FrançaisLittérature

– LES MVEMBA Épisode 18 : Donc c’est mort…

– LES MVEMBA

Épisode 18 : Donc c’est mort

Marcien débarque à l’hôpital et s’apprête à se renseigner quand il aperçoit les membres de sa famille réunis tous à un coin du hall autour de Dan. Il accourt vers eux.

Marcien : Dan…

En le voyant, Dan se lève et les deux s’embrassent. C’est calme et l’atmosphère n’augure aucune onde de satisfaction. La tristesse se lit sur tous les visages et surtout celui de Dan qui est complètement abattu.

Marcien : je suis venu aussi vite que j’ai pu. Est-ce qu’elle va bien ? Comment va le bébé ?? Qu’est-ce qui s’est passé ?

Mme Mvemba : Marcien arrête d’acculer ton frère de questions, tu ne vois pas qu’il est sous le choc ?

Marcien : ah, c’est vrai. Désolé… Assieds-toi et essaye de te détendre Dan.

Dan : comment je peux me détendre en sachant que mon épouse est aux urgences ? Elle a perdu une quantité importante de sang… Je suis perdu, Marcien. Si c’est une fausse-couche.

Mme Mvemba embrasse son fils : mon grand arrête de t’injecter ce genre de pensée dans ta tête. Tout va bien se passer, je te promets.

Dylan arrive à son tour accompagné de Melvice. Les deux saluent toute la famille avant de consoler Dan.

Melvice à Marcien : pourquoi tu ne m’as pas dit que ton frère et son épouse traversaient cette situation ?

Marcien : pas ici Melvice s’il te plaît. Tu ne vas pas recommencer à faire tout un tas… Ce n’est pas le moment.

Melvice : je comprends juste que c’est une question de priorité. Tu n’as pas eu à l’esprit de m’annoncer une nouvelle aussi chronique, donc en fait, tu t’en fous que je sois au courant ou pas.

Tout le monde les écoute parler. Melvice en colère s’en fout du regard de toute la famille braqué sur eux. Marcien la prend par l’avant-bras avec énergie.

Marcien : ça suffit… Viens !!

Il la traîne presque jusqu’à l’extérieur avec force. Une fois sur la véranda, Melvice fait glisser brutalement son avant-bras du poignet de Marcien.

Marcien : à quoi tu joues nom de Dieu !! Tu veux me coller la honte devant toute ma famille ?

Melvice : toi à quoi tu joues ? On crèche sur le même lit presque tous les soirs et la femme de ton frère a une fausse-couche et tu ne te permets même pas de me dire… C’est pour me faire passer pour qui !? Une Tchiza sans importance ?

Marcien : Melvice moi-même, j’ai appris ça seulement tout à l’heure. J’étais bouleversé, c’est la raison pour laquelle je n’ai pas pu te dire.

Melvice : toujours avec tes justificatifs à la con pour faire ta tête de saint… Écoute bien Etoga, je me sens proche de toi ces derniers temps, ça, je te l’accorde… Mais ne va pas croire que c’est une raison pour me prendre comme une seconde option.

Marcien : mais… Mais de quoi tu parles ?

Melvice : tellement tu es égocentrique et imbu de ta personne que tu n’arrives pas à voir la flamme qui naît chez les autres.

Marcien rigole : attends, tu veux dire que tu commences à tomber amoureuse ?

Melvice : va te faire foutre Etoga.

La réaction de Marcien énerve Melvice qui lui lance un gros mot avant de s’en aller. Mais Marcien attrape sa main et la tire contre lui…

Marcien : tu as raison quand tu dis que je suis une espèce d’égocentrique. C’est juste que je n’ai jamais vraiment appris à voir en moi ou en quelqu’un d’autre. Je crois que je commence à ressentir la même chose pour toi.

Melvice sourit : tu me fais marcher là non !?

Marcien : tellement je te fais effet que juste mes paroles te déstabilisent. Devrais-je te rappeler qu’on est dans une espèce de jeu de séduction et de fierté ? Moi, je n’aime pas perdre à ce jeu-là, et même si c’est le cas, je préfère ne pas me prononcer… Ou juste m’éloigner quand j’ai l’impression que le danger est imminent.

Melvice s’approche encore plus de lui : est-ce que ça veut donc dire que…

Marcien : dire que…

Les deux s’éfleurent les lèvres, se regardent un instant. En passant ses doigts derrière la nuque de Melvice, Marcien l’embrasse tendrement en se baissant tandis qu’elle se tient sur la pointe de ses pieds.

Un bruit de gorge qui se racle…

Les deux tourtereaux s’arrêtent et regardent. C’est Dylan qui se tient pas loin d’eux. Mal à l’aise de le voir, ils restent silencieux et l’évitent du regard.

Dylan : suis-je devenu dégoûtant à ce point ?

Marcien : on ne va pas revenir sur ce sujet. Pas aujourd’hui s’il te plaît !!

Dylan : si, justement… C’est maintenant qu’il faut qu’on en parle puisque nous sommes là tous les trois.

Melvice traverse son frère et entre dans l’hôpital, Marcien la suit. Dylan se retrouve seul et ridicule à l’extérieur.

Dylan murmure : d’accord…

… Melvice et Marcien arrivent tout juste au moment où un médecin débarque à la salle d’attente. La mine sur son visage froid n’exprime rien de positif.

Dan se lève : alors ? Comment va mon épouse ?? Et le bébé…

Docteur : nous n’avons pas pu sauver le bébé, mais la mère est hors de danger.

Dan avec hystérie : qu… Quoi ??????

Mme Mvemba s’empare de son fils pour l’empêcher de s’agiter, mais Dan lui reste immobile et figé en regardant le docteur face à lui, les yeux inondés de larmes…

Dan : mon… Mon bébé est… (regardant sa mère) Maman, c’est mort !? Donc toute cette histoire ce n’était qu’un rêve impossible à atteindre ??

Mme Mvemba : Marcien, accompagnons ton frère à l’extérieur pour qu’il prenne un peu d’air.

Dan : non !! Je veux voir mon épouse… Où est Nina ??

Docteur : présentement, elle est sous sédatif. Elle se repose, car elle a perdu beaucoup de sang. Mais dans quelques heures elle sera hors de danger.

Le docteur s’en va, Dan s’écrase sur la chaise d’attente en tenant sa tête entre ses mains. Sa mère s’assoit près de lui et ses sœurs en font de même. Melvice serre fortement la main de Marcien qui est tout abattu, il la regarde… Sur le visage de Melvice, un fil de larme ruisselle.

Marcien : viens…

Elle se colle sur le torse de Marcien qui la couvre complètement de ses mains en caressant son dos.

Melvice en pleurant : c’est injuste…

Deux jours sont déjà passés depuis l’incident et au travail, c’est froid entre tout le monde. Dan lui a préféré rester au chevet de son épouse pour attendre son rétablissement total.

Il est assis sur la seule chaise présente dans la chambre de soin où est couchée sa femme quand cette dernière gémi fortement en se réveillant, sûrement la douleur. Dan se lève et va rapidement vers elle en se mettant sur ses genoux…

Dan : bébé, je suis là.

Nina le voit. Dan prend sa main dans les siennes… Nina regarde son ventre tout plat, son visage se fane tout d’un coup et les larmes prennent le relais.

Nina : je… Je croyais que c’était juste un mauvais cauchemar.

Dan : elle n’est plus là. On l’a perdu…

Nina en pleurant : je suis extrêmement désolé… Je te demande pardon Dan.

Dan serre les mains de Nina : non non bébé écoute. C’est une impasse douloureuse. On va traverser cette étape, c’est une épreuve…

Nina : c’était trop beau pour être vrai (elle touche son ventre.)… Je ne suis pas faite pour être mère. J’ai voulu croire que ça pourrait être possible, pourtant…

Dan respire profondément et sourit tristement à Nina en lui caressant la joue pour effacer sa larme… 

Nina : qu’est-ce que les docteurs ont dit ?

Dan : ils ont dû t’enlever les trompes de peur que le mal n’évolue pas… Le bébé était trop pressé dans ton utérus.

Nina : ça veut dire que plus jamais je n’aurai de bébé. Mon Dieu… C’est fini.

Dan : non-baby maman écoute… Écoute s’il te plaît. On va trouver des solutions, il y a des grands médecins capables de faire des miracles, la science a évolué.

Nina : non mais tu te rends compte qu’il s’agit d’une ablation de mes trompes ? Toute fécondation est désormais impossible…

Dan : on pourrait adopter un enfant… C’est possible.

Nina : non. Tu penses à ta mère !? Elle veut un petit-enfant qui vient de son fils… Comment elle va me regarder maintenant ?

En y pensant, Nina éclate à nouveau en sanglots. 

Dan : je vais te protéger, je te promets… Si tu me fais confiance. C’est le cas !?

Nina le regarde et hoche la tête : je te fais confiance.

Rébecca est seule dans le bureau quand Tony toque à la porte. Elle lève les yeux et le voit… Elle sourit.

Tony : tu ne trouves pas que tu as un peu trop travailler pour aujourd’hui !?

Rébecca : je préfère rester travailler que d’aller affronter la froideur à la maison.

Tony : je suis désolé pour ce qui est arrivé à ton frère et à sa femme.

Rébecca hoche la tête et sourit : merci…

Tony : je te trouve bouleversé.

Rébecca arrête de taper sur son clavier et prend son front dans ses mains en pleurant.

Rébecca : c’est quoi cette merde qui arrive à des pauvres gens bien ?

Tony vient jusqu’à elle pour la consoler.

Tony : Éh tu n’as pas besoin d’être dépressive.

Rébecca : c’est juste que je n’arrive pas à comprendre à quel point la vie peut être injuste. Il y a des petites filles qui font accidentellement des enfants et elles avortent, pourtant, il y en a qui ont vraiment besoin… Mais qui n’arrivent pas à en avoir. Tout ça, c’est injuste.

Tony : je sais… La vie est injuste, mais le plus important, c’est de se concentrer sur le côté positif des choses.

Rébecca : parfois j’en ai marre de juste regarder le côté positif. Ça m’épuise tout ça. Ça m’épuise de devoir souffrir et sourire. C’est la raison pour laquelle je préfère me renfermer… Pour être moins déçu.

Tony : et ne pas profiter de l’amour que des personnes peuvent t’apporter !? Rébecca, tu ne dois pas avoir peur d’aimer parce que tu as peur d’être blessé. C’est que tu ne vas jamais être heureuse et honnête avec toi-même…

Rébecca : je suis perturbée. Je ne sais plus quoi faire.

Tony : j’ai une meilleure solution, je crois qu’une bonne glace te ferait du bien. Même si c’est la nuit, c’est important de prendre quelque chose de froid quand on déprime. Vient-on s’en va d’ici pour éviter toute cette histoire putride ?

Rébecca se lève et prend son écharpe : d’accord…

À suivre…
Une série de Steph.
Source : chroniques universelles.

Afficher plus

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page