Littérature

– LES MVEMBA : Épisode 29 : L’impasse

– LES MVEMBA

Épisode 29 : L’impasse

Après la conversation entre le Docteur Akono et Mme Mvemba, ce dernier s’en va.

Edith Abessolo

D’accord, ma mère est une sorcière psychopathe qui s’ignore et cela vient d’être certifié. Et la seule chose qui me vient en tête, c’est de trouver un moyen de tirer cette histoire au clair et avoir ma propre version des faits. Pour se faire, je dois me rendre chez le Docteur Akono, ou plutôt à son bureau avec le carnet médical de Nina et aussi mon portable pour… Merde !! Mon portable est chez Maman, bref, je vais trouver un autre moyen pour effectuer l’enregistrement.

Quatre jours plus tard

Je n’ai toujours pas pris mon téléphone et bizarrement, je ne suis pas pressé de le faire. Ces derniers jours j’étais beaucoup trop prise par le travail pour me lancer dans une enquête aussi pleine d’implication. Mais c’est aujourd’hui que je me décide à aller rendre une petite visite au Docteur Akono. En anonyme, pour être plus discrète.

Je ne sais pas à quoi m’attendre et j’ignore si cette bataille dans laquelle je m’engage seule face à ma mère et un homme que j’ignore peut m’être salutaire. Je suis peut-être une perverse ou un être répugnant, mais des choses pareilles même dans mes fantasmes les plus tordus, je ne pourrais l’admettre. Il le faut…

Dan à distance : EDITH !!!!

Je regarde de loin et je le vois venir vers moi, en colère, il est et j’ai ma petite idée de la raison de cet accès de rage. Mais qu’est-ce qu’il est bête celui-là. Juste derrière lui, se précipite Nina qui essaye de le stopper, mais l’entêté ne l’écoute pas. Je reste donc immobile devant mon véhicule et je l’attends… Je les attends.

Dan arrive jusqu’à moi : À quoi tu joues ??

Moi : Je te demande pardon !?

Dan : Où est le carnet de Nina !? Maintenant, ça se joue les confisqueuses ??

Moi : Elle m’a remis son carnet en main propre, je n’ai rien confisqué. Et puis d’ailleurs… Désolé, si je suis la seule dans cette famille qui se soucie de ton foyer au lieu de regarder gentiment ton bébé grandir dans le ventre d’une autre femme.

Dan : Je ne t’ai rien demandé, personne ne t’a rien demandé !! Et je vais te dire… Tu y vas déjà trop loin avec cette histoire.

Nina : Dan…

Dan : Excuse-moi s’il te plaît. Je suis en train d’avoir une conversation avec mon entêté de sœur qui veut se la jouer détective privé.

Je rigole dramatiquement : Entêtée ?? De toi à moi… Qui est l’entêté ? Ne me fais pas te manquer de respect s’il te plaît. Parce que je ne l’ai jamais fait et je n’ai pas l’intention de le faire aujourd’hui.

Dan : Et moi de te frapper, parce que clairement, tu le mérites amplement.

Nina intervient : Dan arrête la sorcellerie s’il te plaît !! C’est quoi cette façon d’être impulsif ? Je ne te connais pas comme ça !!

Dan et moi, nous nous regardons un moment comme pour nous défier. Finalement, je porte mes lunettes de soleil et je rentre dans mon véhicule, je m’en vais.

Je me gare sur le parking du bloc opératoire. Je sors et je verrouille mon véhicule avant d’entrer… Après renseignement, je me retrouve devant la porte sur laquelle il y est écrit « Dr Akono ». Je toque…

Lui : C’est ouvert, entrez !!

J’entre avec un sourire chaleureux qui le séduit tout de suite. Il dépose son portable fixe et me regarde avec intérêt…

Dr Akono : Asseyez-vous donc, comment puis-je vous aider ?

Moi en m’asseyant : Je ne suis pas malade, par contre j’aimerais être brève pour ne pas vous perdre votre temps précieux.

Dr Akono rit : En votre compagnie, le temps, il est déjà précieux jeune dame… Alors je vous écoute.

Moi : Nina Essomba… Vous la connaissez ?

Son humeur vire complètement du « détendu » au « défensif ».

Dr Akono : Qui êtes-vous ??

Moi : Il y a une seconde, c’est moi qui posais les questions. Qui a décidé que les choses se passeraient autrement ?

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Dr Akono : Sortez tout de suite de mon bureau !! Vous n’avez rien à faire ici.

Moi : Ah non, Docteur, ne vous méprenez pas… Vous allez me donner les informations que je désire avoir parce que je sais des choses sur vous que vous ne voudriez que personne d’autre ne soit au courant.

Dr Akono : De quoi vous parlez ?? Vous n’avez aucune preuve de ce que vous avancez.

Moi : Au lieu de me justifier ici, je pourrais directement aller faire une déposition au commissariat pour ruiner votre carrière… Je ne vous demande pas de déposer votre blouse de médecin, juste de me dire pourquoi vous avez décidé de faire une chose pareille !!

Dr Akono : Ce n’était pas mon idée… C’est une dame qui m’a presque menacé de le faire. S’il vous plaît, ne m’attirez pas d’ennuis.

Moi : Mme Mvemba, je sais…

Dr Akono s’étonne : Mais… Mais comment vous êtes au courant ? Elle vous en a parlé ?

Moi : Non, c’est une femme que je connais et je sais que c’est elle qui vous a engagé pour faire ce sale boulot… Est-ce que vous êtes conscient de la gravité de votre acte ? Couper les trompes d’une femme innocente juste pour de l’argent.

Dr Akono : Ce n’était pas vraiment pour de l’argent et en plus… Je ne l’ai pas fait.

Moi : Pardon !??

Dr Akono : J’étais incapable de faire une chose pareille !! J’ai juste fait extraire le bébé et administré quelques stérilisants à la mère. Vous ne savez pas qui est Mme Mvemba ni de quoi elle est capable, donc s’il vous plaît que cette histoire reste entre nous.

Moi : Je vais donc vous dire ce que vous ferez quand il s’agira de féconder Lucie, la sœur de Nina… Cette femme ne doit pas tomber enceinte de Dan, mais je veux que sa vie et sa fécondité soit épargné.

Dr Akono : Mais Mme Mvemba m’a demandé de faire mourir le bébé.

Moi : J’ai écouté votre conversation quand vous étiez chez-elle. Je l’ai écouté vous dire de laisser le bébé vivre.

Dr Akono : Ça c’était avant qu’on aille à l’extérieur. Elle m’a confié une toute autre mission juste après.

Moi : Mais à quoi elle joue à la fin ?? Bref, elle t’a donné sa mission, mais moi, je te donne la mienne… Et je te conseille de faire comme je te dis, au risque de regretter amèrement. Quand je pète les plombs, je peux devenir plus folle que ma mère.

Dr Akono : Mme Mvemba… C’est votre mère ??

Merde !!! Celle-là m’a échappé. Je n’aurais jamais dû dire ça, et me voilà démasquée et muette devant le M. qui me regarde avec curiosité.

Moi : Je n’ai jamais dit que c’était le cas. Je m’en vais !!

Je me lève pour sortir et tout d’un coup une préoccupation me fait m’arrêter près de la porte.

Moi : La fausse-couche… C’est vous qui l’aviez provoqué, c’est ça !? Sous l’ordre de Mme Mvemba. Puisque vous étiez le médecin qui suivait Nina pendant sa grossesse.

Dr Akono : Oui.

Moi : Je me disais bien !!

Je m’en vais.

          « Téléphone qui sonne »

Mme Mvemba décroche : Allô Docteur !!

Dr Akono : On est cuit !! Ta fille est passée ici.

Mme Mvemba : Je ne comprends pas. Comment ça ma fille est passée ? Laquelle ?? Et pour faire quoi ?

Dr Akono : J’ai l’impression qu’elle a écouté notre conversation l’autre jour chez toi. Elle a débarqué et m’a posé des questions sur Nina Essomba.

Mme Mvemba : Édith !! Je comprends à présent la raison pour laquelle son téléphone s’était retrouvé au salon ce jour-là… En fait, elle était là quelque part.

Dr Akono : Peut-être bien. Qu’est-ce que je fais ?

Mme : Fais comme on a convenu.

Dr Akono : Mais elle risque me porter plainte. Elle était claire dans ses menaces. Tu veux me faire aller en prison ou quoi ?

Mme Mvemba : Fais comme convenu, je te dis !! Pour le reste, je m’en occupe personnellement. Je n’ai pas dit mon dernier mot.

Dr Akono : D’accord.

Mme Mvemba raccroche et s’assoit.

Mme Mvemba à elle-même : Si Édith est allée jusqu’à là, ça veut certainement dire qu’elle n’a jamais vraiment perdu la mémoire après sa chute et qu’elle a écouté toute la conversation entre Eboutou et moi… Ça veut aussi dire qu’elle est au courant du fait que… Dan n’est pas mon fils !!! Petite peste !! Tu aurais dû te faire toute petite et rester à ta place au lieu de vouloir te mêler de ce qui ne te regarde pas. Tu es à présent sur ma ligne de mire et tu vas devoir sauter… Contre ma volonté chérie.

 Le lendemain, Édith se rend chez sa mère pour répondre à son appel.

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Édith : M’man… Rébecca m’a dit que tu me cherchais.

Mme Mvemba : Oui justement. Ferme la porte derrière toi et viens t’asseoir ici.

Édith fait comme demande sa mère. Malgré la brèche de soupçon, cette dernière ne se doute pour autant de rien quand sa mère lui présente son sourire enthousiaste.

Mme Mvemba : Ta tête, ça va un peu !? Depuis la chute…

Édith : Oui. Assez… C’est vrai que j’ai encore un peu mal, mais ce n’est rien de grave pour autant.

Mme Mvemba : Tu me trouves ravie Trésor. Mais dis moi… Ce jour-là, explique-moi les circonstances dans lesquelles tu t’étais retrouvée pour faire cette chute.

Édith : Je sortais pour un voyage et j’ai glissé. Je ne me souviens plus vraiment ce qui s’est passé.

Mme Mvemba : Tu as aussi oublié la raison de ton voyage ?

Édith s’étonne : Pourquoi cette question ?

Mme Mvemba : Pourquoi tu t’étonnes ? J’ai dit quelque chose qu’il ne fallait pas ? Ou peut-être, j’ai découvert dans ton sac des choses qu’il ne fallait pas ??

Edith se rend compte du fait que sa mère parle de ses sextoys et vibromasseurs qui traînaient au fond de son sac. Ça pue le chantage en plein dans les narines.

Edith : Où tu veux en venir ??

Mme Mvemba : Ce jour-là, tu nous espionnais. Mme Eboutou et moi… N’essaye même pas de mentir parce que je peux voir dans tes yeux !!

Édith : Oui, je vous ai écouté parler et c’était répugnant ce que j’ai entendu. La déception était énorme… Surtout venant de toi.

Mme Mvemba : Tu sais Trésor, il y a des choses qu’on fait pour des raisons parfois incompréhensibles pour un grand nombre. Mais tu n’es plus un enfant, tu devais tout savoir d’un moment à l’autre.

Edith : Dan n’est pas ton fils d’accord. Mais pourquoi l’avoir accepté pendant toutes ces années et ne venir qu’aujourd’hui pour lui pourrir la vie au point de faire couper les trompes de son épouse.

Mme Mvemba : Dan n’est pas mon fils, c’est vrai. Mais qu’est-ce qu’il a de plus que Marcien pour avoir un enfant avant lui ? Pour se marier avant lui et pire encore… Pour être DG de la société de son père ? Alors que ce n’est qu’un enfant Illégitime.

Édith : Maman, tu t’écoutes parler là !? Donc, en fait, c’est une question de jalousie ?? Tu veux détruire la vie de Dan parce qu’il a ce que Marcien n’a pas ??

Mme Mvemba : Je n’ai pas besoin de m’expliquer. Surtout pas devant toi.

Édith : Tu ne pourras pas garder ce secret indéfiniment. On finira par tout savoir et moi, je ferai tout…

Mme Mvemba : Je t’arrête !!! La raison pour laquelle je te faisais venir, c’était pour te remettre ton portable (elle sourit.). Tu te souviens !? Tu l’as laissé sur le sol ce jour-là et je l’ai gentiment pris… Mais je l’ai déverrouille. Devine sur quoi je suis tombé.

Édith : Tu veux me faire chanter !!

Mme Mvemba : Non. Je veux juste que tu fermes les yeux sur ce qui ne te concerne pas… Pour qu’à mon tour, je ferme les yeux sur ce qui ne me concerne pas. C’est un vœu de silence. Parce que je te jure que si tu bronches, je vais te pourrir la vie… Même si tu es ma fille et que je t’aime beaucoup. Prends ton portable et ne laisse plus traîner n’importe où.

Si on atteint d’ici ce soir 1000 likes et 140 partages, ça fera une deuxième et pourquoi pas une troisième partie ? À vous de voir.

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