CAMEROUN – DÉVELOPPEMENT DE LA MÉDECINE TRADITIONNELLE : la cohésion médecins, pharmaciens et chercheurs indispensable
Cette invitation a été reformulée par le Dr Marlyse Peyou, lors de la cérémonie de clôture de l’atelier de formation des étudiants médecins sur le développement et la valorisation des médicaments traditionnels améliorés en Afrique, organisé par le laboratoire Rirco le 30 août 2022 à Yaoundé.
Valoriser la pharmacopée traditionnelle, pour gagner des parts de marché au niveau mondial et développement le Cameroun, impliquer médecins, pharmaciens et les chercheurs dans le développement de la médecine traditionnelle font partie du grand ensemble qui va permettre la valorisation de la médecine traditionnelle africaine. Cette approche, a été mise en exergue par le Dr Marlyse Peyou promotrice du laboratoire Reece International Research Consortium (Rirco). Pour s’y faire, les médecins ont été invités à avoir une maîtrise des médicaments traditionnels qu’ils prescrivent aux patients.
Les pharmaciens quant à eux, ont été conviés à voir une connaissance de la forêt et à promouvoir la fabrication de leur propre médicament. Ce qui éviterait qu’ils ne restent des vendeurs dévoués à la commercialisation des médicaments des autres. Avec leur expertise pour ce qui est de la mise au point des médicaments, vaccins, et de nouvelles méthodes pour identifier, tester la situation sanitaire des patients, il est primordial d’impliquer les chercheurs dans le développement de la pharmacopée traditionnelle.
Tout près de ces différents aspects, ensemencer des arbres est un facteur plus qu’essentiel. « Non seulement planter des arbres permet de lutter contre le réchauffement climatique, mais aussi, les arbres sont la matière première de la médecine traditionnelle. Nous avons en pépinière plus de 36 000 plants et nous avons déjà mis sous terre environ 6 100 plants », a fait savoir Marlyse Peyou.
Au cours des quatre semaines qu’a duré l’atelier formation, la médecine traditionnelle a été célébrée et valorisée et les étudiants chercheurs ont été outillés en la matière. « Pendant cette période de stage, nous avons été formés pour ce qui est des études de toxicité aiguë des différentes formules, l’initiation à la bio-informatique (développement scientifique des médicaments, des vaccins), et nous avons entamé plusieurs projets notamment, le projet du Camerdale africain et l’encyclopédie des médicaments traditionnels », indique Patricia Dehayem médecin généraliste.
Cette formation, a également apporté une plus-value à plusieurs niveaux, aux 20 médecins chercheurs, comme l’évoque Dr Résident Abdel Mouliom. « Pour les médecins résidents, ce stage de formation nous permet de mettre en évidence notre savoir-faire. Quant aux médecins et pharmaciens, ce stage a permis qu’ils se familiarisent avec la médecine traditionnelle améliorée, particulièrement dans les domaines de la prescription et de la dispensation de la médecine traditionnelle. Les populations ne sont pas en reste, l’atelier a permis de faire savoir à ces derniers qu’il y a des médicaments traditionnels améliorés qui sont efficaces et qui peuvent être utilisés à diverses fins ».
À côté, de toutes ces expériences acquises, quelques difficultés ont été rencontrées au cours de la formation notamment : le manque de certaines matières premières, de certains appareillages et de financement. Nonobstant, ces manquements, les étudiants ont pu à l’issue de cet atelier acquérir des compétences leur permettant de se lancer dans le monde de la recherche, en poursuivant leurs études en PhD.
D’après le Dr Marlyse Peyou, l’homologation en 2022 de 10 médicaments traditionnels, l’élaboration du projet de loi sur la médecine traditionnelle en cours au parlement, le fait d’avoir été reçu et soutenu par des parlementaires Camerounais et la mise sur pied d’un laboratoire dédié au développement de la médecine traditionnelle, est la preuve de ce que le travail mené sur le terrain pour le développement de la médecine traditionnelle depuis des années est en train de porter ses fruits.
Raphael Mforlem
