Le Techno – Pédagogue Mathieu Davy Eya, établie le diagnostic
S’appuyant sur un ensemble d’éléments probants,
- Soucieuse de minorer la fracture éducative liée au genre à l’école,
- Soucieuse de rompre avec l’exclusion arbitraire, en faisant de l’exclusion une exception et du maintien à l’école une règle,
- Soucieuse de protéger la jeune fille des affres de sa sexualité très souvent non-maîtrisée, Madame la Ministre des enseignements secondaires du Cameroun a pris la décision d’assurer le maintien à l’école des jeunes filles enceintes jusqu’à l’arrivée de la période du congé de maternité.
Ce texte a retenu notre attention et nous jetons, dans la mer analytique, quelques vagues de réflexions soutenues ou pas, crédibles ou non, selon que certains pourront y surfer ou pas, de manière circonstancielle ou de façon atemporelle.
1 – le principe de l’uniformité à l’école
Ce qui fête de l’école une valeur cardinale, ce qui structure sa saveur, ce qui argumente son faire-valoir, c’est son dépouillement de toutes formes de différences, son continuel nivellement social, plus globalement son acceptation à l’uniformité.
L’uniformité à l’école d’abord et l’uniformité éducative ensuite.
L’uniformité à l’école renvoie dans ce cas de figure à la suppression de toutes les barrières et les différenciations qui pourraient s’établir entre les élèves au sein d’un établissement scolaire. À l’école, les élèves sont tous égaux devant la loi scolaire. Il n’y a pas de riches, il n’y a pas de pauvres ; Il n’y a pas de grands ni de petits élèves. Devant la loi scolaire, c’est-à-dire les mécanismes qui régissent le bon fonctionnement d’une institution scolaire en mettant en valeur le code de conduite sous la forme de règlement intérieur, il n’y a que des élèves soumis aux contraintes des règles et égaux en tout point devant cette loi
Si l’on s’en tient à la nomenclature hiérarchique des normes, les élèves sont avant tout soumis à la loi d’orientation de l’éducation du 14 avril 1998, adoptée après la tenue des états généraux de l’éducation. À l’école, les élèves sont tous égaux devant la loi scolaire.
Former des citoyens encrés dans leurs cultures, mais ouverts au monde
Ensuite, dans une déclinaison plus sectorielle, c’est le règlement intérieur. Inscrire un apprenant dans une école, revient à accepter de facto les règles qui régissent le fonctionnement cette école.
Après le règlement intérieur, il y a des éléments distinctifs qui participent de l’uniformité, au nombre desquels la tenue de classe. Elle matérialise la suppression de la différence au plan vestimentaire. À cela se greffe des extras tels que l’uniformité du type de chaussures, l’interdiction du port des chaînes au cou ou encore des bracelets au poignet, le refus des boucles pendantes pour les filles, etc.
Parce qu’il y a nécessité d’uniformité à l’école pour minorer les différences, toutes formes de prises de décisions pour créer la différence ou pour démarginaliser les minorités doivent reposer sur un socle pédagogique.
2 – Attractivité éducative et pédagogie de prises de décisions
Lorsqu’on fait admettre au sein d’une institution éducative, une forme de différence, c’est avant tout pour créer une incitation pédagogique à l’acceptation de la différence, mais c’est surtout de participer à l’attractivité éducative.
Ainsi, c’est dans cet ordre d’idées que certains enfants en situation de handicap sont admis dans des écoles conventionnelles entre autres.
Toutefois, pour le cas d’une grossesse, il s’agit d’un changement morphologique radical d’une jeune fille qui se prépare à donner la vie, qui embrasse un tout autre tournant de son existence à savoir devenir mère. Sa condition ne lui permet plus d’être traitée comme les autres. La jeune fille enceinte ne peut plus répondre devant la loi scolaire à toutes les obligations qui sied à chaque élève.
