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CHRONIQUE LITTÉRAIRE – LA PORTE DES ENFERS : CHAPITRE 5 : le voyage vers la destinée 

CHRONIQUE LITTÉRAIRE – LA PORTE DES ENFERS : CHAPITRE 5 : le voyage vers la destinée 

Les films d’horreur, tout le monde en a regardé au moins une pléthore dans sa vie, du moins une personne dotée de tous ses sens. Nous sommes comme subjugués par le suspens cruel et terrifiant qui se cache derrière ces scènes de terreur où les protagonistes se retrouvent piégés dans un cimetière infesté de morts vivants… Malgré le fait que pour la plupart du temps, les films d’horreur nous suivent jusqu’à dans nos rêves, nos douches aussi tard le soir quand nous allons nous soulager ou juste prendre un bain froid, malgré ce fait nous ne nous en passons pas. Elda en est elle aussi victime de cette horrible addiction. Et ça… On ne peut guère lui en vouloir, les montées d’adrénaline sont souvent nécessaire pour le bon équilibre de nos neurones et certaines substances chimiques indispensables pour la survie.

On peut écouter depuis le couloir, le bruit commun de l’eau tiède quittant de la colonne pour s’écouler jusqu’au sol pour ensuite faufiler par le typhon de la douche. Elda préfère sa douche tiède, en été comme en hiver cette dernière ne supporte pas le froid trop brutal qu’inflige la douche froide. Ses cheveux bouclés mouillés et savonneuses, du champoing et du gel douche abondant sur son corps nu tout entier qu’elle frotte encore et encore. Elda a hérité de la silhouette parfaite de sa mère et de sa poitrine bien faite, ses tétons bruns, son cou long, son ventre plat, sa taille large et son bas du dos rebondissant ajoute à son visage un aspect décontenançant. C’est un ange dans la peau d’une mulâtre, père Métisse réunionnais et mère noire anglaise. Le couple Rimm n’aurait pas trouvé une meilleure fusion que celle-là.

Sur le lavabo près de la salle de bain, le téléphone joue sur un ancien slow que Elda affectionne pour une raison inconnue de tous, le titre « time After time » de Cindy lawper. Sa voix aussi bien parfaite que sa silhouette, mime à la perfection la musique qui joue.
Cela fait déjà presque une semaine que Elda a laissé derrière elle ses cauchemars, la vie semble revenir à la normale… Et mieux encore, elle a un voyage prévu pour ce week-end avec son petit ami. Quoi de mieux dans la vie d’une jeune femme ?– Mais en attendant, ce soir ce qui est au programme c’est popcorn et « Conjuring » le film d’Anabelle, la poupée maléfique qui se plaît à rendre la vie de ses propriétés un cauchemar patati patata… Bref!! À trop y penser, on pourrait presque s’en vouloir de souvent un peu avoir ce penchant pour l’horreur, à près tout c’est juste l’horreur non!? Rien de réel. Tout à coup une sinistre brise souffle sur l’échine de Elda qui la fait frémir, comme si là tout de suite un démon en passant lui avait léché le dos de sa langue fourchue… Mais ce n’est pas une raison pour lui faire changer d’avis sur son film prévu de ce soir.

_ ♪♪♪Sometimes you picture me I’m walking too far ahead You’re calling to me, I can’t hear What you’ve said Then you say, « go slow » And I fall behind… Hummm hummm♪♪♪. Elda continue à chanter.

Après le bain, place au séchage. La besogne la plus difficile de toutes à cause de cette énorme touffe de cheveux qu’il faudra sécher pendant des heures… La meilleure solution serait peut-être de la couper enfin de compte pour vivre sans ce fardeau capillaire. Mais non!! Quelle idée tordue? C’est ça qui fait la beauté d’une femme… Ses cheveux.

Tout d’un coup, par inadvertance en sortant de la douche, un foulard sèche cheveux sur la tête, Elda s’aperçoit dans le miroir. Ce qu’elle voit ce n’est pas un monstre, mais la créature la plus sexy qui puisse exister. Face à son miroir brisé, elle se désire comme si un esprit pervers venait de lui chuchoter quelque mot sales à l’oreille. Sur son lavabo, son vibromasseur. Elle s’était promise pourtant d’éloigner loin d’elle cet objet de plaisir tordu et innature. Mais cette voix encore lui chuchoter « fais le pour la dernière fois, personne ne te regarde et en plus Eliott n’est pas là pour te faire jouir. ». C’est le malin qui lui parle, satan en personne… Mais aurait-il raison ? Vu ce qu’elle ressent présentement tout au fond d’elle, elle aurait bien besoin de quelqu’un pour éteindre son feu, mais personne n’est là… À part cet objet bizarre en forme de sexe masculin qui la regarde en lui disant de le prendre.
Elda se saisit du vibromasseur et rentre dans la douche. Pour ne pas faire fuiter les bruits, elle ouvre la colonne pour camoufler ses gémissements qui bientôt s’élèvent jusqu’à par les conduites d’aération. L’objet allumé, vibre vivement en parcourant le sexe mouillé de la jeune femme qui s’emporte en s’agrippant sur le bord de la baignoire. Les pieds écartés, les yeux fermés comme pour chercher une quelconque inspiration, elle crie !! Se tordant dans tous les sens et prenant sensuellement ses gros seins dans sa paume de main gauche pour les presser tel des oranges. « Oooh si Eliott était là  » se dit-elle au fond de son âme pervers, certainement à la place de cette machine il y aurait dû être sa langue, toute douce et agréablement baladeuse, se faufilant dans les moindres recoins de ses entrailles mouillés. Ses mains se saisissant de ses cuisses écartées et lui bouffant l’orifice avec passion. Elda y pense en se masturbant et son imagination débordante la fait crier tellement fort qu’elle même sursaute et se tient la bouche… Une fois le plaisant ayant atteint son apothéose, la jeune femme se glisse finalement toute épuisée au fond de la baignoire, jetant loin d’elle l’instrument de péché et fixant le plafond pour profiter encore des bribes de plaisir qui lui reste. Elle vient de pécher… Elle le regrette, mais c’était le plus doux des péchés tout de même. Elle se suce le doigt en rigolant.

Dans son appartement, depuis une trentaine de minutes, Eliott lui n’arrête pas de passer des coups de fil pour faire des réservations et des renseignements dans les hôtels et lieux publics des îles de la réunion. Il ne s’y connait pas, il n’y a jamais pensé à y aller tout d’ailleurs et en plus de trouver le nom étrangement bizarre, l’idée d’y aller ne le remplit pas d’engouement. Des propositions diverses lui sont faites sur les différents lieux d’attraction de l’île, à savoir ; la réserve biologique naturelle du Mazem, la plaine des palmistes, la forêt département du piton et bien encore.

_ Mr ce que j’aimerais savoir c’est si je pourrais réserver quelques suites dans votre hôtel pour une semaine.

_ Bien-sûr. Actuellement nous sommes en saison pluvieuse, donc c’est vrai qu’il fait pas mal chaud et les moustiques ne sont pas rares… Mais notre maison de séjour vous rendra votre bonheur.

Les moustiques !! S’exclame Eliott dans son esprit. Il n’a jamais été piqué par un moustique, d’ailleurs il n’en a jamais vu et il sait de quoi ils sont capables ces porteurs de maladies mortelles… Pourquoi Elda a tenu à se rendre précisément à cet endroit !? Ils auraient pu aller aux Maldives ou aux îles Canaries.

_ Et je peux savoir le prix des chambres ?

_ Éh bien, si vous payez en Franc réunionnais ça va faire 245.000 f par chambre et en convertissant en Euro nous aurons à peu près 179€ la chambre.

_ Je crois que le compte est bon. Faites nous une réservation de trois énormes chambres d’hôtes. J’espère que cela pourra être possible.

_ Bien entendu Mr… Vous payez en contant ou en chèque ? Je veux dire en avance ou en…

_ C’est bon !! J’avais compris… Je vais vous faire le virement dans quelques instants.

_ Très bien Mr Halrich Eliott.

† ♥ †

Une trentaine de minutes déjà que le film a commencé. Seule dans l’obscurité totale, face à l’écran ultra lumineuse de sa télévision, Elda est totalement plongée dans la fantaisie horrible de Conjuring. L’horreur proprement dit n’a pas encore débuté, donc c’est plus les popcorn qui la distraient. Le volume de la télé est élevé au maximum, la jeune banquière ne portant qu’un énorme pull et un caleçon boxeur, ses pieds recroquevillés, elle regarde avec attention chaque séquence du film.

Son téléphone vibre sur sa cuisse. La main droite occupée par une boule de popcorn prête à être engloutie, Elda décroche à l’appel de Eliott avec sa main gauche.

_ Allô mon amour. Surgit-elle avec tellement de passion et d’énergie positive.

_ Wooow, tu sembles péter la forme on dirait. Tu vas mieux ?

_ Après un bon bain tiède je ne pourrais aller mieux. Et toi ça va ?

_ Pfff… Un peu fatigué, j’ai passé la journée à bosser sur un projet que je dois délivrer dans un mois. La maquette d’un studio exotique d’enregistrement.

_ J’espère qu’ils t’ont donné des frais à la hauteur de ton travail. Marmonne Elda la bouche remplie de popcorn.

_ Oui oui. On s’est entendu sur le prix et ça m’a arrangé. Mais j’écoute du bruit, d’où il vient.

_ De la télé. Je me regarde un film d’horreur, dommage que tu ne sois pas là… Le film d’horreur aurait pu tourner en quelque chose d’autre. Ajoute-t-elle avec une voix coquine.

_ Dommage Oui. Mais je vais me rattraper pendant le weekend quand on sera aux îles Canaries…

_ Réunions Eliott !! Îles réunions !! C’est pas les îles Canaries…

_ Pff! Peu importe, ça reste tout de même des îles. J’espère juste ne pas avoir confondu de destination quand je faisais la réservation de l’hôtel qu’on va occuper quand on y sera.

_ Qu’est-ce que tu veux dire par là Eliott !?? S’écrie Elda.

_ Je veux dire par là que j’ai fait des réservations Mme et que d’ici demain nous ferons le voyage pour les îles machins…

Elda bondit du canapé toute joyeuse, en laissant tomber accidentellement par terre le bol de popcorn.

_ Tu es un ange Eliott !!! Tu es un…

_ Ne te réjouis pas encore chérie, apparemment il y a des moustiques là bas et surtout la chaleur. Si ça se trouve il pourrait y avoir des inondations vu qu’ils sont en saison pluvieuse.

_ Peu importe. Le plus important c’est qu’on y soit tous les deux !! Merci beaucoup Eliott… Je sais pas quoi te dire. J’aimerais être là près de toi pour te communiquer ma gratitude. Rajoute Elda en se mordant la lèvre.

_ Eeeu… En parlant d’être juste tous les deux, j’ai bien peur que ce ne soit pas possible. Vu que Roméo et Giulietta ont tenu à être là et comme on en parlait encore… Gaïa et Alfredo ont voulu rejoindre la partie.

_ Sérieux !!! S’exclame Elda toute émerveillée.

C’est comme si elle allait s’envoler, un rêve subit qui se présentait là à elle. Une randonnée accompagnée de ses meilleurs amis et de son mec. Que faudrait-il demander de plus au bon Dieu ??

_ Je fais mes bagages tout à l’heure et demain !! Et demain on aura un avion à prendre.

_ D’accord mon amour. Mais là il faut que ton mec se repose après cette rude journée, et toi aussi d’ailleurs… Arrête avec les films d’horreurs et va te coucher.

_ D’accord Monsieur Hawrich de mon cœur.

Elda raccroche son portable et prend un moment pour se réjouir et visualiser cette merveilleuse expérience qu’elle s’apprête à avoir en compagnie de ses plus proches.
La joie tellement grande, lui fait complètement oublier le côté mystérieux de la motivation cachée derrière ce voyage qui sans aucun frein s’approche.

_ Oh zut !! J’ai fait tomber mes popcorn et ma bouteille de coc est vide… Il ne reste plus qu’en en prendre encore un peu. On se fait ce film et puis on va se coucher.

La jeune femme quitte son fauteuil pour rejoindre la cuisine. Ses pieds à même le sol sur le plancher humide de la maison.
Arrivé à la cuisine, elle ouvre le frigo et fait sortir une canette de coca cola et referme. Au même moment, juste derrière elle, la porte de la cuisine se ferme en produisant un son bizarre de paumelles rouillées. Elda sursaute et se retourne… Mais ne voit rien. Elle continue à se servir.
Mais en fait, ce qui lui a échappé c’est cette créature noire et hideuse, aux cheveux extrêmement longs et flétries tout en haut dans le coin le plus profond et obscur de la pièce, s’agrippant par ses longues griffes à un coin du mur vers le plafond, sa tête vers le bas et ses yeux enflammés fixant la jeune femme dans un silence total. Tandis que Elda continue son service le dos tourné en se doutant de rien, la créature juste derrière elle bave abonnement en la regardant et tournant sa tête comme une espèce de visse géante… Puis en un claquement de doigts, elle s’enfuit en rampant par derrière à une vitesse inouïe sur les parois du mur pour disparaitre dans un tout petit trou de souris dans le plafond. Le miniscule bruit produit par la bestiole attire l’attention de Elda vers le haut de la maison. Elle regarde…

_ C’était quoi ce bruit nom d’un chien !!!

À suivre…

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