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CONTRACEPTION : un vaccin « anti-grossesse » bientôt disponible ?

50 ans après des études préliminaires sur un possible vaccin qui empêcherait de tomber enceinte, le projet d’un chercheur indien pourrait bien finir par se concrétiser. Explications !

Chaque année, près de 121 millions de femmes tombent enceintes alors que cela n’était pas prévu. Une réalité dont le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) s’est saisi dans un rapport publié en 2020.

“Quand presque la moitié des grossesses ne sont pas choisies, cela nous donne une image alarmante de l’état de négligence de la liberté reproductive des femmes. Cette crise est en partie invisible parce qu’elle est extrêmement fréquente. Presque tout le monde connaît une femme ayant dû faire face à une grossesse non intentionnelle”, déplore Natalia Kanem, directrice exécutive de l’agence internationale.

Un vaccin “anti-grossesse” en cours de développement

Le Fonds précise que parmi ces grossesses involontaires, 60% conduisent à un avortement. Un chiffre impressionnant qui témoigne des difficultés rencontrées par de nombreuses femmes à travers le monde.

C’est pourquoi Gursaran Pran Talwar, un chercheur indien, tente de développer depuis cinquante ans un tout nouveau moyen de contraception efficace et sans effets secondaires pour les femmes : un vaccin qui empêcherait de tomber enceinte pendant plusieurs mois.

En effet, comme le relate The Atlantic, ce projet lui a été inspiré par des groupes de femmes rencontrées au début des années 1970 qui lui ont fait part de leurs difficultés, celles de devoir composer avec des conjoints qui ne voulent pas utiliser de préservatifs ou celles de devoir renoncer à la contraception par crainte de subir les nombreux effets indésirables.

De lourds symptômes qui les poussent à se tourner vers des méthodes plus radicales, comme la ligature des trompes.

• Comment fonctionne l’immunocontraception ?

Concrètement, ce vaccin “anti-grossesse” repose sur le principe de l’immunocontraception, une technique déjà utilisée chez de nombreuses espèces animales sauvages pour réguler la reproduction, comme l’explique Julie Levy, spécialiste des maladies infectieuses félines à l’université de Floride (aux Etats-Unis).

Chez l’homme, ce vaccin viserait à neutraliser l’hormone chorionique gonadotrope humaine (HCG), sécrétée dès les premiers jours après la fécondation et que l’on recherche notamment lors d’un test de grossesse. Indispensable, le rôle de cette hormone est de notamment permettre à l’embryon de se développer. Neutralisée grâce à la production d’anticorps anti-HCG, le vaccin empêcherait ainsi la grossesse.

Nécessitant seulement trois doses en début de traitement, suivies de quelques rappels annuels, cette méthode contraceptive promet d’être sans danger pour la santé des femmes, sans effets secondaires (notamment au niveau du cycle menstruel) et surtout complètement réversible.

En effet, le taux d’anticorps anti-HCG diminuant avec le temps, les femmes vaccinées pourraient retomber enceinte si elles le souhaitent.

Âgé de 96 ans, le chercheur à l’origine du projet espère pouvoir le mener à bien – pour l’instant au stade d’essais cliniques – avant de quitter ce monde.

Eva Yoro, Source : passeportsanté

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