– LES MVEMBA
Épisode 24 : Euphorie
…
On vient de toquer et Melvice s’empresse d’aller ouvrir. En tombant nez à nez avec son frère, elle grogne avant de rentrer à l’intérieur.Melvice : Tu veux quoi ?
Dylan : Melvice tu me poses des lapins maintenant !? Je t’avais dit que je voulais te parler… Et quand je suis arrivé, tu n’étais pas là.
Melvice : J’étais allé à un rendez-vous d’affaire. C’était important.
Dylan entre : Si tu le dis.
Il va s’asseoir près de sa sœur qui a la tête tournée vers l’autre sens et ses yeux sur son téléphone.
Dylan : Je savais qu’au final ça allait ressembler à ça une fois que tu seras au courant.
Melvice : De quoi tu parles ?
Dylan : Tu sais très bien de quoi je parle !! Et quoi… Ça t’amuse de me faire marcher et me ridiculiser à ce point !? Tu n’as même pas idée de la façon dont je me sens. Mais toi, tu te sauves après m’avoir insulté et me traiter de tous les noms. Melvice, je suis un être humain et j’ai l’impression que ça, tu l’ignores.
Melvice : Tu veux vraiment qu’on en parle !? Parce que là, j’ai l’impression que mon silence ne t’arrange pas.
Dylan : C’est mieux que tu me crache tout à la figure une bonne fois pour toute. Avant, c’était un secret avec lequel je vivais, une fois que tu es au courant… Tout le monde l’est.
Melvice : Dylan, est-ce que tu te rends compte du fait que tu es… guay ???
Dylan : Et alors !!!!
Melvice : Laisse tomber. Je n’ai vraiment pas envie d’en parler. Parce que je ne sais pas par où commencer.
Dylan : Et bien ça ne te tuerait pas si tu commençais par le début.
Melvice se lève en colère : Arrête avec tes histoires Dylan !! Tu ne vas pas faire ce genre de connerie et venir m’acculer… Moi.
Dylan : Je vais le dire à Marcien… C’est toujours ce que tu aurais voulu non !?
Melvice ouvre grand les yeux : Quoi ?? Tu rigoles…
Dylan : Non. Je vais lui dire et le dire aux parents pour être libre de cette charge. Pour qu’un jour si vous me trouviez dans n’importe quelle situation négativement, vous sachiez que c’est la culpabilité qui m’a achevé. Je ne peux plus porter tout ça. Et tu sais, l’autre fois, tu avais raison quand tu disais que même le diable déteste mon péché, c’est parce que je suis pire que lui-même.
Melvice : Dylan… Arrête-je t’en prie.
Dylan se met tout à coup dans un état de vulnérabilité en mettant les émotions secouées en avant, ce qui déstabilise complètement sa sœur qui essaye de le calmer.
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Melvice se rapproche doucement de son grand frère pour le tenir par les épaules quand ce dernier la repousse à distance.
Dylan : Non !! Je ne mérite même pas de l’attention pour ce que je suis… Je vais le dire à Marcien. Il va savoir celui que je cache depuis ces années et peut-être, tu seras satisfaite d’avoir un rival de moins quand j’aurai perdu mon meilleur ami.
Soudain, la porte du salon s’ouvre et la grande silhouette d’Etoga entre. Il balaie de ses mains les rideaux de la porte avant d’apparaître comme par enchantement devant les deux frères qui ont les yeux et la bouche ouverts, leur perplexité rend presque malade Dylan qui casse le silence…
Dylan : Vous venez de voir un fantôme où je suis juste trop moche pour vous ?
Directement, Melvine se ressaisit comme si elle venait de sortir d’une autre planète, elle essaye de trouver tout au fond d’elle une raison qui concorde avec la situation.
Melvice : Eeuu… Tu n’as pas toqué avant d’entrer.
Marcien : De quoi tu parles !? C’est une habitude. Je ne toque jamais… J’ai plutôt l’impression que vous discutiez d’un sujet qui m’inclut.
Melvice sourit nerveusement en passant la main sur son front, son frère quant à lui évite complètement Marcien du regard comme un coupable.
Melvice : De quoi tu parles chéri ?
Marcien : À l’extérieur, j’ai cru entendre mon nom. Et c’était Dylan qui parlait… Sois disant qu’il allait me dire quelque chose. C’était quoi cette chose ??
Melvice chuchote : Fais chier…
Melvice regarde son frère en espérant qu’il dise quelque chose pour détourner le sujet… Vu qu’elle semble être à court d’idées.
Dylan : Te dire que je suis un homosexuel Marcien.
Marcien : Hein !??
Melvice en se cachant le visage : Aïe !!
Dylan : L’autre soir, Melvice m’a suivi jusqu’à un hôtel et une fois que je sois entré, elle a fait autant à ma suite. Une fois dans la chambre, elle m’a trouvé avec un jeune homme… Nous nous apprêtions à faire l’amour.
Marcien regarde Melvice avec questionnement. Le choc de toutes ces informations est beaucoup trop grand pour son cerveau qui semble ne rien assimiler… Homosexuel !?? D’accord, on avait des soupçons, mais est-ce que les homosexuels dont on parle souvent là existent hors des films et des séries Netflix.
Marcien : Melvice ??…
Melvice éclate de rire : Il t’a bien eu !!! En fait la raison pour laquelle il te dit ça, c’est un plan qu’on a fait tous les deux… Je lui ai demandé de jouer au jeu en t’avouant ce que tu voulais entendre. Puisque tous les deux, on croyait qu’il l’était non !? Je voulais voir ta réaction. Ça a été difficile de convaincre Dylan de jouer au jeu… Mais au final, il fallait le convaincre en le faisant répéter « je vais le dire à Marcien ». Voilà, tu arrives à l’improviste et tu gâches tout, comme d’habitude. Mais bon… On ne va pas dire que tu n’as pas eu ta surprise. N’est-ce pas Dylan ??
Melvice regarde Dylan qui est tout abattu en le suppliant presque du regard. Marcien lui aussi le regarde en espérant que ce que Melvice dit soit vrai…
Dylan : Oui…
Melvice et Marcien poussent un soupir de soulagement en faisant baisser leur température corporelle.
Dylan le regarde : C’est vrai qu’on faisait un truc du genre. Tu croyais que je l’étais alors je voulais te faire vraiment croire en ce que tu pensais… Et voilà.
Marcien : En gros, tu n’es pas… (Il arrête sa phrase en laissant une suite de suspens pour faire répondre Dylan.)
Dylan : Non je ne suis pas gay.
Marcien se jette sur son ami en le prenant dans ses bras. Dylan regarde sa sœur par-dessus l’épaule de Marcien… Son regard vide et fade n’exprime rien du tout.
Marcien : Un moment, j’ai eu peur.
…
Dan rentre du travail et pose ses effets dans la chambre avant de revenir trouver sa femme à la cuisine. Nina n’a pas remarqué sa présence, donc comme si de rien n’était, elle continue à cuisiner en chantonnant.
Pour ne pas déranger, Dan reste adossé à la porte en la regardant. Il sourit…
Tout d’un coup, Nina, qui portait les légumes essorés dans la passoire pour les amener sur la cuisinière, sursaute en voyant son mari au point de renverser tout sur le sol. Dan se précipite pour l’aider.
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Dan : Désolé. Je ne voulais pas t’effrayer.
Nina : Ne me fais plus une scène pareille s’il te plaît, tu m’as presque donné l’AVC. Je croyais être seule.
Dan : D’accord. Laisse-moi finir de ramasser, vas plutôt découper les oignons et éteindre le feu sous l’huile.
Nina se lève, se tapote les mains et y va.
Dan : Alors… C’était comment ton voyage ??
Nina : Tu parles du trajet ou de la raison du voyage.
Dan : Les deux…
Nina : Je dirais que les deux étaient assez éprouvants en général… Remplis d’émotions.
Dan : Et ta mère ? Elle va bien ?
Nina : Oui oui. Tout le monde va bien, elle me charge de te saluer et j’avoue que si tu ne me demandais pas comment elle va, je n’allais jamais transmettre le message.
Dan rigole à la petite blague de son épouse. Ils restent ensuite tous les deux silencieux un moment, chacun occupé à sa tâche. Mais le malaise plane dans la pièce et c’est tellement flagrant.
Dan : Et toi Nina… Comment tu vas.
Nina, les bras sur l’évier, s’arrêtent et soupire toute silencieuse. Dan se lève et s’approche tout doucement d’elle par-derrière. Il lui prend par les hanches avant de lui déposer un baiser sur l’épaule. Nina penche sa tête pour le laisser faire… Un moment, ses peines diminuent de moitié.
Nina : Je ne sais vraiment pas comment je vais. Dan j’ai peur… Peur de ce que ça pourrait nous apporter à l’avenir, toute cette histoire.
Dan : Je comprends… Ma mère m’a parlé.
Nina se tourne vers son époux pour écouter la suite de ce qu’il a à dire…
Nina avec attente : Et alors ??… Elle t’a dit quoi ?
Dan : Tu es vraiment sûr de ça, Nina !? Tu veux vraiment qu’on procède par ce chemin ?
Nina : Pas toi ??
Dan : J’en sais rien chérie. Mais j’ai l’impression que si Dieu nous refuse un enfant, c’est certainement pour une raison.
Nina : Dieu ne nous refuse pas un enfant Dan, c’est moi qui suis incapable d’enfanter… Pourtant toi, tu as la capacité de nous faire un bébé, à tous les deux. Qui n’aura peut-être pas vraiment mon sang, mais qui sera ma famille et la tienne aussi.
Dan : Je me suis promis de te faire sourire et te donner la sécurité que tu mérites pendant notre mariage. Mais chérie est-ce vraiment nécessaire de passer par ce chemin pour arriver à nos fins ??
Nina : Dan, je sais ce que tout cela pourrait impliquer dans l’avenir. Je sais que ça pourrait faire de ma sœur une rivale ou encore créer quelque chose de vraiment inattendu… Mais si je le fais, c’est pour toi et pour la sécurité de notre famille. Tu n’as pas besoin de te sentir coupable, puisque cette décision ne vient pas de toi. S’il te plaît, accepte ma proposition Dan.
Dan : D’accord. On va le faire…
Nina embrasse son mari : Merci beaucoup. Je t’aime…
Ses larmes mouillent l’épaule de Dan. Enfin, elle se détache en essuyant ses yeux et change de mine…
Nina sourit : Bon, assez parlé de mal. Je voulais te faire une surprise en cuisinant des légumes sautés au plantain mûr, mais voilà, tu as tout gâché avec ta tête de curieux.
Dan rigole : On peut faire comme si je n’étais jamais passé ici. En plus, je t’assure que la façon dont j’attends cette spécialité, je pourrais presque attendre des siècles. Je sais de quoi tu es capable.
Nina : Tu es sûr ??
Dan : Je t’aime.
Nina le regarde et sourit avant de le chasser de la cuisine avec une spatule.
