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DROITS DE L’HOMME : plus de 1 400 abus recensés en 2022 au Cameroun

C’est ce qui ressort du rapport annuel sur la situation des droits humains au Cameroun en 2022, rendu public par l’Organisation non-gouvernemental ‘‘Un monde avenir’’, le 21 février dernier.

Réunis à Yaoundé dans le cadre d’un point de presse, en présence des invités de marque à l’instar du représentant de l’ambassadeur de France au Cameroun, du haut-commissaire du Canada au Cameroun, du représentant de l’ambassadeur des USA au Cameroun, de la société civile…, les responsables de l’Organisation non-gouvernemental (ONG), ‘‘Un monde avenir’’, ont dévoilé le rapport 2022, de la situation des droits humains au Cameroun.

Les données quantitatives rendues publiques renseigne qu’en 2022, le Cameroun a continué à être le théâtre de graves violations des droits humains. Ce sont environ 1 457 cas de violences et de violations des droits humains toutes catégories confondues parmi lesquels, 1440 cas de violations des droits humains qui ont pu être dénombré. Soit, 759 meurtres, dont 559 dans les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest, 182 cas à l’Extrême-Nord et 18 dans d’autres régions. Parmi ces meurtres, l’on note au moins 679 civils et environ 80 forces de défense et de sécurité.

En outre, 366 personnes ont été enlevées avec demande de rançon, dont 330 dans les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest, 33 dans la région de l’Extrême-Nord et 03 dans les autres régions. Pour ce qui est des cas d’incendies des écoles, maisons, centres de Santé et marchés, l’ONG a pu enregistrer 119 cas, dont 101 dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, 04 dans l’Extrême-Nord et 14 dans les autres régions.

Parlant des cas de violences basées sur le genre, 47 cas ont été enregistrés, dont 31 cas de violences et détentions illégales, et 15 cas de restrictions de liberté d’expression, d’opinion, de réunions et manifestation publique.

Au plan qualitatif, quelques faits saillants de violations des droits humains ont pu marquer l’ONG en 2022, à plusieurs niveaux :

Volet droit à la vie, à l’intégrité physique et morale

Le rapport fait état du cas de la jeune Lydo Pong, qui a été torturée au point de rendre l’âme dans une cellule de la brigade de gendarmerie de Loum, dans le département du Moungo région du Littoral. Mais aussi, du cas des traitements inhumains et dégradants au GSO au commissariat central n°4 qui ont entraîné la mort d’Enguene Nyamvolo, dans l’arrondissement de Yaoundé 4e.

Volet des droits à la liberté d’expression et d’opinion

Le rapport évoque les cas de suspension par le Conseil national de communication (CNC) de Séverin Tchounkeu, DP et propriétaire du groupe Equinoxe, du journaliste Cedric Noufele Nfonga. Ou il est reproché à Noufele d’avoir donné la parole à Séverin Tchounkeu dans le cadre de l’émission Droit de Réponse, et durant l’émission, Séverin Tchounkeu a tenu des propos offensants à l’endroit des institutions de la République, entre autres.

Cas des faits attribuables aux groupes armés non-gouvernementaux

L’on peut citer le cas du meurtre du délégué de l’administration pénitentiaire du Nord-Ouest et de trois de ses collaborateurs à Kikaikelaki, du meurtre de quatre civils et un militaire à Kismatari dans le Mayo-Sava à l’Extrême-Nord, du meurtre de six civils et huit autres blessés à Ekona, dans le département du Fako, région du Sud-Ouest.

Cas des dossiers en instance et suivis par l’équipe de rédaction

L’ONG évoque le cas d’Amadou Vamoulké ex-directeur général de la Crtv, accusé par le ministère public de détournement de 570 000 000 FCFA en coaction dans deux procédures disciplinaires. Après 130 renvois successifs dont 57 en 2022, puis condamnation a 12 ans d’emprisonnement, le conseil d’Amadou Vamoulké, renseigne que c’est une affaire qui constitue une violation du droit à un procès équitable.

Tout près du cas Vamoulké, il y a le cas Rosalie Mengue détenue illégalement à la prison centrale de New-Bell. Selon le rapport Rosalie qui exerçait comme ménagère au domicile du couple Afane Fono et Linda Flora Nyangono, magistrate, va accepter les avances de Joseph Essola Akono, petit frère de l’époux. Informé de la situation, le couple va s’opposer à la relation. Rosalie va choisir d’arrêter le travail et ira s’installer chez son copain. C’est ainsi qu’un matin du 3 septembre 2022, elle se fera arrêter sans convocation, ni mandat au domicile de son copain par des gendarmes sur ordre de la magistrate Linda Flora Nyangono.

Les cas des procès dans l’affaire du massacre de Ngarbuh dans le Ndonga-Mantung, région du Nord-Ouest, Juste Majoie Tang Ndjock dans la Sanaga-Maritime, région du littoral, Jamil Mouliom Mbouobouo Youssouf dans le département du Wouri région du Littoral et Samuel Wazizi Ajiekah Abuwe Aka à Buea dans le Sud-Ouest… font également partie de ces cas de violations des droits humains enregistrés en 2022 par l’ONG un monde avenir.

RECOMMANDATIONS

« Un monde avenir » plaide pour le dialogue

À l’issue de la présentation du rapport de la situation des droits de l’homme au Cameroun en 2022, le groupe de travail a initié quelques recommandations à l’endroit du gouvernement à savoir : libérer toutes les personnes ayant commis aucun crime, arrêtées et détenues dans le cadre des crises que connaît le Cameroun ; initier des dialogues réguliers à tous les niveaux pour la recherche des voies et moyens de résoudre les différents problèmes : crise anglophone, lutte contre Boko Haram, tensions sociopolitiques… ; accélérer les procédures judiciaires lors des procès en vue de décongestionner les prisons ; revoir la législation camerounaise en matière en l’adaptant à l’évolution du temps, rendre compte des progrès des enquêtes ouvertes contre les agents de l’Etat auteurs des violations des droits humains et rendre public les conclusions ; faciliter les initiatives de sortie de crise impliquant les pays partenaires du Cameroun ; faciliter l’accès sur le terrain des conflits aux organisations humanitaires…

En outre, l’ONG un monde sans avenir, recommande aux organisations internationales et aux pays partenaires de l’Etat du Cameroun, d’inscrire à l’ordre du jour dans les cadres de concertation avec l’Etat du Cameroun, la question de la résolution pacifique de la crise dans les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest. Mais aussi, d’appuyer les actions de lobbying et de plaidoyer sur l’élaboration et l’adoption d’une loi sur la protection des défenseurs des droits humains au Cameroun.

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