COUPE DU MONDE QATAR 2022 : Yassine Bounou, le gardien marocain héros des siens contre l’Espagne
Comme son homologue croate Dominik Livakovic la veille, le gardien marocain Yassine Bounou a été le héros de son pays lors du huitième de finale de la Coupe du monde contre l’Espagne. Grâce à deux tirs au but arrêtés, les Lions de l’Atlas se sont qualifiés pour la première fois de leur histoire en quarts de finale d’un Mondial.
Énorme, héroïque, décisif, légende… De nombreux superlatifs peuvent être employés pour qualifier la performance du Marocain Yassine Bounou face à l’Espagne, lors du huitième de finale remporté par son pays, après un score nul et vierge (0-0, 3-0 t.a.b.), mardi 6 décembre. Pour la première fois de leur histoire, les Lions de l’Atlas accèdent aux quarts d’un Mondial, et le portier du FC Séville n’est pas étranger à cette qualification.
C’est simple, le gardien de 31 ans n’a pas encaissé le moindre de but, match et séance de tirs au but confondus. Une performance rarissime dans un tournoi majeur. Yassine Bounou s’est d’abord parfaitement employé sur un coup franc de Dani Olmo (54’), sur la seule frappe cadrée de la Roja. Rassurant pour ses défenseurs, le Marocain a su s’imposer dans les airs quand il le fallait et a été énormément sollicité au pied par ses partenaires, sans jamais se manquer.
Un spécialiste des penalties
Il n’est à créditer d’aucune erreur sur cette rencontre et a même été sauvé par son poteau au bout du temps additionnel des prolongations, sur une reprise de Pablo Sarabia (120’+3). Lors de la séance de tirs au but, Yassine Bounou se savait un spécialiste dans l’exercice (13 penalties arrêtés sur les 50 derniers subis). Parti du bon côté sur la première tentative de Pablo Sarabia (sur le poteau), le portier s’est ensuite envolé sur sa gauche pour repousser la tentative à mi-hauteur de Carlos Soler.
Sur le troisième tir de Sergio Busquets, le Sévillan a été bien inspiré en choisissant l’autre côté, pour garder sa cage inviolée. « Il a été héroïque. Sa performance est incroyable et décisive, savourait Mehdi Benatia, ancien international marocain, aux commentaires du match pour beIN Sports. C’est l’un des meilleurs gardiens au monde, il l’a prouvé. Il nous sauve sur cette séance. »
Le natif de Montréal était à un cheveu de devenir le troisième gardien de l’histoire à arrêter trois tirs au but dans un match de Coupe du monde, après Ricardo (Portugal) contre l’Angleterre en 2006, Danijel Subasic (Croatie) face au Danemark en 2018 et Dominik Livakovic (Croatie), la veille, contre le Japon.
Son sélectionneur, Walid Regragui, a tenu à rendre hommage à son joueur, élu homme du match. « On a tenu jusqu’aux tirs au but, car on savait qu’on avait l’un des meilleurs gardiens au monde, qui pouvait nous faire gagner », déclarait le coach, ému, après la qualification, au micro de beIN Sports. Quelques secondes plus tard, Yassine Bounou arrivait pour embrasser son entraîneur. Une belle image, signe d’un respect mutuel entre les deux hommes.
« Un petit peu d’intuition, un petit peu de chance »
« Vous connaissez les pénaltys, c’est un petit peu d’intuition, un petit peu de chance, a confié le portier. On l’a emporté, c’est le plus important. Chapeau à toute l’équipe, ils ont fait le job, c’était incroyable. Ce n’est pas facile de rester concentré pendant 120 minutes, face à une équipe espagnole qui domine bien le ballon, qui a la possession. Quand vous vivez des moments comme ça, parfois c’est difficile de s’en rendre compte. On va essayer d’éviter l’entourage, de rester concentré sur soi-même, sur son job, sa récupération. Et puis affronter le prochain match avec cette envie, ce plaisir qu’on voit dans les yeux de tous les joueurs. »
Ce samedi, les Marocains devront écarter le Portugal ou la Suisse, qui s’affrontent ce soir, pour rejoindre le dernier carré.
