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PROTECTION DES DROITS DE L’ENFANT SUR INTERNET : un avant-projet de loi en gestation

C’est ce qu’il faut retenir de l’atelier de suivi du processus de mise en place d’une politique intégrée de protection de l’enfance sur internet au Cameroun. Cette séance de travail tenue à Yaoundé le 11 avril 2023, s’est voulue un cadre de protection de l’intégrité physique et morale des enfants dans le cyberespace. Elle a connu la participation de plusieurs organisations de la société civile, ayant répondu favorablement à l’invitation de l’association pour la paix et le développement en Afrique.

La mauvaise utilisation des réseaux sociaux au Cameroun, affecte en exposant tant bien que mal la vie privée des personnes. Les enfants qui ont embrassé cet outil numérique fille de la modernité, n’en sont pas exemptes. Proxénétisme aggravé, pornographie, promotion de la zoophilie et autres pratiques inhumaines, ont tissé leur présence sur la toile tout en influençant les adeptes.

En 2022, une nouvelle affaire de dépravation des mœurs a secoué le lycée bilingue de Kribi, dans le Sud après un épisode aussi sombre que le récent. Cette fois-là, trente élèves accusés de pornographie avaient été livrés à la justice. Certains d’entre eux, avaient été purement et simplement déférés devant le procureur de la République.

Selon des informations, Il avait été surtout reproché à quatre de ces élèves d’avoir sexuellement abusé d’une de leur camarade. Cette dernière a saisi le surveillant général pour dénoncer ses bourreaux. C’est alors qu’une enquête ouverte à permis de démanteler un réseau de pornographie au sein du lycée bilingue de kribi. Les investigations ont permis de réaliser que des élèves s’adonnaient à des parties de sexe dans des hôtels et autres lieux et prenaient le soin de filmer leurs ébats qui étaient ensuite commercialisés dans l’établissement ou encore sur les réseaux sociaux. Après passage au conseil de discipline, certains des élèves accusés avaient été renvoyés. Une décision qui n’a visiblement pas dissuader les autres.

Un atelier de toutes les attentes

L’association pour la paix et le développement en Afrique et le gouvernement sous la bannière du ministère des Postes et Télécommunications ont entrepris une dynamique qui consiste à élaborer un environnement saint et sûr pour les enfants dans le cyberespace.

Grâce à la diligence du Minpostel, un avant-projet de loi est fin prêt et sera soumis dans les prochains mois au niveau du parlement. Cet atelier a donc été organisé pour comprendre de façon sommaire les attentes de ce département ministériel. La société civile par ricochet, devra relever ses préoccupations afin que la loi qui sera adoptée obéisse à un certain nombre de priorités sociales.

Faut-il le marteler, l’intérêt de la protection de l’enfance en ligne au Cameroun est grand. « Si nous ne faisons pas attention au regard des dérives observées, c’est toute une génération qu’on peut perdre » a indiqué pour s’inquiéter, le porte parole de la société civile Landry Ndenmeko Bankoué. Selon des chiffres dignes de foi, plus de 80% d’enfants dans les grandes villes au Cameroun âgés entre 12 et 17 ans, disposent d’un terminal de télécommunication et ont généralement un accès sur internet. La question ici, est celle du contrôle des données auxquelles ils ont accès, leur impact sur la vie des jeunes et la liste n’est pas exhaustive. En d’autres termes, la mission des pouvoirs publics et des organisations de la société civile est de réguler ce cyberespace.

Le leitmotiv de l’atelier de suivi du processus de mise en place d’une politique intégrée de protection de l’enfance sur internet au Cameroun, est la sécurisation de cette franche de la population nationale dans le cyberespace. « Le cyberespace n’est pas une mauvaise chose pour nos enfants » reconnaît Landry Ndenmeko Bankoué. Toutefois, sa dangerosité s’applique si les jeunes ne sont pas outillés et orientés à la meilleure utilisation de cet outil numérique ajoute-t-il.

Selon les experts, des tonnes d’images d’enfants victimes d’exploitation sexuelle pilulent malheureusement sur la toile. Au Cameroun, la marge est encore plus inquiétante car, représente 8 millions d’images d’enfants qui seraient victimes d’exploitation sexuelle tel que révélé par une ONG américaine séance tenante. En finé, il s’agit ici de mettre sur pied une brigade de répression contre les contrevenants.

En termes de bons points, le projet de loi créé des interactions entre les différents départements ministériels en charge des questions de protection de l’enfant, et aussi bien de la famille, et des départements ministériels en charge de l’éducation.

Désormais il sera question d’intégrer dans les curricula de formation, tout ce qui est lié à la protection de l’enfant en ligne. C’est une action concertée à l’avenir et le projet de loi prévoit également la mise en place d’un plan d’action national de protection de l’enfant dans le cyberespace qui est un document stratégique. D’éventuelles contributions pour parfaire le projet de loi sont à inclure. Les observations faites au cours de cette séance de travail seront prises en compte.

Lavoisier Essama

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