DÉCENTRALISATION

– INSALUBRITÉ : Yaoundé, la capitale poubelle

– INSALUBRITÉ

Yaoundé, la capitale poubelle

Depuis quelques jours, la capitale politique du Cameroun, croupie sous le poids des déchets sous le regard impuissant des populations. Une situation due à la grève observée par les éboueurs de la société d’hygiène et salubrité du Cameroun.

C’est un nouveau décor que laisse percevoir la capitale Yaoundé depuis quelque temps, dans les marchés et carrefours de la ville aux sept collines, des immondices d’ordures qui laissent dégager des odeurs nauséabondes dictent leur loi. Au marché central de Yaoundé, le constat est fort évocateur. Depuis 72 heures, les engins de la société d’hygiène et salubrité du Cameroun se font absents. Selon cet usager rencontré au marché central de Yaoundé, il indique que : « Ce n’est pas seulement qu’au marché central que l’on retrouve ces énormes tards d’ordures. L’avenue Kenedy croupie également sous les havres des déchets. Tardivement, certains usagers en profitent pour déféquer sur les déchets », indique-t-il.

Un peu plus loin au marché Mokolo, réputé plus grand marché de la sous-région Afrique Centrale, la situation est catastrophique. Ici, la chaussée servant de parking pour motocycles est inexistante car, bondée d’ordures. Les conducteurs d’engins à deux-roues sont dans l’obligation de stationner tout prêt des ordures, malgré les odeurs que dégagent ces tares de déchets. Ils n’ont pas de choix, comme le témoigne Hugues, commerçant au marché Mokolo. « On va faire comment ? C’est ça la ville de Yaoundé. On est obligé de supporter ces odeurs ». D’après les commerçants, ça fait environ deux semaines que les agents de l’entreprise d’hygiène et salubrité du Cameroun (Hysacam) n’ont pas mis pied au marché Mokolo pour débarrasser ces espaces de leurs déchets.

Toujours au marché Mokolo au lieu-dit Mokolo Elobie, c’est un festin d’ordures qui est perceptible. Malgré cette situation qui pourrait porter préjudice au plan sanitaire, marchands et commerçants continuent de poursuivre leurs activités. « Les odeurs qui émanent de cette poubelle, ne donnent vraiment pas envie de continuer à vendre sur cet espace. Sauf que je suis dans l’obligation de continuer à me débrouiller ici pour joindre les deux bouts. Je n’ai personne sur qui compter, c’est avec ma marchandise que je parviens à manger du 1 au 31, dont dire que je vais rester chez moi, c’est impossible, je préfère supporter ces odeurs », témoigne Marthe assise tout prêt de son comptoir.

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Quant à Ousmane, la situation d’insalubrité dans laquelle baigne le marché Mokolo au lieu-dit Mokolo Elobie donne froid au dos. « C’est inconcevable, un marché en pleine capitale Yaoundé qui affiche cette allure ! Nous sommes en pleine capitale ! Ça ne vaut vraiment pas la peine », s’exclame-t-il avec désolation. Tout près de ce dernier, une dame installée devant son comptoir, voile sa tête et ses narines pour se mettre à l’abri des odeurs nauséabondes qui se dégagent de cette poubelle, car, l’air respirée ici, est invivable. Maman Anna, sexagénaire et riveraine du quartier Mokolo Elobie laisse entendre que cette poubelle en bordure de route existe puis plusieurs années. « Ça fait environ 6 ans que cette poubelle est là. Je pleure beaucoup lorsque j’observe cette poubelle en ce lieu ; c’est vraiment désolant. Un grand marché comme Mokolo, dispose d’une poubelle en pleine route comme celle-ci », s’exclame-t-elle.

À l’autre recoin de la ville de Yaoundé plus précisément au lieu-dit carrefour hôtel le paradis, l’enfer n’est plus très loin, et c’est en larmes que les populations parlent de leur calvaire. C’est le cas d’Amadou rencontré en ce lieu. « Regardez vous-même la situation dans laquelle nous nous trouvons. En plein carrefour et en pleine ville, des odeurs nauséabondes pullulent de part et d’autre et polluent l’air. Cette situation est susceptible causer des maladies en plus de cela, on parle de coronavirus ».

Pour rappel, la dernière fois que la capitale Yaoundé a fait face à une pareille situation, c’était à quelques jours de l’ouverture de la CAN Total Énergies 2021 qui s’est déroulée au Cameroun du 9 janvier au 6 février 2022. Trois mois après ce triste souvenir, Yaoundé croupie à nouveau sous le poids des ordures. La résurgence de ce phénomène émane de ce que les éboueurs de la société d’hygiène et salubrité du Cameroun (Hysacam) sont rentrés en grève depuis quelques jours.

Raphael MFORLEM
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