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CROQUEUSE DE DIAMANT ( Revers de la médaille)

Chapitre 12 : Tout qui chamboule

… Le Rubicon, la ligne rouge !! Vous savez… Cette ligne à ne pas franchir en cas de danger. Une ligne qui pourrait déterminer la fin de votre stabilité dans n’importe quel cas.

J’allais à la cinquième année en tant que entrepreneure quand ce drame surgit de nul part pour s’immiscer tel un ver dans mon business.

C’était en début juillet, les vacances venaient tout juste de commencer pour la plupart des entreprises similaires à la mienne. Cette année là j’avais prévu de m’investir dans m’immobilier parce que ce secteur d’activité m’avait toujours intéressé. Il ne fallait donc pas que je loupe la conférence tenue en Espagne et l’assise sur ce sujet qui me concernait désormais. J’avais des revenus assez stable, mais mon budget n’était pas suffisant pour me lancer en toute permanence. Il fallait donc un prêt bancaire avec garantie.

– Signez là… Là aussi… Et enfin là !!

Je m’exécute comme le demande le notaire. J’ai des petites hésitations, mais mon instinct ne m’a jamais trompé jusqu’ici.

Je suis venu accompagnée de Lili ma secrétaire pour qu’elle soit témoin de tout.

– Très bien Mme… Vous reviendrez dans quelques jours pour confirmer votre sollicitude pour ce prêt bancaire.

_ Très bien. Dis-je en me levant du siège à mousse.

Lili et moi sortons du bureau et en avançant sur le couloir, j’ai l’impression qu’il y a un détail qui la tracasse.

_ Qu’est-ce qui ne va pas Lili?

Lili : Rien Mme.

Je ne dis rien. Toutes les deux allons jusqu’à dans le véhicule pour nous en aller. Après avoir bouclé les ceintures, j’insiste sur ma question une deuxième fois…

Lili : Je ne puis me permettre de dire quelque chose sur vos décisions privés.

_ Ma belle, tu n’es pas ma boniche mais ma conseillère… C’est pour cette raison que je te traine partout comme un sac à main. Pour que tu me donne ton idée sur mes prises de décisions.

Lili : Je pense que jusqu’ici l’entreprise Empire n’a essuyé aucun échec. Vous avez toujours eu la sagesse de bien diriger la structure…

_ Je comprends ta déclaration, mais où veux-tu en venir ?

Lili : Au fait que, est-ce nécessaire de s’activer aussi furtivement dans un secteur d’activité inconnu en misant aussi gros au point de faire un prêt de 9 chiffres ?

Je rigole : Je comprends ta peur… Mais j’aimerais que tu saches que ce qui détermine un entrepreneur, c’est sa soif pour la réussite, son envie de vouloir toujours gros… Donc ça implique parfois des courbettes et surtout des risques. J’aimerais que tu comprennes une grande leçon par cette décision que je prends. Si j’échoue… Je vais tellement perdre, par contre si je réussis je serai dix fois plus puissante que ce que je ne suis maintenant.

Lili : Vous avez raison Mme… Désolé pour mon intervention bidon.

_ Non, tu ne devrais pas dire ça. Je ne peux pas te blâmer pour ton désir de me protéger. Mais crois moi je sais ce que je fais. D’accord ?

Lili : D’accord Mme.

… Après la banque, je me rends chez Maya où nous avons une petite assise toutes les quatre. Maya, Delphine, Ange et moi. Nous sommes toutes à la tête d’entreprise fleurissantes et c’est elles, je pourrais dire qui m’ont mangées jusqu’ici.

Je suis un peu soucieuse depuis tout à l’heure et j’ai des questions qui me taraudent l’âme.

Delphine : On est donc une fois de plus présente de corps et absente d’esprit ? Ma petite Nevah.

_ Je m’excuse ! C’est juste que vous voyez… Le projet dans lequel je m’engage risque me coûter un max.

Ange : Tu peux toujours tout laisser tomber si tu veux.

Je la regarde en étant choquée par ses mots.

Ange : Oui c’est vrai. Parce que si tu vas évoluer dans la peur d’accomplir… Tu ne seras jamais assez déterminée pour accomplir. Jenevah si tu as peur tant que ça d’échouer, c’est mieux d’abandonner et te concentrer sur autre chose.

Maya : Ange n’a pas tort. Mais je t’ai dit dès la base… L’immobilier est un secteur d’activité payant et très prisé. Surtout avec le pays qui est en plein développement. Regarde Yaoundé, tu vois encore un endroit où tu peux poser le pied ?

_ Désolé de paraître subtile. Mais… Et si les choses ne se passent pas comme prévu ?

Maya : Nous sommes là… Parce que nous l’avons toujours été pour toi. Tu crois vraiment qu’on va t’abandonner parce que tout est perdu pour toi ?

Ange : Et d’ailleurs il y a deux possibilités chérie. Soit tu gagnes, soit tu perds. C’est juste ça…

Delphine : À ton âge je n’avais ni la détermination, ni la chance que tu as présentement… Mais moi je m’étais fiée à mon instinct de guerrière et c’est la raison pour laquelle j’ai le nom que j’ai aujourd’hui.

_ Mais vous n’êtes pas mariées.

Delphine éclate de rire : Qui a dit qu’on avait besoin d’un mari? D’un homme qui va te monter sur la tête pour te donner des ordres et vouloir te gâter le corps avec ses bébés…

Maya : C’est vraiment pathétique. Tu fais ce que tu veux quand tu veux… Il suffit juste d’être cette femme puissante qui sommeille en toi Jenevah.

Je soupire. Tellement leurs paroles me boostent à faire sortir le meilleur de moi. Mais jusque là je ressens une petite résistance que je me bats de faire taire…

Maya : Il faut aller à la conférence et faire le prêt… Nous allons toutes ensemble faire des études de marché et trouver des professionnels pour ton projet. Nous voulons te voir réussir Jenevah. Accomplir ce que nous n’avons pas pu à ton âge.

Comme à ce que je m’attendais, Max n’est pas d’accord avec mon projet et me sort ses arguments logiques qui me fatiguent à la fin.

Max : Un prêt ?? Tu rigoles j’espère. Qu’est-ce qui t’est passé par la tête.

_ C’est pour le bien de la société Max. Arrête de dramatiser.

Max : Pour le bien de la société que tu brade tout !! En prenant un risque aussi grotesque ?? Ne me dis pas que c’est parce que tu fais confiance en ton instinct.

_ Et pourquoi pas ?

Max : Parce qu’il disjoncte complètement !! Tu as quelques années en tant que business woman et déjà tu te crois au sommet des créances. Les dettes c’est la mort Jenevah !! La mort.

Max parle en hurlant presque et en faisant des grands gestes de la main. Je n’ai pas besoin de l’écouter me dire toutes ces choses… Il pourrait faire autre chose que me faire culpabiliser.

_ J’ai tort c’est ça !? C’est ce que tu veux insinuer.

Max : Tu prétend être en couple avec quelqu’un. Pourtant même pour un sujet de si grande ampleur qui pourrait affecter l’avenir de ton foyer… Tu n’en parles pas avec lui. Dans Quel genre de couple tu prétends être ? Et ce n’est pas la première fois avec tes projets apocalyptiques.

_ Max ne me parle pas comme ça. Je t’ai toujours soutenu dans tes décisions… Tu pourrais au moins me rendre la pareille.

Max : Où est le rapport ? Dans chacune de mes prises de décisions je demandais toujours ton avis, pas parce que je suis bête. Mais parce que je te considère. Mais tu as prêtée une somme dans l’ordre des milliards sans m’en informer et pourquoi ? Parce que tu as ton lobby de femmes fortes d’affaires qui te conduisent… Si elles t’aimaient vraiment elles n’allaient pas te conseiller cela.

_ Ça suffit Max. Je croyais que nous pourrions avoir une discussion normale. Mais tu me cries dessus depuis tout à l’heure… On ne se comprend plus.

Max : On ne peut pas toujours se comprendre Jenevah. Je suis en colère c’est vrai mais…

_ Il faut qu’on se sépare !!

Max : Pardon !??

_ Qu’on prenne une pause ou un truc du genre… Parce que sérieusement on n’évolue plus sur la même longueur d’onde. Et je ne veux pas que tout ça m’affecte.

Max dévoile un sourire déçu avant de ramasser sa veste et sortir sans rien dire. Je pose les mains sur mon visage en soupirant… Tellement je suis exténuée par cette situation décisive.

~L’implication de ma décision avait une plus grande envergure que je ne l’avais imaginé. Mais cette fois c’était soit aller jusqu’au bout ou rentrer pour me faire passer pour une lâche. Le prêt était donc conclu.

J’assistai donc à la conférence qui fut très productive et riche en partenariat extérieur. Je parvins même à signer quelques contrats exclusifs. En fin de compte jusqu’à là l’idée était permise.

Mais ce qui changea tout, c’était ce coup de fil inattendu.~

_ Attendez!! Je vous reviens, juste le temps de décrocher cet appel… Dis-je en souriant.

Je m’éloigne et je décroche à l’appel de Lili. La confusion dans sa voix m’offusque.

_ Sois clair !! Parle clairement Lili.

Lili : On s’est fait duper.

_ Pardon ??

Lili : Les actions sont tombés !! Le chargé des affaires était un voleur. Les plans qu’il nous avait donné n’était que du vent. Le terrain n’a jamais été titré et enregistré.

_ Qu’est-ce que ça veut dire Lili… Je ne comprends pas.

Effectivement je ne comprends pas. J’ai la tête qui disjoncte et l’esprit qui plane. Je me retrouve dans un cauchemar affreux.

Lili : Il s’est enfui avec le financement… Et mystérieusement nos actions ont disparus dans les succursales annexes.

_ Est-ce que cela voudrait dire que nous sommes en faillite critique ?

Lili : Oui Mme… Chronique je dirais.

_ Au moins il y a encore les prêts bancaires.

Lili : Ils ont refusés de nous faire des prêts en plus… À cause de notre présente manque de crédibilité.

Je reste pommée au téléphone comme une folle.

Lili : Madame. Vous devez rentrer immédiatement avant que tout n’explose.

Le téléphone tombe de mes mains.

À suivre…

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