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LANGAGE DES SIGNES : Dix interprètes pour 30 000 sourds et malentendants

LANGAGE DES SIGNES

Dix interprètes pour 30 000 sourds et malentendants

C’est le triste constat de la Commission des droits de l’Homme du Cameroun dans une déclaration publiée à l’occasion de la journée internationale des langues des signes.

Le Cameroun a célébré la 5ème édition de la journée internationale des langues des signes jeudi, 23 septembre 2021. Celle-ci a été proposée par la Fédération mondiale des sourds (FMS) dans le but de promouvoir l’identité linguistique de la communauté sourde et de sensibiliser l’opinion publique sur l’importance des langues des signes pour la pleine réalisation de ses droits fondamentaux. Et proclamée en 2017 par les Nations-Unies.

A cette occasion, la Commission des Droits de l’Homme du Cameroun (CDHC) a publié une déclaration dans laquelle elle exprime son désarroi face à la discrimination et la marginalisation dont sont victimes les personnes sourdes et malentendantes. La CDHC fait par exemple remarquer les difficultés d’accès à de nombreux outils de communication y compris, le téléphone, la radio, la télévision et les technologies de l’information et de la communication. Également la quasi-absence des dispositions d’interprétation en langue des signes dans les services publics, la difficulté d’exercer leur liberté de culte, fautes d’équipements adaptés. Pis, la CDHC insiste sur les difficultés que rencontrent ces personnes en termes d’accès à l’éducation, aux soins de santé, à la formation professionnelle, au transport etc.

S’agissant de l’accès à l’éducation, la CDHC observe que les écoles dédiées aux personnes sourdes et malentendantes manquent d’enseignants qualifiés  » la Commission salue les efforts du gouvernement, notamment la création de 78 écoles inclusives bien que, leur fonctionnement soit paralysé par le manque d’enseignants qualifiés », lit-on. Selon les statistiques de l’Organisation camerounaise pour le développement des sourds (OCDS), l’on dénombre plus de 30 000 personnes sourdes, 300 000 autres présentant des troubles auditifs et 10 interprètes seulement pour 30 000 personnes sourdes. La CDHC salue l’usage des signes lors des discours du chef de l’Etat, et par certaines administrations en l’occurrence le ministère des Affaires sociales, de la Santé publique etc.

Et recommande au gouvernement de prendre des mesures exceptionnelles à l’endroit de ces personnes. Pour cela, elle souhaite la formation des enseignants, à l’utilisation des langues des signes pour promouvoir l’éducation inclusive en ouvrant une série « langue des signes » dans toutes les écoles normales du pays. A cela s’ajoute la formation des médecins et infirmiers en médecine inclusive tout en veillant à ce que chaque hôpital dispose d’une unité inclusive. Il est aussi recommandé au gouvernement, la mise en place de dispositifs d’assistance ou d’information en langues des signes dans les services publics. Au plan religieux, les associations devraient former leurs prédicateurs à l’évangélisation et à la prédication inclusives.

La CDHC encourage les familles d’enfants sourds ou malentendants à les scolariser au même titre que les enfants ordinaires. Elle se dit prête à sensibiliser sans relâche les populations sur la non-discrimination à l’égard des sourds et malentendants et à œuvrer pour le respect des droits des personnes vulnérables

Lucie OBIANG

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