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CROQUEUSE DE DIAMANT ( Revers de la médaille)

Chapitre 01 : L'aspiration

… Quand je fais un bon en arrière d’il y a quelques années au lycée, j’ai toujours ce même scénario où j’avais les yeux fixés sur une paire de tennis en vogue que l’un de mes camarades portaient pendant que le professeur lui faisait son cou.

Mes parents faisaient partie de la classe moyenne et dans une famille de six enfants, étant la troisième tu te retrouves comme invisible au milieu d’une équipe innombrable. J’étais presque effacée et n’avais pas très souvent droit à la parole. À l’école c’était beaucoup plus facile de s’exprimer dans mon groupe restreint de camarades puisqu’on avait presque le même langage… Nous étions obsédées par les stars et leurs vies extraordinaires. Il fallait absolument tout savoir sur elle pour que pendant les débats personne ne soit en laisse.

Mon père lui travaillait comme salarié comptable dans une entreprise, ça fait maintenant cinq ans qu’il est allé à la retraite, ma mère elle continue ses activités en tant que commerçante sur un petit stand de vivres frais au marché de la ville.

Petites, nous avions tous chacunes des rêves pour plus tard… Les autres voulaient être médecin, architecte, femmes d’affaires, mais moi tout ce que je voulais c’était être riche, très riche et surtout très influente. Mais à l’époque ce n’était qu’un rêve utopique puisque là où nous étions, il n’y avait personne de qui je pouvais suivre les pas. C’est drôle !! Je me revois devant les vitrines entrain de baver sur des talons aiguilles Zara ou sac à main Michael Kors. Je savais que c’était impossible que je puisse l’avoir, mais au fond de moi je savais qu’un jour j’aurai la possibilité d’avoir tout ce que j’avais.

Plus tard après que mon père soit tombé gravement malade et que les dépenses allaient beaucoup plus vers sa santé, mes rêves tombèrent à l’eau et à présent mon souci primaire était celui de soutenir ma mère coûte que coûte.

Mais une fois après l’obtention de mon baccalauréat… C’est comme si en arrivant à la capitale, quelque chose se réveilla en moi… Quelque chose qui s’était endormi il y avait un moment, cette chose c’était le souci d’être stylée et d’avoir les mêmes opportunités et être dans le même groupe que les plus puissantes. J’avais le corps pour ça, le visage aussi. Car malgré mon enfance éprouvante, je n’avais rien perdu de l’éclat de ma beauté qui ne laissait plus d’une personne indifférente.

_ Njoya. Tu viens on sort ce soir ?

_ Pour aller où ? Tu oublies peut-être que la SN c’est pour bientôt.

_ C’est justement la raison pour laquelle on doit sortir, et s’il te plaît arrête de faire la grosse tête hein !? Le rattrapage ce n’est pas pour les enfants des autres.

_ Biba, cette fois c’est non désolé ! Et je suis hyper ferme dans ma décision cette fois. Notre système m’a causé un retard sur mon programme d’études, et tu crois que c’est maintenant que je vais me permettre de… Attends c’est le collier de qui sur ton cou comme ça ?

Je parlais en ayant la tête dans mon support et je n’avais pas remarqué que cette fille s’est permise encore de piquer dans mes affaires sans ma permission.

_ Ça ne se voit pas que c’est ton collier ? Ça allait avec ma robe et puis je me suis dit que je pourrais faire l’accord… C’est tout.

_ Je t’ai déjà interdite ce genre chose, ta manie de toujours prendre sans demander. Si ça s’égare là bas tu vas me raconter quoi?

_ Ne me traite pas de négligeante pardon. Je t’ai dit que je te ramenais ça non!? Akah!!

_ En tout cas…

_ Donc vrai vrai là tu ne pars pas ?

_ Je parlais arabe tout à l’heure ? Je te dis qu’il y a la SN qui approche et toi tu…

_ C’est bon!! C’est bon pardon… À demain matin alors.

Nous venons toutes les deux de familles musulmanes et de fervents croyants. Au départ nous n’allions nulle part sans nos foulards vu que déjà dans nos cultures respectives ce sont des accessoires obligatoires pour l’habillement.

Habiba est l’une des filles les plus belles des figures que je connaisse, mais l’une des plus légères aussi. Très superficielle mais surtout malicieuse. Ce genre de fille capable de te faire dépenser de l’argent sans poser sur elle le petit doigt et ça c’est un paramètre qui m’échappe.

_ D’accord à demain matin !!

Toutes les deux nous occupons une petite chambre à ngoa Ekélé, nous avons décidé de partager le loyer pour que les dépenses soient plus légères. Mais j’avoue que toutes les deux nous évoluons aux antipodes. Moi personnellement j’aime sortir juste pour admirer les vêtements des autres et prendre des photos. J’adore le shopping, bien que je ne sois pas vraiment aisée je m’assure toujours que ma garde robe soit mise à jour et je sais me saigner pour investir sur mon accoutrement. Présentement je détiens un blog Instagram où je fais des tutoriels basiques pour le mariage de vêtements et surtout de couleurs, j’ai 40 abonnés qui me tiennent tellement à cœur. C’est vrai qu’en ce moment je suis un peu absente à cause des révisions…

 » Clin !!! »

Tiens. Mon téléphone qui affiche une nouvelle notification. Je déverrouille et je constate un message de Max. Un mec que je fais tourner depuis un moment mais sur qui je craque.

 » _ Toujours dans les pommes ?  »

Je réponds : « _ Non pas vraiment, j’ai juste envie d’un peu d’intimité. C’est tout. »

« _ Pourquoi tu me laisses pas ma chance Nevah? »

Pourquoi je ne lui laisse pas sa chance. Je ne saurais moi même expliquer la raison de ce caprice féminin. En fait je crois que le souci c’est ma phobie d’appartenir à quelqu’un et me faire blesser ou avoir une dépendance ensuite. Surtout que je suis au courant des tournures que peuvent prendre les relations.

« _ Je te laisse Max. Passe une bonne soirée. »

J’éteins mon portable que je balance sur mon lit avant de retourner à mes cahiers.

« … S’engager dans une relation sans lendemain probable pour moi c’est comme une perte de temps en plus avec un mec qui n’est pas de la même religion que moi. Pourtant d’un autre côté je suis hyper curieuse de savoir ce que ça fait d’avoir des papillons dans le ventre et avoir des sentiments pour quelqu’un. »

Habiba : Et tu lui as dit quoi?

_ À ton avis ? Je l’ai encore envoyé balader comme d’habitude.

Habiba : Tu sais ce qui me fatigue sur les gos de ton genre !? Tu veux faire la pieuse pourtant au fond le mec que tu n’arrête pas de snober, s’il s’engage avec une autre meuf tu vas péter un câble.

_ Il n’est pas musulman Habiba !! Dis-je en me tapant dans les mains.

Habiba : Tu veux qu’on déballe ce sujet !? Parce que à ton avis, tout ce que tu fais es pieux? Arrête de jouer à la sainte. Tu me gonfle !!

C’est avec un coup de coussin dans ma gueule que Habiba termine sur cette note.

_ Tu as déjà eu un coeur brisé ?

Habiba : Naturellement… Oui! C’est une étape à traverser dans la trajectoire des relations amoureuses.

_ C’est ce phénomène qui me fait flipper. Ouvrir mon cœur à un mec qui va finir par me faire souffrir… C’est pénible tout ça quand j’y pense.

Habiba : Un conseil… Si tu mets ton cerveau toujours en avant et que tu continues à réfléchir et à flipper sur tout, je te promets que tu auras à regretter.

_ En même temps…

Habiba : Le temps se fiche du fait qu’on soit prêt ou pas ma grande !! Tu dois agir.

 » Toutes les filles autour de moi avaient un ou deux copains et le fait d’être seule devait me faire passer pour une fille ennuyeuse. En plus j’avais un faible pour le grand brun clair. Je n’avais aucune idée sur les antécédents familiaux de Max, tout ce que je savais de lui c’était son prénom et son adresse. Le fait qu’il me soit rentré dessus m’avait vraiment fait peur je l’avoue, vu qu’on n’avait jamais été dans le même carré. »

… Ce soir, j’ai accepté le rendez-vous de Max avec ses amis. J’ai décidé de m’habiller décemment pour ne pas trop paraître vulgaire. Je ne me sens vraiment pas dans mon cadre parmi eux, tellement je suis mal à l’aise de voir toutes ces personnes pour la plupart à moitié nus.

_ J’aime ta robe !! Lance l’une d’entre celle avec qui nous sommes.

Je lui sourit pour répondre à son compliment. Sa remarque me permet de me détendre un peu plus.

Max : Tu bois quelque chose ?

_ Un coca cola merci. C’est ce que je préfère…

Max en souriant : Surtout tu essayes d’être détendue d’accord ? Personne ne va te croquer ici.

Je hoche la tête.
Un petit coup d’œil sur mon blog qui vient de gagner trois nouveaux abonnés. Ce genre de notification qui me fait tirer un sourire satisfait.

Max : Tu es tellement belle quand tu souris.

Je sursaute : Pardon ?

Tellement j’étais emportée par mon téléphone que je n’ai pas remarqué ce ridicule sourire.

Max : Quand tu souris… Tu es tellement belle. Dommage que ce ne soit pas pour moi.

_ Ah! D’accord. Merci.

Je pousse mes lunettes rondes sur la racine de mon avant de le replonger dans la pleine luminosité de mon écran.

Max : Qu’est-ce que tu fais ?

_ Je… Enfin je jette un petit coup d’œil sur mon blog Instagram. Question de tcheker les notifications.

Max en tendant la main : Tu me fais voir ?

Je le regarde en hésitant, mais avec un sourire il me rassure et insiste. Je lui remet mon téléphone et tourne mon visage… Il scrolle sur l’écran en s’étonnant.

Max : Attends!! C’est toi qui fait ça ? Dis moi que je rêve.

_ J’essaye de faire un truc du genre… J’aime la mode et le style.

Max en souriant : Je crois que j’ai une idée pour ça. Je suis sûr que tu vas adorer !!

À suivre…

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