébé.

La dame m’ignore et interroge mon épouse : est-ce que depuis ces derniers temps vous vous sentez bizarre !

Nina : non, pas vraiment pour être honnête… Pourquoi ?

La dame : parce qu’il est possible que vous soyez pleine. Les examens n’ont pas été très clairs à notre niveau, mais je vous conseille d’aller faire des examens prénatals.

J’ouvre grand les yeux : vous… Vous… Je… 

Nina me regarde et rigole à cause de la mine ridicule que j’affiche. Les paroles ne sortent pas de ma bouche tellement je suis bouleversé.

La dame : les examens ont prouvé qu’aucun d’entre vous ne présente un quelconque problème de fertilité. Donc vous pouvez proprement avoir un bébé !!!… Par contre…

Moi : seigneur !!!!

Je pousse la chaise derrière moi et je tombe sur mes genoux en levant les mains au ciel. 

Nina rit : Essomba, elle n’a pas fini de parler.

La dame : … Par contre votre épouse devrait avoir un suivi très suivi pendant sa grossesse et surtout une hygiène adéquate à cause d’une malformation génitale qu’elle présente et qui semble être génétique.

Nina s’attriste : je vois… Ma mère avait ce même problème. 

La dame : mais vous êtes quand même née, au moins ce n’est pas une fatalité. Je vous conseille juste d’aller jusqu’au bout de vos visites… Et promettez d’être un mari présent.

Moi : Ekieh !! Est-ce qu’on demande encore ?? 

La dame : sur quoi… Je vous souhaite une bonne journée et de beaux bébés comme vous deux.

Moi : merci !! Merci Mme !! Dieu va vous bénir, je vous jure !! Aaah !! Je croyais que j’étais mbilah…

Nina rit : Essomba pardon viens, on part (elle tire ma main.).

Le plus beau après cette nouvelle, c’est qu’en effet mon épouse est enceinte !! Tellement on était stressé par le fait qu’on soit stérile qu’on a complètement ignoré ce petit bébé qui pivotait dans son ventre. Après les examens complets, nous rentrons à la maison…

Aboubacar ouvre le portail et à l’entrée, je me mets à klaxonner !! Je klaxonne sans m’arrêter et tellement fort que ça fait sortir les gens tous nerveux… Ma mère la première. Elle sort en nouant son pagne autour de ses reins.

Maman : Essomba, c’est quoi dans les oreilles des gens !!!

Je sors du véhicule : aujourd’hui là !!! Tu vas respecter mon épouse !! Bébé sort… Sors mon cœur s’il te plaît !!!

Nina sort en souriant. Je me mets à danser le mieux que je puisse devant elle en alertant tout le monde. Mon père sort ensuite et s’émerveille en me voyant danser.

Papa : Dan dit nous ce qu’il se passe !!!

Moi : maman !! Tu as dit à ma reine qu’elle n’est pas une femme, parce qu’elle ne t’a pas donné un petit-fils. Mais ce que tu ignores, c’est que Dieu est vivant. Est-ce que tu t’es excusé ?? Non !!!

Brice arrive avec une bouteille de champagne en criant de joie.

Papa : Éh pardon laisse les oreilles des gens !! Tu sais ce qui se passe ??

Moi : Brice, viens avec le champagne-là… Parce qu’aujourd’hui, on va fêter.

Papa : Essomba. Je suis vieux et tu sais que l’AVC est provoqué par un battement répété et incessant du cœur, tu veux me tuer ??

J’allume mon téléphone et la musique que je mets, c’est celle de KS BLOOM « , c’est Dieu qui a commencé »… Je commence à chanter avant de m’arrêter tout à coup !!

Moi : papa !!!

Papa : oui… Dan oui !!

Moi : ton premier enfant… Est là !!

Papa : hein !???

Moi : Nina est enceinte !!!

Ma mère crie : Éwouéeeee !!!

Mon père commence à danser en suivant mes pas. Mes sœurs se joignent à nous et ma mère elle-même tue la cadence et cassant les reins en la façon bikutsi. Marcien vient embrasser Nina en la secouant de gauche à droite.

Ma mère se rapproche d’elle tout doucement et lui présente ses deux mains en signe d’excuse… Nina les prend et toutes les deux s’enlacent !! Les réjouissances se poursuivent dans la cour. Brice s’en va chercher la chaîne hi-fi pour ambiancer. 

Moi : Babe… Merci.
Je lui fais un long bisou sur son front.

À suivre…
Une série de Steph.
Source : chroniques universelles
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