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SECTEUR INFORMEL : le revenu moyen des travailleurs est de 83 409 FCFA

Ce chiffre est contenu dans la troisième Enquête sur l’emploi et le secteur informel (Eesi3), rendue public en début novembre 2023 par l’Institut national de la statistique (INS).

Selon le document rendu public par l’INS, le revenu moyen des travailleurs du secteur informel est de 83 409 FCFA par mois. Il varie de 96 367 FCFA chez les travailleurs du milieu urbain à 59 520 FCFA chez ceux du milieu rural. Une heure travaillée dans ce secteur rapporte en moyenne 669 FCFA comme revenu de l’emploi. Le revenu mensuel moyen des patrons (181 200 FCFA) est pratiquement le double de celui des travailleurs pour compte propre (93 500 FCFA).

Réalisée en 2021, l’enquête sur le secteur informel (phase 2) a permis de recenser 4 762 unités de production informelles (UPI) non-agricoles et d’enquêter sur 4 576, soit un taux de couverture de 96,1 %. Le rapport révèle que le taux de salarisation est faible avec seulement 6 travailleurs sur 100 qui sont salariés. Ce faible niveau de salarisation est plus observé dans l’industrie (9,6 %) que dans les services (4,7 %) et le commerce (3,3 %).

La main-d’œuvre des UPI est majoritairement composée des travailleurs pour compte propre (78,3 %). Cette proportion est plus élevée dans la main-d’œuvre féminine (85,1 %) comparativement aux hommes (70,6 %). Le secteur des services (35,0 %), révèle le rapport, est celui qui concentre le plus de travailleurs du secteur informel. Un peu plus de la moitié des travailleurs (52,3 %) du secteur informel ont un contrat de travail, soit 2,1 % qui ont un contrat écrit et 50,2 % qui disposent d’un contrat verbal (adhésion ou gré à gré). Par ailleurs, poursuit le rapport, près de trois travailleurs sur quatre ont appris leur métier tout seul ou par la pratique. L’âge moyen des travailleurs du secteur informel est de 35,7 ans. Elle varie de 37,8 ans dans le secteur du commerce à 34,4 ans dans l’industrie en passant par 35,0 ans dans les services.

S’agissant du financement et investissement dans le secteur informel, le rapport indique qu’un peu plus de la moitié (55,9 %) des promoteurs s’appuie sur leurs ressources propres pour financer le démarrage de leur activité. Le recours aux tontines et aux dons, héritages représente respectivement 12,9 % et 16,3 %. Le montant moyen du capital est de 378 400 FCFA au niveau national alors que la moitié des UPI disposent d’un capital inférieur ou égal à 36 000 FCFA, traduisant ainsi de fortes disparités du capital des UPI. Au niveau national, l’investissement annuel réalisé est de 54 milliards de FCFA.

L’étude révèle une évolution des principaux indicateurs du secteur avec un relèvement du revenu mensuel moyen des travailleurs de l’ordre de 37 100 FCFA observé entre 2010 et 2021. Ce relèvement est plus important dans le transport (+45 400 FCFA) et dans la restauration (+46 300 FCFA). Le montant moyen du capital investi par les UPI a connu une augmentation de 183 800 FCFA. Le transport (+579 400 FCFA) et les réparations (+251 400 FCFA) enregistrent les augmentations les plus importantes du capital investi. Seule la restauration (-22 600 FCFA) se démarque avec une baisse du capital investi entre 2010 et 2021.

En rappel, la première enquête de type EESI a été réalisée en 2005 et la deuxième en 2010. Pour l’INS, le secteur informel désigne l’ensemble des unités de production qui ne possèdent pas de numéro de contribuable et, ou ne tiennent pas une comptabilité formelle.

Frédéric Nonos

 

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