– LES MVEMBA
Épisode 27 : Les coulisses
Mr Mvemba : Je te sens ailleurs, dis moi si je me trompe.Mme Mvemba : Ce n’est pas le cas !! C’est juste que… Je suis fatiguée. C’est tout.
Mr Mvemba : Mmm… Sinon j’ai eu vent d’une situation que j’espère n’être qu’une rumeur dans cette concession.
Mme Mvemba : Laquelle Massah ?
Mr Mvemba : Ton fils qui veut avoir un enfant avec sa belle-sœur sous prétexte que son épouse est incapable d’enfanter.
Mme Mvemba ne répond pas, faisant semblant de n’avoir rien entendu. M. Mvemba qui jusqu’ici était dos tourné sur leur lit, regarde sa femme.
Mr Mvemba : Qu’est-ce qui signifie ce silence ?
Mme Mvemba en boudant : C’est ton fils, Richard parle lui. Je n’ai pas l’intention de débuter un débat politique ici avec un homme qui ne va rien vouloir entendre de toutes façons.
Mr Mvemba : Et tout le monde est au courant de ça sauf moi ?? Je crois vraiment qu’il est temps que je me pose un peu. J’ai l’impression que ma famille va en vrille et que tout ça se passe sous mes yeux.
Mme Mvemba : Donc en gros… Le fait de trouver une solution pour te faire un petit fils c’est aller en vrille ??
Mr Mvemba sur un ton dur : Sois moins égoïste, tu veux !? Tu crois vraiment que je ne lis pas ton intention derrière cette décision ? Tu es aux commandes, c’est sûr !!
Mme Mvemba : Comme je te l’ai dit, grand frère ce soir, je veux dormir en paix. Donc tu pourras crier comme tu veux demain, mais en attendant, je préfère reposer mes nerfs. Merci…
Elle se couche et éteint la veilleuse en laissant la chambre dans une obscurité totale.
Deux jours plutard
Toc toc toc
Marcien vient ouvrir et tombe sur sa petite sœur Édith qui le regarde avec un sourire narquois. Rebecca apparaît à son tour juste derrière et se jette sur lui, le faisant presque sursauter.
Marcien : C’est quoi de m’agresser tôt le matin ??
Edith en entrant : Elle est là ??
Marcien : Elle qui ? De quoi vous parlez ??
Rebecca : Genre, tu crois que le gros caillou que tu as mis sur le doigt de Melvice là, on n’a pas vu ?? Ou tu veux insinuer que c’est un autre gars qui est venu te faire taper poto.
Marcien : Stuiiiip !! Je vais vous battre.
Edith en souriant : Ikiiiih !! Mon grand frère le romantique qui enfin va se caser avec la femme la plus canon des siècles. Gars mes félicitations !! Mais tu comptais nous le dire quand ??
Marcien en entrant : Jamais !! Vous deviez seulement constater les enfants… Même au mariage, vous n’alliez pas venir.
Rebecca : La vraie sorcellerie.
Edith : En parlant même d’enfants. Apparemment, si je ne me trompe pas, nous avons un nouveau membre de famille qui a l’intention de porter notre neuve…
Edith Abessolo
La raison de ma venue chez Marcien en traînant avec moi Rebecca était essentiellement pour chuter sur ce sujet et comparer les points de vue. Question de voir si nous sommes tous à l’unanimité…
Rebecca : De quoi tu parles !? Ne me dis pas que Brice lui aussi veut déjà se marier avec cette… Emy ou je sais pas trop quoi.
Marcien d’un air contrarié : Non, c’est Dan qui a la folie de vouloir faire un bébé avec la sœur de Nina.
Il a utilisé le terme folie !! Ça me plaît. Ça veut donc dire qu’on est sur la même longueur d’onde… Il est contre cette initiative, et si Marcien est contre quelque chose, c’est chaud !!
Rebecca : Et pourquoi je ne suis au courant de rien moi ??
Moi : Tu es d’abord avec nous dans cette maison !? Toi la petite Barbie qui se crée son royaume à part. Mais maintenant tu sais… Comment tu trouves cette initiative ?
Rebecca : Mais c’est génial !!
Marcien et moi : Quoi ???
Rebecca : Pardon, vous n’allez pas vous jeter sur moi ein !? C’est chacun qui donne son point de vue non !? Et d’ailleurs, si la petite sœur de Nina a eu l’amabilité d’aider sa sœur en portant son bébé, pour ma part, c’est héroïque même à la limite.
Marcien : J’ai l’impression qu’avec ton crâne de noix de coco, tu n’as rien capté. Nina a les trompes coupées, donc ses ovules n’existent plus !! Là, il s’agit de faire une fécondation avec Lucie. Donc le bébé n’aura rien à voir avec Nina…
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Rebecca reste perplexe et son enthousiasme disparaît comme une traînée de poudre.
Moi : Reste à savoir si cette histoire d’ablation de trompes est vraie. Je plains beaucoup ce couple pour la façon dont ils sont tous les deux naïfs sur beaucoup de choses essentielles. Le pire, c’est qu’ils sont persuadés d’être sur la bonne voie.
Marcien : C’est ce que je disais aussi à mon petit frère l’entêté !! Et je croyais qu’il avait capté où je voulais en venir… Mais voilà !! En-tout-cas, c’est son choix ein !? Après tout, il va assumer.
Moi : Là, tu parles !! Mais sache que les corollaires de cette folie vont tous nous concerner. Imagine un instant cette Lucie s’incruste dans notre famille… Elle charme notre frère et détruit la vie de Nina.
Rebecca : C’est impossible qu’une petite sœur fasse ça à sa grande sœur.
Marcien la réprimande : Tu te tais quand les grandes personnes parlent !! Non mais tu fais semblant ou tu es vraiment ignorante ? D’ailleurs même, je ne sais pas pourquoi tu te retrouves au milieu de cette conversation… Et voilà, tu nous ramènes deux points de vue complètement bancales !!
Moi : Laisse la Marcien. Elle a son rôle aussi à jouer dans cette affaire et je crois que nous avons tous nos rôles… Il y a quelqu’un qui tire les ficelles et les réalités sont beaucoup plus compliquées que vous ne pouvez l’imaginer.
Marcien : Accouche… Où tu veux en venir par « les réalités sont beaucoup plus compliquées que nous ne pouvons l’imaginer ».
Moi : Vous le saurez en temps opportun, en attendant, il faut qu’on trouve une solution à cette échéance.
Rebecca : J’ai envie de vomir… Là tout de suite. Mais s’il vous plaît, ne m’impliquez pas là-dedans.
Marcien : On n’avait pas l’intention, t’inquiètes. Pour moi en tout cas, Édith m’éclaire sur une question. Est-ce que cette histoire de trompes d’abord est vraie ?
…
Dan Essomba
Je m’attendais bien à ce que la nouvelle lui parvienne et que lui et moi, nous soyons dans cet état. Assis dans la même pièce en restant silencieux… Je sais quelle est sa pensée et je me prépare déjà en connaissance de cause. C’est silencieux et froid depuis qu’il est arrivé.
Nina vient aussi salon avec les jus de fruits et nous sert. Papa la regarde et sourit chaleureusement… En partant, Nina me projète un regard complice que j’ai du mal à cerner.
Papa : Dan à quoi tu joues ?
Moi : À quoi je joue ? C’est la première chose que tu trouves bon de me dire ?
Papa : Puisque c’est la question la plus logique qui me soit venu à l’esprit. On m’a fait parvenir que tu veux faire un bébé avec ta belle-sœur… Est-ce que tu es conscient de ce que tout cela pourrait entraîner ?
J’inspire profondément avant de parler : C’est peut-être une erreur, ça on ne l’exclu pas. Mais pourquoi ne pas croire que ça pourrait être aussi le chemin salvateur ?
Papa rigole : Chemin salvateur !! Dan, hier tu n’étais qu’un petit-enfant et aujourd’hui, tu es tout un homme… Tu es mon fils surtout !! Mais si tu l’es vraiment, cela veut dire que dans ton cerveau, tu as encore de la jugeote. Mais là, j’ai l’impression que tu agis sans aucune réflexion… Tes émotions te poussent au suicide.
Nos regards se posent sur Lucie qui vient tout juste d’arriver au salon venant de la chambre. Toute silencieuse, elle s’approche.
Lucie : Bonjour Papa…
Papa à moi : C’est elle Lucie ?
Moi : Oui. C’est elle…
Papa : Ça tombe bien ma fille. Assieds-toi et qu’on discute… Parce que cette affaire ne te concerne pas moins qu’à nous tous.
Moi : Papa…
Papa en grondant : Tu la boucles gaillard !!! Quand tu te baladais partout avec ton zizi en l’air, j’étais déjà un homme tout fait et j’étais déjà ton père. Ce n’est pas parce qu’aujourd’hui, tu as grandi que tu vas croire pouvoir prendre des décisions ramassées de tes rêves pour venir appliquer dans la réalité. Je lui ai demandé de s’asseoir !! Ça te dérange peut-être !?
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Moi : Non Papa…
Lucie s’assoit. Mon père la regarde un long moment comme pour l’analyser.
Papa : Tu sais qui je suis ma fille ?
Elle hoche la tête : Oui Papa.
Papa : Je suis le père de ce M. et le père de cette grande famille honorable dans laquelle ta sœur se trouve. J’ai appris par le biais de l’une de mes filles l’autre jour que Marcien avait l’intention de faire de toi une mère porteuse pour son bébé… Et tu sais ce que je me suis dit !?
Lucie : Non Papa.
Papa : Si tu acceptes, il y a deux possibilités. Soit tu es une criminelle ou alors tu aimes tellement ta sœur… Mais les deux cas ont la même finalité. Ce foyer, qui a été bâti par ces deux gens, ne sera plus à eux, puisqu’une troisième personne va s’incruster et forcément va vouloir avoir sa place. Tu as une vie, certainement un homme que tu aimes, mais comment tu peux te porter garante de prendre sur toi la charge du bébé d’une famille. On t’a payé ??
Moi : Papa…
Papa me regarde : Écoute-moi très bien Essomba !! Si tu ouvres encore la bouche sans que je ne te donne la permission… Je vais sortir de cette maison et plus jamais tu ne verras encore mon pied ici. Alors tu me laisses avoir une conversation avec cette jeune femme !!!
Je me tais. Mon père retourne vers Lucie…
Papa : Loin de moi l’idée de t’acculer ou te juger. Mais seulement, j’aimerais savoir une chose… Après quoi, je me retirerai de cette histoire. Quelles sont tes intentions en prenant cette décision aussi importante ?
Lucie : Papa, je suis votre fille et j’ai un énorme respect pour la personne que vous êtes et aussi pour votre fils. Nina est ma grande sœur que j’ai toujours aimé et en aucun jour nous n’avons eu un contentieux. Elle est arrivée chez nous un soir, toute défaite et traumatisée, perdue. Elle m’a expliqué son problème et pour être sincère, je n’avais jamais imaginé prendre cela sur moi… Mais après, j’ai compris que peut-être cela pourrait être la volonté de Dieu. Ce bébé que j’ai l’intention de porter ne sera pas le mien, mais celui de ma sœur et son bébé. Pardonnez-moi si j’ai péché, mais vous-même jugez. Ce n’est pas moi qui vient ici par force, mais c’est elle qui me demande de venir.
Papa : Je vois… Je suis très heureux de ta sagesse, car tu as su parler. (Il se lève.) Je n’ai plus rien à ajouter sinon vous souhaiter juste une bonne chance en espérant que vous soyez vraiment conscient de ce dans quoi vous vous embarquez. Comme je l’ai dit tantôt, je suis le père de cette grande famille… Mais je ne suis pas le père des familles de mes fils. Que Dieu vous protège et garde ce bébé qui bientôt certainement viendra au monde… Bienvenue chez nous
Lucie : Vous êtes sage Papa, et si je le dis, c’est compte tenu de l’approche que vous faites et la façon dont vous gérer votre maison. Merci pour votre bénédiction…
Papa : Je n’ai béni personne, j’ai juste décidé de ne pas m’imposer dans une situation où des adultes sont présents. Je ne vais pas te combattre, mais je suis tout neutre compte tenu de ton cas. (Il me regarde.)… Marcien.
Moi : Oui Papa.
Papa : Viens m’accompagner à l’extérieur. Et n’oublie pas de dire à Nina que je lui ai dit au-revoir.
