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SEXUALITE : Comment réagir lorsque votre enfant vous surprend en train de faire l’amour

Comment réagir lorsque votre enfant vous surprend en train de faire l’amour

Vous étiez pourtant sûrs qu’il dormait… mais, raté, votre progéniture a débarqué dans votre chambre alors que vous étiez en plein ébat. Vous ne savez pas quel comportement adopter. Le point sur les conséquences et le discours à tenir.

Et si vous l’aviez perturbé durablement ? Qu’en est-il de son innocence ? Comment lui en reparler ?… Ce sont là quelques questions parmi tant d’autres que vous vous posez après que votre enfant vous a interrompu dans votre intimité de couple et vous vous sentez préoccupé.

L’impact d’une telle situation est différent en fonction de l’âge de l’enfant. Selon Ada Picard, pédopsychiatre, « Avant un an, le bébé ne devrait pas être traumatisé s’il vous a surpris en train de faire l’amour. À moins qu’il y ait des cris et une certaine violence, ce n’est pas dramatique ». Mais, s’il est plus âgé, il peut s’interroger. « L’enfant n’est pas à même de comprendre. Il le pourra à partir de 5 ou 6 ans, mais il n’aura pas encore les capacités cognitives et émotionnelles de gérer seul ce qu’il a aperçu », reprend la spécialiste. Peut-on alors parler de traumatisme ? Tout dépend de la situation et de la sensibilité de chacun.

Si l’événement se répète plusieurs fois, l’enfant risque d’être perturbé. Si c’est bruyant ou très brusque, il peut avoir l’impression que : « Papa fait mal à maman. Lorsqu’il perçoit de la violence, par exemple à un âge de 4 ou 5 ans, cela peut le faire grandir trop vite, le sensibiliser un peu plus à certaines choses… et être perturbant sur le plan des relations aux autres ou encore du développement cérébral. Comme tout traumatisme, il existe un risque de conséquences à long terme. En revanche, si l’enfant est dans une famille sécurisante, où on a reparlé de l’événement, pas de soucis ! ».

Pour un adolescent (toujours s’il n’y a pas de violence), la situation ne devrait pas être traumatisante, car il peut l’interpréter mais elle sera gênante !

Premier réflexe à avoir, après avoir été pris sur le vif : ne pas dramatiser, ne pas effrayer l’enfant. Vous pouvez même en rire un peu. De même, ne vous laissez pas aller à un mouvement de colère parce qu’il n’a pas respecté votre interdiction d’entrer dans la chambre. Ce n’est pas non plus le moment des reproches, il ne sert à rien de le culpabiliser. Demandez plutôt à votre enfant de sortir, rassurez-le en quelques mots s’il est inquiet.

« Ne tombez pas dans la panique totale, recommande Ada Picard. Il faut, bien sûr, s’arrêter et expliquer qu’il est important de frapper à la porte, que les parents ont besoin d’être tous les deux. Ne vous lancez pas dans un long discours, il est mieux d’en reparler un peu plus tard, à froid ».

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Si votre enfant aborde par la suite le sujet avec vous, tant mieux. S’il ne le fait pas, prenez les devants pour ne pas le laisser seul face à son incompréhension. Adaptez votre langage en fonction de son âge.

Pour les tout-petits, restez simple et vague. Par exemple : « C’est une manière d’adultes de se faire un câlin, agréable et sans douleur. On est l’un contre l’autre parce qu’on s’aime très fort. Il est important que tu nous laisses parfois tous les deux ». Vous pouvez dire aussi la gêne que vous avez ressentie, parce qu’il s’agit d’un moment intime. Dans vos explications, les relations sexuelles doivent rester « quelque chose de naturel, de poétique », souligne Ada Picard.

Pour les plus grands, en fonction de leur maturité, vous pouvez commencer à aborder quelques notions de sexualité et engager la conversation. Mais il faut que celle des parents reste « un mystère. Créez un tabou ». Dans le livre Comment parler de sexualité aux enfants, l’auteur Anne Vaisman insiste sur : « L’importance de ne jamais donner une tournure trop personnelle à la conversation ».

Si votre enfant vous pose des questions d’ordre général, ne les éludez pas. Toujours selon Anne Vaisman, « il faut éviter de dire à un petit curieux qu’il est trop jeune pour obtenir des réponses. D’abord parce qu’on n’est jamais trop petit pour mériter des explications sur le corps, ensuite parce qu’il risque de se vexer et de comprendre qu’on lui refuse l’accès à cette connaissance ».

Une fois les explications données, profitez de cette occasion pour définir, ou redéfinir les limites. Des règles doivent être posées, en famille, pour éviter qu’un tel événement se reproduise et pour que vous puissiez préserver votre intimité de couple.

La chambre à coucher des parents… est réservée aux parents. Trouvez la solution qui convient le mieux à votre tribu : un horaire où les enfants ne doivent pas entrer, l’obligation de frapper lorsque la porte est fermée, etc.

Clémentine Delignières, Journaliste.

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