SOCIÉTÉ

NOTABILITÉ : Samuel Ervé Mandeng reçoit ses attributs

Le promoteur du mouvement « Give Back To Mama » et « Cameroon Digital Boost », a été installé aux fonctions de notable, au cours d’une cérémonie inédite présidée par Eugénie Florence Minyem Bakang, cheffe traditionnelle de Mahomy, le 27 décembre 2023, en présence d’Aurélien Mbanjda Ndjho, sous-préfet d’Ezeka.

Le 27 décembre 2023, Mahomy, village situé dans l’arrondissement d’Ezeka, département du Nyong-Et-Kellé, région du Centre, a été le théâtre d’un événement fort émouvant, riche en sons et couleurs à savoir, l’installation d’une vingtaine de sages et notables de la chefferie. Présidée par Eugénie Florence Minyem Bakang, cheffe traditionnelle de Mahomy, la cérémonie a également été l’occasion de procéder à l’installation de deux notables spéciaux. Il s’agit de Samuel Ervé Mandeng et Cabral Libii Li Ngue, deux dignes fils de Mahomy. Des choix pas anodins comme le renseigne Eugénie Florence Minyem Bakang.

« Les notables spéciaux sont des valeurs intrinsèques du village. Ce sont des personnes qui ont su développer en eu des expertises reconnues par tous. Pour Cabral Libii Li Ngue, c’est une expertise nationale, sur le plan de la politique et c’est également le premier député de ce village, il a cette qualité de réincarner le pouvoir législatif, donc c’est une personnalité importante pour le village. S’agissant de Samuel Ervé Mandeng, il a développé une expertise à l’international. Il s’est imposé comme un consultant de grande pointure. Il est reconnu comme développeur en management, en digital, ainsi que sur le plan du développement personnel. Toutes ces valeurs vont apporter au village une plus-value. Ils vont nous coacher, pour que nous puissions être plus aptes dans nos compétences respectives. C’est donc pour ça qu’il fallait que ça soit une installation spéciale, pour que cela marque les esprits et que cela les interpelle également, parce que ce sont deux leaders très occupés, qui n’auront pas vraiment dans leur portefeuille, le village comme le dossier le plus lourd. Ils ont dit devant toute la population qu’ils vont travailler pour apporter leurs contributions. Samuel Ervé Mandeng va à l’international convaincre ses frères de l’extérieur de pouvoir s’unir pour nous soutenir, sur le plan matériel, financier et surtout contribuer au changement de mentalités, nous apprendre à nous prendre en charge… Comme nous sommes une chefferie de développement, Cabral va nous aider à trouver des projets de développement. Nous comptons sur ces deux pour tirer l’ensemble du groupe de conseil de notables et de sages ».

La contribution des femmes notables

Outre les notables spéciaux, la cérémonie a également été marquée dans la foulée par l’installation des femmes aux fonctions de sages et notables de la chefferie de Mahomy. « Les femmes ont un rôle prépondérant à jouer au sein de la chefferie. En étant des collaborateurs de l’administration du chef, les femmes notables vont impulser au sein de la population les directives prises par l’administration dans des domaines différents, mais avec leurs touches de femmes. Parce que vous savez que c’est la femme qui porte la famille, la communication passe plus facilement avec elle. Elles auront en plus de ce que les hommes peuvent avoir des atouts liés à leur genre. Cette cérémonie inédite, voudrait donner de l’importance à ces collaborateurs de l’administration qui vivent en zone rurale et qui agissent de manière très utile dans le fonctionnement de l’administration. Ce sont des bénévoles, il faudrait que les populations prennent conscience de leur importance. C’est pourquoi, il y a eu cette solennité. Une cérémonie solennelle qui est accompagnée de bout en bout par le sous-préfet de l’arrondissement d’Eséka ». A indiqué l’autorité traditionnelle.

La cérémonie de ce 27 décembre 2023, a été un moment fort évocateur pour chacun des hommes et femmes portés à ces prestigieuses responsabilités et en particulier pour Samuel Ervé Mandeng, dont l’appel de sa terre-natale à toujours retenti en lui depuis le Canada, son pays de résidence. « On a toujours l’impression d’être trop fort jusqu’à ce que le cordon ombilical nous rappelle notre histoire. Comme je l’ai si bien dit, c’est la 5ème fois que je viens dans mon village, et je viens comme notable, c’est une grosse responsabilité d’abord de reconnaissance, parce qu’il s’agit de savoir que le Cameroun est un pays très particulier, vous pouvez être très bon à l’international, mais lorsque vous arrivez dans votre quartier, on vous dit que tous ce que vous faites là-bas, ça ne veut rien dire et vous vous retrouvez en train de reprendre. Mais ici, c’est une communauté qui vous dit écoute, ce que tu fais à l’international et sur le plan national, viens également le faire dans ton village. C’est vrai que ce n’est pas le même défi, mais c’est une grande responsabilité. Parce qu’on dit qu’il est difficile d’accompagner les personnes donc vous avez une relation émotionnelle, mais beaucoup plus les personnes avec qui vous avez des relations rationnelles. Donc c’est une tâche ardue, que je ne pense pas impossible à réaliser ».

Développement de Mahomy

Pour la croissance de Mahomy, le développeur en management, pense que c’est faisable, il dévoile par ailleurs quelques axes d’interventions. « Le développement c’est comme un appareil électronique que vous achetez, dans un box bien emballez, vous rencontrez d’abord la notice, et la notice ici, c’est d’abord l’Éducation, il faut préparer les gens à embrasser le développement, c’est une chose que je fais déjà au Cameroun depuis 3 ans à travers le mouvement « Give Back To Mama » et « Cameroon Digital Boost ». Mais je vous dis que tout commence par la lecture et la compréhension avant d’aller vers l’utilisation. Le développement, c’est d’abord la connaissance, la maîtrise et l’unité. Lorsqu’on les a, je pense qu’à ce niveau, nous pouvons aller loin. Ma mission de manière tangible, c’est de réunir les fils du village qui sont à l’extérieur. Ce n’est pas une tâche facile, réunir les fils, c’est les identifier devant un projet de développement, leur dire, revenons sur la table pour identifier les différentes difficultés que nous rencontrons et ensemble, nous essayons de trouver des solutions », a fait observer le développeur.

Quant à Cabral Libii, il est revenu sur le facteur qui lui a permis d’être porté au poste de notable et l’immense responsabilité qui lui incombe. « Je me sens honoré et je mesure également le poids de la responsabilité. Il faut préciser que je suis installé notable en remplacement de mon père qui est décédé, il y a un peu plus d’un an, dont la réputation, l’expérience, le parcours faisait de lui quelqu’un d’immensément respecté. Que ce soit dans son village où il a travaillé. Je me retrouve en train de m’asseoir sur le siège qu’il occupait, et je le fais avec un sentiment d’honorabilité et j’espère par la grâce de Dieu et les aînés qui nous entourent et que je retrouve dans cette responsabilité, je pourrais pleinement me rendre utile à la hauteur de mon père, peut-être mieux que lui pour que notre village se développe. Faut préciser que ce n’est pas le député qui a été installé notable aujourd’hui. Je ne suis pas sûr que mes fonctions de député me rendent forcément digne d’être copté à ce niveau-là. Je l’avoue, c’est simplement parce que je suis le fils de quelqu’un qui occupait cette fonction. Et que je pourrais inscrire à ma façon mon nom dans le livre d’or de Mahomy notre village, puisque nous voulons tous sortir de l’ornière ».

Le désormais notable Cabral Libii, a par ailleurs fait savoir que le développement dont on parle est la mise en commun des fils et filles de la contrée. « Si nous intégrons tous que notre village doit devenir un incubateur, le village va se développer. Ça veut dire que nous serons tous dans une posture altruiste, d’humilité et dans une posture où chacun apportant sa modeste contribution avec abnégation et gaieté de cœur et le tout mis ensemble donnera naturellement le développement. Plutôt que de courir après le développement, courrons après la solidarité et la mutualisation ».

Raphael Mforlem

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