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AFFAIRE MARTINEZ ZOGO : la famille exige la mise sous scellés de la dépouille

Dans une correspondance adressée à Laurent Esso ministre d’Etat, ministre de la Justice garde des Sceaux, signée de l'avocate de la famille en date du 1er février 2023, le conseil familial souhaite que toute la lumière soit faite sur l'assassinat de Martinez Zogo avant de procéder à son inhumation.

Agissant au compte des ayants droits du regretté Arsène Salomon Mbani Zogo, (ses enfants Marie Reine Ophélie Nkoumou Zogo (24 ans), Arsène Junior Zogo Zogo (20 ans) ; son épouse Arlette Diane Zogo ; sa sœur Flore Germaine Messina Zogo epse Portaud et son frère Serge Césaire Zogo Zogo), Me Félicité Esther Zeifman, avocate au Barreau de Paris, a sollicité l’appui de Me Ngo Hiag Fidèle, huissier de justice basé à Yaoundé.

Dans la notification, la requérante Me Félicité Esther Zeifman, présente la liste des « ayants droits d’Arsène Salomon Mbani Zogo, communément appelé Martinez Zogo, lâchement et odieusement assassiné aux environs de Yaoundé, et dont le suis le conseil. » Aussi, dans « le souci d’éviter tout trouble à l’ordre public, mes clients vous sollicitent d’ordonner à Monsieur le Procureur de la République en charge de l’enquête, de bien vouloir mettre sous scellés de la dépouille de Martinez Zogo, jusqu’à terme de l’enquête préliminaire.»

La mise sous scellés a pour but pour la justice de conserver le corps en empêchant qu’il subisse toute altération ou modification, pouvant nuire à l’enquête. Preuve que la famille est plus que résolue à ce que le meurtre de Martinez Zogo, ne soit pas rangé dans les dossiers classés sans suite, comme ceux de Bibi Ngota, Mgr Balla Balla, Mgr Mveng…

Dans la presse, aucune manifestation publique, comme préalablement annoncée, pour demander justice n’a eu lieu. Dans la sphère politique, le 31 janvier, le sous-préfet de Yaoundé V a interdit la déclaration de réunion publique, du député et secrétaire du bureau de l’Assemblée nationale, Cabral Libii Li Ngue Ngue. La réunion était prévue le dimanche 12 février à l’Esplanade du Stade Omnisports. Devaient y prendre part, des leaders politiques et de la société civile, des citoyens volontaires. La rencontre visait à échanger et à lancer « l’appel à la sécurité et à la justice dans notre pays », lit-on dans la déclaration publique.

Le sous-préfet François Mabaya Essomba a visiblement estimé que les forces de l’ordre ne sauraient avoir les capacités de juguler cette réunion. Raison pour laquelle « ne pouvant prendre le risque de laisser se dérouler un rassemblement fortement susceptible de dégénérer dans mon territoire de commandement, j’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir surseoir à cette réunion publique », répond le sous-préfet dans la correspondance parvenue à notre rédaction.

D’après certains observateurs, le sous-préfet refuse aux Camerounais de faire librement le deuil de Martinez Zogo. Pour l’heure, seuls des Camerounais de l’étranger ont eu la possibilité de faire le deuil. Un hommage a d’ailleurs été rendu au journaliste, le 25 janvier à l’ambassade de France, sous la direction d’André-Magnus Ekoumou, ambassadeur extraordinaire plénipotentiaire du Cameroun en France.

Pour rappel, le défunt Martinez Zogo, journaliste, chef de chaîne de la radio Amplitude FM émettant à Yaoundé, présentateur de la célèbre émission « Embouteillages » avait été enlevé au soir du 17 janvier. Cinq jours plus tard, soit le 22 janvier 2023, le corps sans vie de ce dernier avait été retrouvé dans un état de putréfaction avancée à Ebogo 3 par Soa, dans une banlieue de la ville de Yaoundé.

Raphael Mforlem

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