FrançaisSANTÉ

ANGE ATHUR, MALE PSYCHOLOGUE « La tristesse, l’humeur dépressive, symptômes du suicide »

ANGE ATHUR, MALE PSYCHOLOGUE

« La tristesse, l’humeur dépressive, symptômes du suicide »

Comment peut-on définir le suicide ?

De manière triviale, disons que le suicide c’est se donner la mort de manière délibérée. Le suicide est l’acte de se tuer consciemment. Et le plus souvent, en prenant la mort comme moyen ou comme fin. Dans cet acte, la personne qui se donne la mort est en même temps victime et bourreau. Elle pose un acte le plus souvent prémédité, voire toujours et dont le résultat de son acte est connu par elle.

Quels sont les signes annonciateurs ? En d’autres termes, peut-on reconnaître quelqu’un qui projette un suicide ?

C’est possible de reconnaître une personne qui est dans un processus de mettre un terme à sa vie. Surtout si on connaît bien la personne et ses habitudes. Il peut y avoir des signes ou des symptômes. Ça peut être des paroles négatives que la personne commence à prononcer telles que (je veux me suicider), (Je veux mourir), (Je ne m’en sortirai jamais), (Vous seriez bien mieux sans moi) (Bientôt, vous aurez la paix), (J’ai fait mon testament) …. Des paroles qui peuvent subvenir lorsqu’on est face à un problème, la personne a déjà tant lutté. Des indices sur le comportement de ces personnes peuvent également alerter. Nous pouvons citer entre autres des dons d’objets significatifs (quelqu’un par exemple qui avait un objet très précieux qui jadis n’admettait que personne ne touche et qui subitement fait don) ; le retrait et l’isolement ; l’intérêt soudain pour les armes à feu… Aussi nous avons des indices émotionnels comme la tristesse, l’humeur dépressive, la colère, l’absence de sentiments, les pleurs récurrents, la perte d’intérêt pour des activités habituelles ou des activités qui procurent du plaisir à la personne.

Peut-il arriver de se tromper sur ces indices ?

Bien évidemment. Une soudaine amélioration de l’humeur peut non pas vouloir dire que la personne va mieux, mais plutôt qu’elle a planifié son geste et qu’elle se sent « apaisée » d’avoir pris la décision de passer à l’acte. Selon sa perception, elle va bientôt arrêter de souffrir ou de faire souffrir les autres…

Quelle est la conduite à tenir ?

Il faut souvent se faire consulter. En fait, plus de 79% des suicides ont été déclarés dans des pays à revenu faible ou intermédiaire en 2016 tandis que les pays à revenu élevé ont un taux de 11,5% pour 100 000 habitants. Près de trois fois plus d’hommes que de femmes mettent fin à leurs jours dans les pays à revenu élevé, alors que dans les pays à revenu faible et intermédiaire, les différences entre hommes et femmes sont plus tenues. Si le lien entre suicide et troubles mentaux (en particulier la dépression et les troubles liés à l’usage de l’alcool) est bien établi dans les pays à revenu élevé, de nombreux suicides ont lieu de manière impulsive dans un moment de crise et de défaillance de l’aptitude à faire face aux stress de la vie, tels que les problèmes financiers, une rupture, une maladie ou une douleur chronique.

Propos recueillis par Liz OSSEGUE
Afficher plus

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page