Littérature

– LES MVEMBA Épisode 35 : Incognito…

Deux années plustard

En essuyant ses mains mouillées sur le pan de son Kaba plié, Nina s’en va voir qui vient d’arriver. Quelques mois, déjà que son mari et elles ont décidé de déménager de la maison familiale pour aménager dans un quartier plus éloigné, avec déjà comme premier alibi la distance de l’école de Gaëlle leur fille, aussi se disent-ils que l’éducation de cette dernière se ferait plus bien si elle n’avait que ses parents comme tuteurs. Pourtant, au fond, nous savons tous la raison, la vraie qui motive ce détachement de la chaleur de la concession familiale… L’indépendance et l’intimité du couple bien sûr, quoi d’autre à demander pour des jeunes mariés de juste deux ans et quelques mois d’âges, encore vifs et fougueux sur le plan sexuel que relationnel, des corps qui se découvrent et des fantasmes à vouloir réaliser, ça demande bien beaucoup plus d’espace personnel.

Toc toc toc !!!

Nina en se dépêchant : Oui oooh… J’arrive !! Ne me cassez pas la porte pardon.

Enfin, devant le poignet de la porte en acier, Nina tourne la targette et ouvre. Derrière la porte, Melvice apparaît avec sa même énergie de Diva et ses mains pleines de sacs.

Nina en souriant : Melvice !!! Quelle surprise… Je me sentais déjà même toute seule dans cette, mais…

Melvice bouscule Nina pour entrer et se met à regarder de partout comme si elle cherchait quelque chose… Ou plutôt quelqu’un.

Nina avec désinvolture : Elle n’est pas encore là, elle est à l’école…

Melvice se tourne vers elle : Mais la crèche a déjà fermé à cette heure non !? Pourquoi tu n’es pas allé la chercher ? Tu pourrais me demander de le faire si tu étais occupée, Nina (en regardant les mains mouillées de cette dernière).

Nina : Non, c’est juste que son père a tenu à la prendre au retour et à aller au travail avec elle… Il le fait parfois, c’est vrai que ça me donne trop l’impression d’être exclue de leur petit cercle. Mais en même temps… Ça me laisse un peu de temps pour moi.

Melvice : Dommage. Je voulais la faire venir avec moi et les garçons au petit manège qu’ils ont improvisés en ville… C’est dommage.

Nina : Mais en même temps, je suis là ein !? Ce n’est pas seulement comme si Gaëlle était la seule personne dans cette maison. Façon, tu arrives, tu m’ignores comme si j’étais un meuble-là.

Melvice embrasse Nina : Désolé chérie, c’est juste que… Je ne sais pas ce qui m’arrive en ce moment. J’ai tellement de stress et j’ai vraiment, vraiment envie de faire partir tout ça.

Nina : C’est normal, avec deux garçons jumeaux et leur père qui est aussi un grand bébé ça doit être compliqué… Mais regarde toi, on dirait une adolescente qui vient tout juste de découvrir sa beauté. Façon, tu es pétillante là, tu es sûr que tu es dans ce pays avec nous ?

Melvice sourit à la flatterie : Maman qui va se négliger ? Si tu veux laisser tes soucis te définir, tu vas seulement devenir folle… De temps en temps, j’essaye un peu de me faire du bien en pensant à moi.

Nina : Une qualité qui me dépasse. J’ai une seule petite fille, pourtant, j’ai l’impression de m’oublier moi-même, tellement je me concentre sur ma famille…

Melvice : Prends-toi en main ma chère, fais-toi belle de temps en temps, au moins pour ton mari… Parce que c’est vrai que les hommes sont des éternels trompeurs, mais il ne faut pas que la faute vienne de toi. Tu risques de vieillir avant le temps… Regarde-toi, ça fait bientôt un mois que tu as ces nattes tissées sur la tête. Arrête un peu avec les perruques et fais-toi des mèches, change un peu ta garde-robe… deviens belle bébé, c’est vrai que tu l’es déjà. Parce que le corps que Dieu t’a donné là, ça me rend même jalouse… Mais essaye d’improviser avec ton mari, il faut qu’il ressente le feu des premiers mois. Tu sais que les hommes aiment l’innovation, ils se fatiguent vite de la routine. Pendant qu’on y est, qu’est-ce que tu faisais déjà ?

Nina : La vaisselle… Il fallait nettoyer quelques…

Melvice : Je dis ein !? Tu ne connais pas la machine à laver ?? Écoute Nina, je fais ma part juste pour t’aider à tenir encore ton mari quelques années avant que tout ne chamboule… Mais si tu veux rester concentré à être la femme modèle traditionnelle, ça ne va jamais marcher. Le monde évolue et les gens avec… Tu ne sors pas, à part pour aller au travail.

Nina : Tu sais que je suis casanière Melvice. Je préfère l’intérieur et que mon foyer sente le parfum de rose… Si je sors, ils vont rentrer manger quoi ? Tu sais bien les caprices culinaires de Dan, quand la nourriture dort Mr ne mange pas.

Un silence inopiné s’introduit dans la conversation en laissant les deux femmes dans un malaise profond. Après un soupire, Melvice ouvre l’un de ses sacs et fait sortir un sous-vêtement sexy en dentelle noir.

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Nina : Non, je n’accepte pas ce genre de cadeau… Et ne t’inquiètes pas. Je sais comment gérer mon mari sur ce côté-là.

Melvice : Je n’ai jamais dit que c’était pour toi, je voulais juste savoir ce que tu en penses…

Nina : C’est osé, j’aime le noir, j’avoue… C’est tellement sexy et aussi très sensuel. C’est pour quelle occasion ?

Un peu lourde, Melvice se trimbale jusqu’au canapé le plus proche où elle s’affale en poussant un long et profond soupir.

Melvice : Je crois que Marcien me trompe.

Nina se précipite vers elle et prend place juste à côté.

Nina : Qu’est-ce qui te fait dire ça ?

Melvice : Il n’est plus le même étalon qu’avant, il rentre tard, fatigué, il n’a plus tellement faim… Il est de moins en moins actif sexuellement parlant.

Nina : Je vois, mais tu sais qu’il vient d’obtenir une promotion… C’est une étape de toute relation Melvice, l’homme se consacre à autre chose plutôt qu’à sa femme. Cet épisode, on le prévoit toutes avant le mariage non !?

Melvice : Peut-être bien, mais moi ça m’inquiète… Certes, il est présent pour moi, pour les garçons aussi. Il est aimable et essaye d’être le moins énervant possible, c’est juste qu’il me manque même quand il est là, tu vois !?

Nina hoche la tête pour soutenir l’interrogation de Melvice qui laisse trahir son inquiétude par des soupirs et des paroles marqués par de longues pauses.

Melvice : … Je ne sais pas s’il m’aime encore, s’il a encore envie de moi, je ne sais pas s’il voit déjà ailleurs… Malgré tout ce que je fais, pour l’impressionner, il reste de marbre.

Nina caresse le bras de sa coépouse pour la rassurer : Je comprends ce que tu peux être en train de traverser, mais ce n’est pas une raison de faire autant de drame… Parce que jusqu’à preuve du contraire, tes soupçons ne sont pas vérifiés. C’est normal que toute femme pense à ce genre de chose quand son mari se montre un peu distant… Mais je te conseillerais d’en discuter avec lui.

Melvice : Hmmm… Tu parles de l’autre borné là !? Tu vas lui poser une question, il va sortir les gros yeux de hibou pour te regarder comme si tu venais de commettre un attentat. Marcien n’aime pas avoir l’impression qu’on le soupçonne de quelque chose et pire encore se faire surveiller.

Nina : Qui a dit que tu allais le surveiller ? Tu peux juste utiliser tes compétences et tes arguments de belle femme pour le faire parler non !? Par exemple, tu l’allumes jusqu’à ce qu’il soit bien bandé… Tu le caresses en lui posant tes questions tout doucement, en lui montrant ton inquiétude et en évitant de lui donner l’impression que tu le commandes. Là, c’est sûr qu’il va essayer de te rassurer.

Melvice : Peut-être bien. Mais ça sera son envie de me sauter qui sera en train de parler….

Nina hausse les épaules : Mm… Autant mieux essayer non !?

La porte s’ouvre et Dan entre en premier en tenant la main de sa fille derrière lui, l’autre main de cette dernière encombrée par un énorme pot de yaourt. En la voyant, toute joyeuse Melvice se lève et s’en va la porter.

Melvice : Oh Seigneur !!! Cette poupée dont vous avez fait venir au monde…

Dan sourit : Elle ressemble à sa mère.

Melvice avec politesse : Bonsoir Dan.

Nina se lève et vient embrasser son mari qui lui tient les hanches : Je n’ai pas entendu ta voiture klaxonner…

Dan : Oui, nous avons eu une crevaison, du coup, j’ai dû laisser chez le mécanicien qui la rendra une fois la panne réparée. Sinon comment tu vas ?

Nina : Ça va…Gaëlle n’arrête pas de se tordre dans les bras de Melvice pour réclamer sa mère qui semble avoir plus d’intérêt pour son époux plus qu’à elle.

Nina en la portant : Toi là, tu aimes trop être le centre du monde. Je ne peux plus saluer mon mari ?

Nina chatouille sa fille qui rit aux éclats. Un vrai petit visage d’ange aux yeux cacahuètes marron. Gaëlle a pris les yeux de son père et les lèvres pulpeuses de sa mère. Son teint, une fusion des deux…

Dan : Melvice comment vont les jumeaux ? Et leur père ??

Melvice : Très bien aux dernières nouvelles. Probablement ils sont entrain de vivre leur plus belle vie devant un match de foot en mon absence… C’est leur hobby préféré.

Dan en rigolant : De vrais hommes. Avec moi, ce n’est pas très évident parce que je dois élever une princesse… Et une reine.

Un regard complice s’échange entre les deux parents de Gaëlle qui rend un peu mal à l’aise Melvice.

Melvice : Bon, je crois que je vais y aller… Et si ça ne vous embête pas, je vais emmener Gaëlle avec moi.

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Nina : Elle n’est pas un peu fatiguée ? Elle a passé toute la journée à l’extérieur.

Dan : Non, t’inquiètes, elle a passé tout son temps à dormir au bureau… Malgré le fait que tout le monde voulait la porter.

Nina en rigolant : La pauvre… Bon d’accord !! Mais tu me ramènes ma fille ce soir en entier d’accord ??

Melvice : D’accord !! Et après, je demanderai à Dan de me faire un bébé exactement comme la tienne…

Nina : Dégage !! Gaëlle et toi évitez de téter ta langue…

Melvice s’en va.

Nina ferme la porte et s’approche sensuellement de son mari qui lui sourit en mordillant sa lèvre.

Nina : Salut toi… Alors comment était ta journée ?

Dan : Je ne m’en souviens plus vraiment, vu que là présentement ton corps me déconcentre.

Nina : À bon !? Oh, je me sens tellement vexée par tes propos, coquins… Tu vas me faire mouiller.

Dan : Et toi si tu continues à être aussi sexy (il lui prend les hanches.) tu vas me faire bander.

Nina : Gaëlle n’est pas là, tu peux me faire crier autant que tu veux… Mais ne sois pas trop sévère envers moi. Je serai soumise.

Les deux s’embrassent tendrement jusqu’à ce que Dan pousse son épouse sur le canapé enlevant sa ceinture, il la regarde l’attendre avec impatience en écartant doucement ses jambes…

Nina : Ne me fais pas attendre bébé, je suis en feu et j’ai besoin d’être éteinte…

Dan : Tu seras servi… Mais cette fois, je veux voir ton dos et non ton visage. Tu auras le deboukehi de ta vie.

Il la fait se retourner en embrassant son dos et son cou…

Nina siffle : Oui… Fais ce que tu veux.

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