CHRONIQUE LITTÉRAIRE

LA FEMME DE QUELQU’UN, ÉPISODE 04 : quatre ans plus tard

Quatre années plus tard, c’est le moment exacte où tout commence pour nous. 21 ans déjà, je travaille dans la bureautique de mon oncle avec une amie. Nous sommes en début Septembre donc c’est assez serré à cause des pré-inscriptions.

Michelle : Tu me passe l’appareil photo s’il te plaît ? Tu vas m’aider à tenir le drap blanc pour filmer le grand ci. ( En rigolant ) il faut prévoir deux tabourets au cas où. C’est un géant si tu as constaté.

Je boude : Tu vas me respecter un jour.

Il est environ maintenant treize heures, la première période de travail est déjà passée et l’ennui pousse à se coucher un peu en se reposant sur la petite table de bureau.
Je suis presque perdu dans le sommeil quand Michelle me bouscule à l’épaule. Je me lève brusquement.

Moi : Quoi??

Elle doigte le goudron et en levant les yeux je vois Gérôme debout de loin qui me regarde, toujours avec sa grosse barbe, avec apparemment un peu plus de taille et de poids. Il me sourit… Je lui sourit aussi à mon tour, toujours dans l’incertitude que ce soit lui ou juste un mirage. Mais tout de suite je me rassures !!

Moi en criant : Gémou !!!!!

Il arrive en souriant : Petit modèle de qui waaah?

Je me lève avec mes sandales légères et je cours vers lui en les faisant claquer jusqu’à me jeter à son cou pour l’étreindre et me balancer.

Gérôme : Ekieh !!! Jodelle avec tes formes là tu vas me faire tomber.

Moi : Tu fais quoi avec ta force ??

Il sourit à Michelle : Mich!! C’est comment ?

Michelle : Je suis là grand frère. Même comme tu as oublié tes petites sœurs.

Gérôme : On va se rattraper.

En voyant mon oncle, Gérôme retire sa casquette et s’approche de lui les yeux presque plaqués au sol, je suis à ses côtés avec les dents exposés. Mon oncle reste assis sur place, il dessine sur son visage ridé un sourire sérieux et beaucoup trop dure, il tend la main droite à Gérôme qui la prend avec ses deux mains en se penchant vers l’avant.

Tonton : C’est comment gaillard ?

Gérôme : Je vais bien Tonton et toi même ? Je vois par la force de ta main que la forme et ton énergie ne t’ont pas quittés.

Tonton : Ah non!! Sûrement pas jeune homme, tu vois juste. Je constate que tu es venu chercher ta femme.

Mon sourire s’agrandit encore plus et je m’appuie d’avantage sur lui.

Gérôme : On peut dire ça Tonton.

Tonton : Comment va la grande ville ?

Gérôme rigole : Ce n’est pas aussi comme si Dschang c’était un village.

Tonton : Bref… Allez-y. Mais ne rentrez pas très tard.

Après son accord, Gérôme m’amène au restaurant, un de mes préférés. Ça faisait déjà deux ans qu’on ne s’était pas vu et vraiment ça m’a paru depuis long. La première fois où il était allé à Yaoundé, ça n’avait pas vraiment pas marché à cause du manque de capital… Mais ensuite il y est allé pour être un apprenti dans un restaurant où finalement il a trouvé un poste honorable, surtout avec sa licence qui lui offrait des avantages visés, du moins alléchants.

Moi : Alors… C’est comment là bas ?

Gérôme : Où ?

Moi : À ton travail voyons, depuis que tu nous sommes arrivés tu ne n’es pas très causeur.

Gérôme : Non, c’est cool… Vraiment cool là bas !! J’ai eu une promotion même.

Je m’émerveille : À bon ?

Gérôme : Ça Oui, je suis deuxième maître de cuisine et je suis capable d’employer qui je veux.

Gérôme : Alors tu pourrais me faire monter là bas ?

Il rigole : Je ne crois pas non. Ce ne sera pas forcément une bonne idée, tu travailles déjà chez ton oncle ici.

Je boude : Pas une mauvaise non plus, ça fait trop de temps que je suis à Dschang. Depuis ma naissance déjà et ça me fatigue à la longue.

Gérôme me pince la joue et rit : Bébé, tu te plains plus qu’un tout petit enfant. Tu m’as beaucoup manqué.

Je le regarde profondément : Toi aussi, si tu pouvais savoir.

Gérôme : Dès qu’on fini, le soir on va sortir avec Sophia. Elle est à la maison non!?

Moi : En aucun instant sa grand-mère ne pourrai la laisser aller nul part.

Gérôme : Tellement hâte de revoir cette chose mignonne. Elle m’a manqué comme tout.

Moi : Je déteste avoir la concurrence, en plus quand c’est entre la vraie titulaire et moi.

Gérôme : À chacun son amour… Vous allez devoir partager. Et chérie, par rapport au boulot à Yaoundé je vais essayer d’en discuter avec ton oncle en espérant qu’il soit d’accord.

Moi : Meerrciii!!

Gérôme : Rien n’est encore sûr Mamah…

Moi : Mais quand même.

Il fait découvrir son sourire large sous sa barbe fourrée et me donne un bisou à l’épaule. Sa barbe me pique un peu.
Juste après, nous rentrons.

Sophia en courant : Papa !!!

Gérôme s’accroupit et les yeux presque pleins de larmes, il écarte ses grandes mains pour l’accueillir et ensuite la faire monter tout haut en la faisant planer dans les airs et la rattraper ensuite, sous la terreur agréable et instantanée de l’enfant. Il l’a tient dans son coude et la regardant. Sophia lui tire la barbe tout doucement tandis que lui baisse les pans de sa petite robe qui s’est un peu soulevée pendant le jeu.

Sophia maladroitement en ouvrant grand les yeux : Tu ressemble à père noël !!

Gérôme : À bon!? Et toi tu ressembles à blanche neige avec ta jolie robe et tes yeux… Et aussi ton nez ( en le touchant ).

Il chatouille Sophia un moment avant d’arrêter.

Gérôme : Tu fais quelle classe ?

Sophia : Je pars bientôt à la SIL.

Gérôme s’étonne : Woow!! Déjà ? Ta mère sait ça ??

Sophia hoche la tête.

Gérôme me regarde : C’est vrai Maman ? Tu étais au courant ??

Je me suis bêtement gênée et c’est drôle, mais je réponds Oui en hochant la tête.

Gérôme : C’est bien ça ( il fait sortir trois barrettes de chocolat de sa poche et donne à Sophia )… Prends, après on va jouer non !?

Il dépose sa fille au salon qui courre à l’extérieur toute heureuse en tenant les chocolats serrés précieusement contre sa poitrine.

Gérôme : Elle a grandi c’est fou… Elle est belle, comme sa mère.

Moi : Tu flatte une vielle femme chéri.

C’est bien entre nous, mais depuis son arrivée j’ai l’impression que Gérôme paraît loin et ça m’embête un peu. Depuis qu’il est arrivé c’est comme s’il n’était pas vraiment présent. Préoccupé par quoique ce soit ? Je n’en pas la moindre idée.
J’ai travaillé la semaine qui suivait avec assez de fougue, je me suis retrouvée entrain de rentrer assez tard plusieurs fois. Quelques fois Gérôme m’a accompagné, mais les autres fois j’étais assistés des filles mais ce soir c’est Djess, le mec de Michelle qui m’a accompagné. Puisque la pauvre est malade et nous nous rendons chez-elle pour lui rendre visite. Djess et moi on se connait depuis à peu près cinq ans, c’est un grand frère d’enfance et avant d’être le petit amie de Michelle il était l’ami de son grand frère. Donc le fil est passé entre nous à peu près deux ans plus tard. Nous avons à peu près tout en commun et on aime se taquiner, étant quelque de vraiment sympa, il arrive des moments où il nous dépanne.

Nous nous sommes arrêtés devant une grillade pour acheter la viande et garder à Michelle. Mais Djess à proposé qu’on prenne un pot pour bavarder en attendant que ça cuise à fond. Et malheureusement c’est à ce moment que Mr trouve pour passer avec sa « cousine  » et un ami. Il nous voit.

Gérôme : Jodelle !?

Djess le voit en premier et me prévient que mon gars m’appelle. Avec gêne je me tourne…

Moi : Chérie…

Djess : Salut frère.

Gérôme le fusille du regard avant de revenir à moi. Je me sens presque battue par son regard qui me glace.

Moi : Je suis avec mon ami, le copain de Michelle… Comme elle était malade là, on a voulu passer lui acheter un peu de viande et comme c’était encore saignant on a voulu prendre un peu à boire en attendant. Djess c’est un ami de depuis.

Djess sourit et se tient devant Gérôme, il est aussi plus grand que lui, mais moins baraqué. Il lui tend la main, Gérôme l’attrape et puis la relâche.

Gérôme : Si Djess permet, on va rentrer ensemble.

Djess : Vas-y. C’est quand même le grand patron.

Je me lève et je viens vers Gérôme qui me prend par la main et après un dernier regard poli à Djess, il m’emmène.

À suivre…

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