INTERVIEW

CAMEROUN – ORIENTATION SCOLAIRE : entre enseignement général, technique, sous-système anglophone et francophone voici les clés d’un choix propice

Prospère Vital Minkoulou Conseiller principal d’orientation au Lycée de Soa, dans une interview, apporte des éléments de réponse à la question relative au choix de l’orientation scolaire qui préoccupe tant les élèves que les parents, à quelques jours de la rentrée scolaire 2022 – 2023. Ces derniers sont encore dans l’embarras et tâtonnent sur le type d’enseignement ou de filière auquel vont se livrer les enfants dès septembre prochain.

À l’heure où la rentrée scolaire frappe aux portes et que certains élèves sont encore confus au niveau de l’orientation, que conseillez-vous à un enfant qui hésite encore sur le choix de sa filière ?

Relativement à un nouveau bachelier qui jusqu’à présent est encore dubitatif sur le choix de sa filière, ce qu’un conseiller d’orientation peut lui proposer, c’est tout simplement de mettre en pratique tous les conseillers qui lui ont été donnés tout au long de l’année scolaire, à travers l’élaboration et l’illustration de différents critères qui lui permettraient d’opérer facilement un choix de filière.

Le système éducatif camerounais comprend l’enseignement général et l’enseignement technique, mais également, le sous-système anglophone et francophone ; que conseillerez-vous à un enfant ou à un parent pour ce qui est du choix du type de formation ?

C’est une question assez pertinente en tant que conseiller d’orientation, nous menons une véritable bataille dans les établissements avec les parents pour pouvoir intégrer les enfants dans le choix du type formation. Dans la plupart des cas, l’enfant sollicite x formation et le parent y et du coup ça devient un bras de fer entre parent et enfant. La solution à cette guéguerre réside dans le fait que l’enfant ou le parent, devrait faire prévaloir les critères suivants :

Prendre en compte son projet professionnel

Le projet professionnel ici renvoie à l’ensemble des aspirations professionnelles (métier) que l’enfant souhaiterait exercer plus tard. S’agissant du parent, il est important que celui-ci puisse observer son enfant dès la tendre enfance en essayant de dénicher ses talents, ceci pourrait bien évidemment lui permettre de mieux orienter l’enfant dans un choix de formation pour qu’il puisse trouver son compte plus tard.

Le critère passion

Vivant dans un contexte compliqué, si un enfant s’aventure dans un cadre de formation qui n’est pas en adéquation avec son amour-propre, sa passion pour la chose, il sera très difficile pour celui-ci de trouver son compte. Résultat, ce dernier pourra abandonner dès le premier obstacle. Par contre, lorsque l’adolescent est animé par la passion, il pourra surpasser les obstacles et avancer.

Nous avons également le critère des aptitudes

Le parent doit interroger les valeurs intrinsèques de l’enfant pour pouvoir l’orienter soit dans une formation technique, généraliste ou pencher son choix soit pour le sous-système anglophone ou francophone. Il est question ici de pouvoir intégrer les aptitudes de l’élève en l’observant question de voir de quoi l’enfant est capable. Ce, faisant cela permettra au parent d’affiner son choix ou son orientation. Après le facteur aptitude, nous avons :

La question des débouchés des différentes filières

Ici, il est question pour le parent de diagnostiquer, faire des recherches sur les débouchés de chaque filière. Ceci permettra de mieux orienter l’enfant, car toutes les filières ne se valent pas et n’ont pas les mêmes débouchés. Il y a certaines filières qui ont plus de débouchés que d’autres. Voilà pourquoi il est important pour le parent et pour l’apprenant en même temps de mettre sur une balance les différentes filières, pour voir celle qui serait plus porteuse dans le monde de l’emploi.

Le choix de l’enfant pour l’enseignement général, technique ou pour le sous-système anglophone ou francophone, doit-il être basé sur sa passion ou sur les opportunités d’emploi ?

Je dirai que le choix de l’enfant doit prendre en compte ces deux facteurs tout simplement parce que ces deux critères sont cumulatifs. Il y a d’un côté des débouchés qui questionnent le besoin sur le terrain et de l’autre côté, la passion de l’enfant qui influence sur le choix. Donc il est important de concilier les deux, la passion de l’enfant et le besoin du marché de l’emploi, ce qui permettrait à l’adolescent de pouvoir s’insérer plus tard.

Prospère Minkoulou, il y a des parents qui n’ont pas pu réaliser leur rêve d’enfance et qui aujourd’hui souhaitent voir leur enfant réaliser ce rêve à leur place. Pour ce faire, les parents deviennent imposants et dictateurs, est-ce une attitude à conseiller aux parents ?

Non ! Ce n’est pas une bonne attitude, ce n’est pas une attitude à conseiller tout simplement parce que tout va se résumer au niveau du rendement. L’enfant qui subit une dictature de la part de son parent qui voudrait voir en lui l’accomplissement de son rêve, difficilement ce dernier pourra être compétitif sur le marché du travail. Donc l’idéal pour le parent, c’est de dialoguer avec l’enfant, questionner les aptitudes de celui-ci afin de mieux l’orienter.

S’il est vrai qu’un parent souhaiterait voir son enfant réussir où il a échoué, ou voir son enfant exercer telle ou telle profession, il est important que le géniteur puisse exercer un travail en amont : observer, encadrer et orienter l’enfant question de permettre à ce dernier de s’adapter à la profession désirée par le parent et non de le lui imposer. Parce que si plus tard l’enfant se retrouve dans une profession ou un métier par obligation et non par amour ou par passion, difficilement, il pourra avoir de bons résultats.

Propos retranscrits par Raphaël Mforlem, source : Crtv

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