CHRONIQUE LITTÉRAIRE

CHRONIQUE LITTÉRAIRE – LA PORTE DES ENFERS – CHAPITRE 2 : la pièce lugubre 

CHRONIQUE LITTÉRAIRE – LA PORTE DES ENFERS – CHAPITRE 2 : la pièce lugubre 

La nuit était longue, très longue ! Elda se réveille en premier et contemple pendant un moment avec délectation l’homme de sa vie grossièrement écrasé sur son pouffe et laissant de la bave s’échapper de son museau ronflant. Il est si mignon quand il dort, se dit-elle. Même s’il ressemble à un cochon bien fait tout fait.

Ne souhaitant en aucun cas déranger son compagnon, Elda quitte le lit dans le calme absolu en traînant autour de sa poitrine son énorme couverture qui traîne jusqu’au sol. Le soleil s’est bien levé ce matin, ce qui annonce une belle journée. Nonobstant la longue durée de la nuit, Elda n’a fait aucun cauchemar… Peut-être serait-ce grâce à Eliott dont les ronflements beaucoup trop prononcés terrorisent même les plus vicieux des démons. En se tournant encore vers son amant encore jusqu’ici endormi, la jeune femme se dit tant de choses ; «serait-il mon sauveur ? Est-ce que je vais devoir supporter ces ronflements d’âme damné pendant toute mon existence s’il arrivait que je lui dise Oui pour l’éternité ?».

Elle regarde ses doigts fins à elle pour essayer de visualiser une bague de mariage dessus. Ça lui va plutôt bien.
Eliott se retourne dans les draps en grognant fortement on aurait dit un Ours brun qui s’en mêle les pattes dans un piège. Heureusement que sa compagne dort assez bien profondément pour ne pas passer toute sa nuit à subir le terrible son de ses ronflements.

Elda file, ou plutôt se sauve en prenant ses jambes au cou pour éviter que Eliott en se réveillant la voit et ne la laisse s’en aller sans payer le prix du matin. Vous savez « le prix du matin « , ce dernier round de sexe torride que tous les couples qui n’ont rien à faire de leur journée effectuent avant de finir épuisés dans les draps, comme s’il n’y avait que le sexe qui compte. Mais Elda elle, ne fait guère partie de cette tranche d’individus. Elle a à faire !!

Dans la cuisine, son café en main, Elda scrolle sur son ordinateur les pages du sinistre journal de la veille, en grand titre « la flambée des prix de gaz et un hiver glacial qui s’annonce « . Entre deux gorgées de café, Elda se frotte le front raviné par de petits sillons ridés. À son âge, elle ne mérite pas cela! En fait c’est toute cette existence qui ne la mérite pas… Le prix des denrées alimentaires augmente à une vitesse inouïe, on aurait sans doute cru se retrouver en plein film d’horreur dont le titre serait « linstinction de la race humaine « . Tout est cher, même le sourire et l’amour. Heureusement il y a Eliott.

_ Mon amour !!! S’écrit Eliott depuis la chambre avec son énorme basse masculine au réveil.

Quand on parle du loup.

_ Îles réunions… Drôle de nom pour une île. Se chuchote Elda tout au fond d’elle même. Jetons un coup d’œil à cet endroit qui semble comme les gens le prétendent, majestueux !!

En un double clic, Elda sort du cauchemar apocalyptique du téléjournal pour ouvrir le site de voyage proposé par sa psychologue… Au moins même si elle n’y va pas en vrai, le simple fait de regarder ces belles choses pourraient tellement améliorer sa situation mentale altérée par les soucis de la société qui l’entoure.

_ Qu’est-ce que tu fais mon amour ? Chuchote Eliott à son oreille.

Elle a presque sursauté en sentant les mains de l’homme s’appuyer sur ses épaules pour lui faire un massage, heureusement qu’elle s’est vite ressaisi, sinon encore le petit diable aurait trouvé une raison de se moquer plus fort. Avec des petits bisous dans le cou, Elda se laisse aller en lui présentant sa nuque. Eliott continue à détendre tout doucement sa partenaire qui se laisse fondre dans cet instant de plaisir.

_ Là c’est bon ? Demande l’amant passionné.

_ Ah Oui ! Juste là. Tu ne peux pas savoir le mal de chien dont je souffre sur cette partie exacte depuis un certain moment… Tu es là heureusement.

Elda se tourne vers son petit ami qu’elle embrasse sans aucun état d’âme. Mais le goût aigre et agressif de son haleine de chacal au petit matin lui fait changer d’avis et le repousser d’un trait.

_ Eliott va te brosser nom d’un chien!! Tu peux pas m’embrasser avec cette haleine, t’as envie de me tuer ou quoi ?

_ Tu ne vas pas m’en vouloir si tu es ma seule raison de me réveiller tous les matins… D’accord ! Je vais me laver les dents. Dit-il en s’éloignant et se marrant.

Il s’en va tandis que Elda continue son investigation sur ce site attractif… Toutes ses listes ont déjà été barrées, il ne reste que celui des « îles réunions » qu’elle compte aussi barrer après avoir donné un dernier coup d’œil négligé. Au moins là, personne ne lui en voudra quand elle dira à la psychologue qu’elle a tout essayé mais qu’aucun de ces endroits n’était à la hauteur de ses préférences.

_ Vacances mon cul ouais !! Grogne-t-elle entre ses dents avant de prendre une autre gorgée de café.

Malencontreusement, le copain sadique une fois encore apparaît derrière la pauvre Elda dans un bruit déroutant pour la terroriser. Et cette fois il lui pince les hanches de façon à la faire sursauter. Et l’infortunée cobaye tombe dans son piège en crachant son café sur l’écran de son MacBook pro et bondit de sa chaise en criant de terreur ! La terreur elle en avait déjà connu et c’est criminel d’en rajouter. Comme si ça ne suffisait pas, Eliott éclate de rire trop heureux de ses prouesses en tant que « porteur de terreur « , c’est le seul défaut de cet homme… Il est débile.
Énervée, Elda lui balance son café tiède à la figure en criant de colère. L’homme essaye encore cette fois de la calmer et y parvient d’ailleurs.

_ Qu’est-ce que tu regardes ? Demande Eliott en posant sur l’épaule de sa copine un tendre baisé.

_ Je vérifie une liste d’endroit de détentes que m’a proposé m’a psy.

_ Quoi?? Tu veux aller te faire la belle et tu ne m’invite même pas ??

_ Rien à voir ! C’est juste qu’elle me conseillait de quitter un peu le pays pour déstresser et régler mes problèmes de surmenage. Elle pense que c’est la raison de tous mes maux et cauchemars. Mon boss est d’accord, mais j’y suis pas trop.

_ Dis moi que c’est une blague. Tu as l’occasion de quitter ce foutoir pour aller passer quelques moments de plaisir et pour la première fois de ta vie vivre véritablement, et te voilà qui trouve une raison de refuser ? Tu as quel problème sérieux ?

_ C’est juste que j’ai peur. Murmure Elda en se tournant vers son petit copain pour lui faire découvrir son humeur morose.

Eliott s’asseoit près d’elle et prend ses mains dans les siennes pour attirer parfaitement son attention et lui prouver à quel point il sera sérieux dans les propos qui vont suivre.

_ Tu es une jeune et belle femme Elda…

Elle sourit, piégée par cette flatterie de piètre qualité. Mais elle ne vient pas de n’importe qui cette flatterie, donc autant mieux s’en contenter.

_ Tu as une vie formidable. Renchérit Eliott en dessinant un sourire coquin sur son visage. Tu as des personnes qui t’aiment autour de toi et qui te soucient de ton bien être bébé. La vie t’a donné cette opportunité que peu de gens ont. Les occasions comme celle-ci sont très rares dans la vie. Tellement de personnes donneraient tout juste pour être à ta place et avoir l’opportunité de faire ce voyage… Alors ne merde pas par peur de vivre pour une fois heureuse, cette ville ci ne te mérite pas.

Elda sourit encore en raccrochant ses mèches bouclées derrière son oreille droite, cette expression bizarre et jusqu’ici inexpliquée que les femmes ont toujours face à l’homme qu’elles aiment. Elle sourit encore et baisse légèrement les yeux face à son copain qui la dévisage passionnément.

_ D’accord, je vais y aller. À condition que tu y ailles avec moi.

_ Tu croyais vraiment que j’allais te laisser aller profiter de cette belle vie sans moi !? Avec tous les mecs qui n’attendent que mon absence pour te sauter dessus ? Ah ça non! Bien-sûr que je viens.

_ Tu es adorable ! Appuie Elda en souriant, ses fossettes profondes apparaissent. Il ne reste plus qu’à trouver un endroit adéquat pour notre randonnée. Je pensais aux îles réunions

_ Îles de la réunion !! Insiste Eliott en souriant narquoisement, certainement pour narguer.

_ Tsss!! C’est pareil que ce soit l’un ou l’autre… C’est une île ou pas ? On pourrait plutôt faire des recherches là dessus au lieu de voir qui a raison.

★. ★

Après la matinée en amoureux, la journée déjà a commencé. Au programme, Elda doit faire une descente sur le terrain pour identifier une maison ancienne qui avait été confisquée par sa banque par défaut de remboursement de dette. La maison est mise en vente et il faut faire quelques constats et vérification, bref remplir toute sorte de paperasse presque inutile pour servir de preuve que nanani nanana… La routine quoi.

Elda vient de se garer devant le vestige, étant donné la vétusté de la maison elle ne pouvait être appelé autrement. Il est dit qu’un vieux couple d’afro-américain résidait dans cette maison et que l’homme était allé à la guerre, quelques années après il revint contre toute attente. Sa femme le croyant mort s’était tapée le facteur du coin et le jour même où l’homme rentrait chez lui, elle se faisait sauter hardcore par son amant. L’homme de la maison ne pu supporter cette trahison, donc il décida de prendre en otage les deux individus et les torturer jusqu’à ce que mort s’en suive pendant des semaines sans que la police ne soit au courant, finalement pour se débarrasser des corps, l’ancien combattant les fit fondre dans le levier. Il avait des dettes à l’époque et l’esprit de son épouse le tourmentait profondément ! Il s’adonnait à la bière, les jeux de hasard, les putes et tous les autres vices qui puissent exister. On raconte finalement qu’après des années de tortures intérieur, l’homme n’en pouvait plus de s’échapper de ses démons puis se donna la mort au milieu du salon en se pendant tout nu, sa propre ceinture au coup et à l’appui une lettre de confession sur la table de bureau « J’ai tué Madeleine mon épouse et le jeune Tristan, je ne mérite pas de vivre « .

Que des histoires lugubres dans cette ville à chier, il était vraiment temps de prendre des vacances se dit Elda tout au fond d’elle même. Est-ce à cause du fait qu’elle ne croit pas aux démons que sa banque à décidé de lui confier à elle cette mission « délicate « ? Elle reçoit encore James, son supérieur la supplier presque à genoux pour qu’elle fasse cette descente. Le bouc émissaire Oui !! Bref…

Le dernier bouton de sa veste défait, sa poitrine pas des moindres se laisse assez voir. Vite il faut y aller et qu’on en finisse… Devant la porte, elle chuchote quelques plaintes devant la maison avant de faire passer dans la serrure, son énorme clé.

_ Pourvu qu’il n’y ait pas de souris, encore moins des chats. Se dit-elle tout au fond de son âme en serrant les dents.

La porte s’ouvre et une énorme couche épaisse de vieille poussière s’élève et l’embaume complètement en lui laissant une toux sèche.

_ Quelle horreur !!! Gronde-t-elle en toussant

Oui quelle horreur effectivement… La pièce principale est des plus sinistres. Le plancher est dans un piètre état et les murs trop humides, suintent. Le plafond est en grande partie détruit !! « Pas de rongeurs !! » Insiste encore Elda tout au fond de son âme comme si elle faisait un souhait à l’univers. Elle fait sortir son portable et prend des photos de l’endroit, elle avance dans chaque pièce en prenant minutieusement des clichés. Une vraie héroïne elle fait, qui aurait le courage de venir ici si ce n’était elle ?

Un bruit difficile à décrire se fait entendre tout au fond du couloir, comme le bruit d’une vieille chaise qui se plaignait en émettant des bruits de rouillé, comme si quelqu’un de très lourd était assez dessus et qu’il y faisait des vas et viens en la penchant à l’arrière et à l’avant. Un deuxième bruit toujours au même endroit, mais cette fois c’est le bruit d’un pas pataude sur le sol de bois. Le bruit lugubre fait arrêter la jeune femme, qui curieuse s’en va regarder.
Une fois dans la pièce, la chaise y est mais le bruit a cessé, et la chaise est Immobile. Se sentant bête, elle soupire à l’idée que la seconde d’avant elle a cru écouter quelque chose.

_ Putain de surmenage qui donne des impressions à la con.

Mais un visage attire son attention. Un miroir en partie brisé et couvert de toile d’araignée. Elle s’avance vers le joyau tout doré au bord et le contemple. Son reflet n’est pas si mal là dedans. Mais encore… En regardant plus longuement, ce qu’elle voit juste derrière elle la sidère.
Un zombie!!

Elle se retourne et ne voit personne derrière. Elle regarde une fois de plus profondément dans le miroir et cette fois ne voit rien du tout, encore une hallucination de son esprit trop fatigué et sinistrement créatif ! Elle sourit en regardant son reflet dans le miroir, elle a tout de même bien fait de mettre cette veste dis donc !
À l’improviste !! La créature réapparaît cette fois juste derrière son cou et le tien dans ses mains comme pour etrangler Elda. Les yeux gris de Elda s’écarquillent de terreur quand cette fois elle voit cet homme, cet homme déchiqueté en lambeaux, le visage saillant et putride, à moitié arraché se frotter à elle. Ses yeux hors de l’orbite et ses dents pourries. Il la regarde, suspendu sur une code attachée à son cou déjà à moitié arraché par la lacération! L’odeur du décomposé empeste toute la pièce. Les deux yeux se croisent, Elda terrifiée, déambule avant de se ressaisir et libérer son cou prisonnier… Elle court à toute jambe et sort de la pièce. Tout au couloir elle est violemment bousculé par terre par une femme, ou plutôt un reste de femme sur des os décharnés, près d’elle un autre monstre encore plus terrifiant !! Tentant de fuir par derrière, Elda se retrouve à nouveau face à la première créature qui la regarde en marmonnant des mots incompréhensibles !! Nulle force de pousser le moindre cri… La jeune femme réuni son courage pour frayer un passage entre les deux zombies. Elle détale sur le salon et ouvre la porte avant de dégringoler sur les escaliers de la maison.

À suivre…

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