ÉDUCATING-POINT

CAMEROUN : FÊTE DU TRAVAIL : ‘‘Agents de ménage : les oubliés de la célébration’’, Salomon Winamou Universitaire

CAMEROUN : FÊTE DU TRAVAIL 

“Agents de ménage : les oubliés de la célébration”, Salomon Winamou, Universitaire

Quand, on parle de cette date, on se rappelle vite ces « crasseux », ces hommes et femmes qu’on oublie généralement le reste de l’année, ces courageux qui n’ont peur ni de la pluie encore moins du soleil, ces gens qui font vivre les autres alors qu’eux-mêmes survivent à peine, ces héros qui construisent la société brique par brique en travaillant au sens étymologique du terme, impliquant une torture réellement vécue. Avec un malin cynisme, les responsables en charge de la protection sociale se plaisent à se donner en spectacle devant les médias à l’approche de cette date alors qu’il y a des faits qu’ils laissent sous silence pendant toute l’année pour des raisons qu’on ne voudrait pas déduire de peur d’offusquer les dieux.

En fait, qui ignore la situation de toutes ces « domestiques » qui sont payées (pour celles qui ont de la chance de l’être) en dessous du SMIG ? Que dire de ces gens qui n’ont pas reçu leurs salaires pendant tout un semestre (on ne se demande bien sûr pas bien ce qu’ils mangent.) ? Que dire de ces veilleurs de nuit ou encore abusivement des « gardiens » que les « grands » recrutent et qui travaillent, pour les plus chanceux au moins 12 heures par jour et pour les autres tous les jours et à toutes les heures, pour un salaire de famine ? Que dire également de tous ces néocapitalistes qui bâtissent leurs pseudo-empires sur le dos de ces « damnés de la terre » et de ces affamés qui sont dans l’incapacité de dire non à un semblant de contrat de travail au risque de justement mourir de faim ?

À lire également : https://abelainfo.com/2022/04/29/sexualite-savoir-quune-femme-vient-de-faire-lamour-voici-sept-signes-permettant-a-lhomme-de-le-deceler/

Ce qui est le plus grave, c’est qu’on vous fera toujours la cynique récitation de la nécessité de l’auto-emploi en oubliant que personne ne peut jamais travailler seule et pour soi dans un monde industrialisé ; ce serait d’ailleurs une contradiction avec l’industrialisation en question. Karl Marx et Cie se sont battus pour les droits de ces gars littéralement torturés et qui crèvent à petit feu au service des autres, mais l’irrationalisme de l’homme a fini par prendre le dessus de façon à ce que les patrons qui sont par nature capitalistes parlent le même langage ; celui de l’exploitation de ceux qui sont à leurs services et de la nécessité de ne donner comme rémunération que le strict minimum pour conserver une certaine force vitale et s’assurer qu’ils reviennent au service le lendemain pour continuer à survivre…

Cependant, faut-il réduire le travailleur au « Blue-collar worker » ? Ceux qui se pavanent dans les espaces climatisés de toutes natures en sont-ils concernés ? Il y a des grandes chances qu’on nous réponde que la fête du travail concerne ceux qui sont régis par le code du travail… Ah d’accord ! Par cette réponse, on veut juste nous signifier que ce sont des lépreux d’un autre genre, des « intouchables », des « mis à l’écart » de l’humanité, la vraie… J’espère que vous vous rappelez du très emblématique « code noir » ou « code de Colbert » ! Voilà pourquoi tout ce qui leur reste en attendant la révolution, c’est la danse avec un déchet de bière comme les esclaves autrefois.

Allez les bosseurs ! Bonjours à vous, ici et là-bas.

Afficher plus

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page