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NÉCROLOGIE : Joseph Owona, le sapeur pompier du Renouveau s’en est allé

Il demeure dans l’imagerie populaire camerounaise comme le « sapeur pompier du régime du Renouveau », ayant aussi fait parti du comité qui a révisé la constitution du Cameroun en 1996. Il a aussi contribué au règlement pacifique du conflit Bakassi et bien d’autres crises au Cameroun.

Ayant eu maille à partir avec le président Ahidjo du fait de ses positions intellectuelles progressistes proches du socialisme, et d’un article scientifique retentissant considéré comme une critique à l’endroit du pouvoir intitulé « L’institutionnalisation de la légalité d’exception dans le droit public camerounais » paru en 1974, le jeune Juriste Owona fait partie des personnes observées de près par le pouvoir et les services de sécurité notamment à cause de sa liberté de ton. Mais ayant comme protecteur Paul Biya, alors secrétaire général de la présidence de la République, cette proximité qui lui vaut d’échapper de peu à la répression.

Avec l’avènement de son mentor et protecteur Paul Biya au Pouvoir en 1982, Joseph Owona gravit les échelons du pouvoir. Il a plusieurs fois été ministre, et est surnommé à un moment donné par l’opinion Camerounaise « le sapeur-pompier », puisqu’en ce moment il semble bénéficier de la toute confiance du président Camerounais Paul Biya qui lui confie les dossiers les plus sensibles à gérer et en fait un baron clé de son système. Réputé très légaliste et surtout rigide, il apparait toutefois comme un fidèle de Paul Biya qui lui a évité les geôles du président Ahidjo qui voyait d’un mauvais œil cet intellectuel libre et clairement à gauche dans un contexte où ce dernier était proche du pouvoir de droite du général de Gaulle et de ses héritiers.

Enseignant chevronné en droit, Joseph Owona est né le 25 janvier 1945, à Akom. Au terme de ses études supérieures, sanctionnées par un baccalauréat A4, le jeune Joseph poursuit ses études universitaires d’abord à l’Université de Yaoundé, ensuite à l’Université de Paris I (Sorbonne). Il y sortira nanti d’une Licence en droit, du DES en Science Politiques, du Doctorat d’Etat en Droit Public et de l’Agrégation dans la même discipline.

Il exerce comme chargé de cours assistant à la Sorbonne de 1969-1972. En 1972, Il décide de retourner au Cameroun et ce fut le début d’une belle et longue carrière. De 1972-1977, il occupe plusieurs postesà l’Université de Yaoundé: Chargé de Cours à la Faculté de Droit et Sciences économique, Chef du service Enseignement et Recherche (1973-1976), chef du Département de Droit Public (1976-1982), Directeur de l’IRIC du 9 septembre 1976 au 22 août 1983, et Chancelier de l’Université de Yaoundé, du 22 août 1983 au 13 septembre 1985. Ce bourreau de travail va se voir appelé au gouvernement. Le 24 août 1985, il est nommé Secrétaire Général adjoint de la Présidence de la République, poste qu’il occupera jusqu’au 16 mai 1988.

Ensuite ce fut l’étape des ministères: Ministre de la Fonction Publique et du Contrôle de l’Etat (16 mai 1988 au 7 septembre 1990), Ministre de l’Enseignement Supérieur (7 septembre 1990 au 9 avril 1992). Le 9 avril 1992, il effectuera son retour à la Présidence de la république comme Secrétaire Général de la Présidence de la République (9 avril 1992 au 21 juillet 1994), puis il sera nommé Ministre de Santé Publique (21 juillet 1994 – 19 septembre 1996), Ministre délégué à la Présidence de la République chargé du Contrôle Supérieur de l’Etat (19 septembre 1996 – 7 décembre 1997), Ministre de la jeunesse et des sports (1997 – 2000). C’est sous son règne que les Lions indomptables ont remporté la coupe d’Afrique des nations 2000. Il sort du gouvernement comme Ministre de l’Education Nationale le 08 décembre 2004 (18 mars 2000 – 8 décembre 2004). En 2013, il est nommé président de la commission de normalisation du Football camerounais, poste qu’il occupe jusqu’au 12 décembre 2018.

Au moment où il quitte la scène , il était membre du conseil constitutionnel depuis le 15 avril 2020

Bruno Bidjang

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