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INCLUSION SOCIOÉCONOMIQUE DES JEUNES EDR : le projet en pourparler au Minas

À l'occasion de la célébration de la 12e édition de la journée internationale des enfants de la rue, le ministère des Affaires sociales en partenariat avec Pnud, le Minjec... ont échangé sur la mise en œuvre du Projet d'inclusion socio-économique des jeunes et enfants de la rue (EDR) le 12 avril 2023.

C’est pour reconnaître l’humanité, la dignité et le défi des enfants de la rue face à des difficultés inimaginable que la journée internationale à eux dédiés est célébrée depuis 2012 dans le monde. Au Cameroun, les derniers chiffres font état de ce que 1 500 000 enfants de la rue dont les âges varient entre 6 à 35 ans, qui sont présents dans les grandes métropoles que sont Douala et Yaoundé.

Face à cette situation, le gouvernement avec le soutien des partenaires au développement a mis en place un dispositif de prévention et de lutte adossé sur diverses mesures juridiques, institutionnelles, sociales et économiques dans l’optique de prévenir et de renforcer l’insertion socioprofessionnelle de ces enfants en situation de vulnérabilité.

Pour ce faire, le Minas en collaboration avec le Programme des nations unies pour le développement (Pnud), le Minjec dans le cadre du projet Youth Connect… entend mettre en œuvre un Projet d’inclusion socio-économique des jeunes et enfants de la rue qui va couvrir dans sa phase pilote les villes de Yaoundé et Douala.

Lors des travaux menés le 12 avril au ministère des Affaires sociales, Gweth Jean Vincent, Conseiller technique au Pnud a indiqué que : « Sur une population de plus de 27 millions dont 50,1 % de femmes et 60 % de jeunes avec une population urbaine sans ces croissante, le Cameroun compte plus de 7 000 jeunes de la rue dont la grande majorité est âgée entre 15 et 25 ans, est concentrée dans les grandes villes de Yaoundé et Douala. Le phénomène des jeunes et enfants de la rue est favorisé par la pauvreté, le chômage, le sous-emploi en zone rurale et les crises sécuritaires.»

Le Projet

C’est pour réduire ce phénomène des enfants de la rue, que le ministère des Affaires sociales (Minas) en partenariat avec le Pnud, Minjec, les administrations sectorielles, les communes des villes de Yaoundé, Douala et Garoua… travaillent sur la mise sur pied du Projet de réinsertion et d’inclusion socio-économique des jeunes et enfants de la rue. L’objectif de ce projet est de soutenir la réinsertion socioéconomique d’au moins 500 jeunes hommes et femmes et de la rue, de renforcer les mécanismes existants en vue de la mise en place d’un cadre opérationnel pour promouvoir l’insertion socioéconomique des jeunes de la rue et enfin de réduire l’impact de l’exclusion socioéconomique à l’égard de 200 jeunes femmes de la rue et jeunes en situation de handicap.

Comme résultats attendus du projet, l’on a la disposition d’un potentiel accru de mobilisation de ressources diverses. Comme stratégie pour mener à bien cette étape, le projet envisage capitaliser les expériences en vue de la mobilisation des ressources du Fonds mondial pour l’environnement (FEM) en lien avec l’initiative des villes durables, s’appuyer sur les politiques de gouvernance sociale environnementale des entreprises (ESG) pour mobiliser des ressources auprès du privé et enfin développer des partenariats avec les autres agences du SNU.

Toujours comme résultats, il est question pour le projet de voir les jeunes avoir accès à une inclusion et une égalité aux opportunités socioéconomique. Ceci passe par la mise en place d’un cadre opérationnel inclusif pour faciliter la lutte contre le phénomène des jeunes de la rue, réaliser une base de données afin d’identifier les besoins puis d’apporter des appuis socioéconomiques ciblés aux jeunes de la rue.

Comme dernier résultat attendu du projet, il y a le souci de voir les écarts et les inégalités de genre se réduire au profit des jeunes de la rue, vivant avec un handicap. Et comme stratégie, il sera question d’assurer la formation axée sur le développement des compétences professionnelles des femmes de la rue et des jeunes vivant avec un handicap.

Alassane Ba, représentant résident adjoint du Pnud au Cameroun

Pour Alassane Ba, représentant résident adjoint du Pnud au Cameroun, « Nous au niveau du Pnud nous allons venir consolider l’accompagnement de ces jeunes de la rue, pour permettre à près de 700 jeunes de la rue d’ici le mois de septembre à pouvoir bénéficier des opportunités économiques à travers la formation, l’appui et la dotation en équipement, mais aussi le soutien psychologique dont les jeunes ont besoin pour leur permettre de tourner définitivement le dos au phénomène des jeunes de la rue. »

Pauline Irène Nguene, ministre des Affaires sociales

Côté Minas, « extraire les enfants de la rue pour les insérer dans certains métiers fait partie de nos missions au Minas. C’est ainsi que nous avons pu extraire en 2020, 162 enfants de la rue, certains sont allés en famille et d’autres dans nos centres de formation pour pouvoir au bout du compte s’autonomiser à travers une réinsertion socioéconomique. Aujourd’hui, on peut dire qu’on change de paradigme avec nos partenaires à l’instar du Pnud, du Minjec et bien d’autres qui s’impliquent. Ça donne une autre dynamique à ce projet, car en nous assistant financièrement ça va nous permettre d’extraire un peu plus d’enfants dans les rues. », a indiqué madame Pauline Irène Nguene.

Recommandations

Au terme des travaux, quelques recommandations pour mener à bien ce projet ont été arrêtées par les différentes parties prenantes. L’on peut citer :

La mise en place d’un cadre opérationnel formel et multi-sectorielle pour le pilotage, mais aussi de suivi et évaluation du projet.

Explorer et identifier dans la dynamique du projet, les interventions susceptibles d’être menées en faveur des enfants de la rue âgés de moins de 15 ans.

Tenir compte du maillage territorial des structures opérationnelle relevant du Minas, du Minproff et du Minjec dans le processus de mis en place d’une base dynamique et inter-connectée sur les enfants de la rue. Le dispositif de collecte et de gestion de ces données ainsi que des stratégies de pérennisation des acquis du projet.

Capitaliser le rôle majeur attendu des communes, l’expérience des acteurs opérationnelle relevant de diverses administrations et organisations concernées, et celles de programmes en direction des jeunes en cours de mise en œuvre et capitaliser cette expérience dans le cadrage et le déploiement des opérations prévues dans le cadre du projet

Raphaël Mforlem

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