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CROQUEUSE DE DIAMANT (Revers de la médaille)

Chapitre 18 : Les amitiés bizarres

Je viens encore de me réveiller brusquement d’un cauchemar affreux !! C’est le même… Enfin bref, un similaire à celui que je fais depuis près de sept mois. Cette femme qui m’etreignant et me pénétrant de la plus horrible des façons.

Je m’en vais à la douche humidifier mon visage qui transpire… Je me regarde dans le verre, mais je ne reconnais pas celle que je vois.

_ Éh Oui ma belle… C’est le revers de la médaille que tu portes. Lourde est la tête qui porte la couronne.

Je retourne dans la chambre et je vois des tonnes d’appels en absences venant du pays et surtout ici. Je fais une grimace et je retourne à ma toilette…
Cissé m’appelle sur mon portable, je décroche.

_ Allô ? J’ai vu tes appels en absence.

Thierry Cissé : J’essayais de vous contacter mais je ne réussissais pas, sûrement pour la saturation de réseau Madame l’investisseuse.

_ Pourquoi tu me vouvoie tout à coup ??

Thierry : Tu n’es pas au courant ou quoi ?

_ Au courant de quoi??

Thierry : Tu es sur la couverture hebdomadaire de Forbes d’Afrique… L’incarnation de la puissance dans l’avenir du business féminin africain. Tu es une étoile.

_ Quoi??

Thierry : Mais qu’est-ce que tu fais ?? Tu ne regardes pas les infos ou quoi?? Allume ta télé !! On en parle présentement… Mme Ngoungoure Njoya Jenevah.

Je me presse d’allumer ma télé de chambre. Après deux chaînes, je tombe sur l’émission. J’avais accepté une interview il y a de cela quelques semaines pour une chaîne très connue sur mon expérience en tant que entrepreneure féminin africain, j’ignorais la portée qu’aurait celle-ci. Et on en parle partout. Apparemment ils ont procédés à un classement du sommaire Forbes d’Afrique et je fais partie des étoiles montantes… Mais je rêve !! C’est beaucoup plus que ce que j’avais prévu.

Pendant tous le reste de la journée, je reçois des appels de félicitations de mes partenaires et de certaines structures que je n’osais même pas rapprocher… Le sommet je l’ai atteint cette fois et ceci par un travail dévoué et acharné. J’ai ma photo sur la première des couvertures de plusieurs magazines de business. Et ce pendant toute la semaine à venir…

Invité à plusieurs plateaux télés, j’ai fait mon choix en acceptant deux invitations, Voa d’Afrique et life TV. Deux chaînes elles aussi très prisées pour leur dévouement dans les affaires internes africaines.

– Qui est Jenevah, cette figure emblématique et incontournable du monde de l’entrepreneuriat jeune et africain ?

_ Jenevah c’est une jeune fille qui a commencé avec un rêve profond de devenir une personne importante et réussi, qui a grandi avec le travail acharné et le dévouement total… Et une qui s’est retrouvée ici avec beaucoup de sacrifice et surtout de l’endurance.

– Comment vous vous sentez ?

_ Heureuse… Mais pas totalement, parce que malheureusement mes parents ne sont pas présents pour assister à ces moments cruciaux de mon ascension dans mon domaine. Je suis heureuse pour l’accomplissement de toutes mes années de travail… Je suis heureuse du fait que au moins pendant une semaine je serai la référence du symbole du travail acharné sur le continent africain moderne et jeune.

– Le conseil que tu donnerais au jeunes sœurs africaines…

Je souris : Croyez en vous et ne laissez pas les petits petits garçons vous embrouiller…

La salle se met à rire.

_ Au fond je leur dirais d’être très sage et surtout d’écouter leurs cœurs et le conseil des personnes qu’elles affectionnent… De ne jamais oublier d’où elles viennent et surtout où elles vont.

Je suis satisfait de mon intervention et les ovations le confirment. Je sais que ce nuage ne sera pas constant, mais je compte bien en profiter pendant le temps que ça dure pour me faire une équipe et un lobby solide… Des amis puissants que je sortirai de l’ombre pour former autour de moi une forteresse indestructible.

Je suis toujours en Côte d’Ivoire, cela depuis trois mois. Je commence à m’y faire… Cette semaine j’ai quitté l’hôtel puisque j’ai trouvé un appartement que m’a offert l’un de mes partenaires européens pour me remercier du travail bien fait. Mr Lebrun…

J’ai toute une pile de dossier qui me monte à la tête, des signatures à faire par milliers. Le temps me manque pour moi et pour mes proches. Je suis administratrice d’une page Facebook en mon nom de plus de un million d’abonnés, pourtant je ne la gère pas et je n’ai pas eu le temps de m’en réjouir. D’accord certains soirs quand je m’allonge je prends un peu de temps pour voir des interactions de mon public qui me voit comme une figure parfaite, un exemple à suivre… Bien évidemment je le suis, peut-être pas parfaite mais quelqu’un à imiter mais surtout à craindre !!

Mr Gradel : Tu m’as fait appel…

_ Merci d’être arrivé le plus tôt possible. De toutes les façons tu n’avais pas vraiment le choix… Venons-en aux faits concrets.

J’ai convoqué Mr Gradel chez moi, dans ma structure devrais-je dire. Et ce, pas pour une partiede plaisir… Il le sait et je sais qu’il en tremble. Cette sensation d’être la prédatrice et non la proie me donne des sensations orgasmiques, je l’avoue.
Il m’évite du regard… Parce qu’il sait, et le pire c’est que tellement c’est passé vite que ni lui, ni moi n’avons rien vu venir.

Je souris : Alors maintenant… Ta menace tiens toujours ? Je te l’avais dit cette guerre était la mienne. Maintenant qui tient les ficelles ??

Une enquête a été faite sur les revenus de Mr Gradel et il s’avère que ce dernier a extorqué une forte somme à l’un de mes partenaires qui demande justice… Il me revient soit d’en faire une affaire public ou alors de régler leur différend à l’amiable car j’ai ce pouvoir et Mr Gradel le sait. Sa renommée, sa liberté ne tient qu’à moi… À cette fille qu’il a piégée, détruite mais rendue forte. Ce partenaire me considère beaucoup et mon témoignage jouerait soit en faveur ou alors en défaveur de Mr Gradel.

_ Le dicton le dit « la roue tourne… ». Regarde toi, tu es en position de faiblesse et tu fais le doux. On dirait un toutou qui vient de commettre une gaffe. Je me suis apitoyée sur le sort dans lequel tu m’as laissé jusqu’au jour où j’ai compris que tout cela ne venait pas de toi, mais du destin… J’ai essayé de prendre les choses du bon côté et regarde là où je suis. Je suis tombé, j’ai été piétiné mais j’ai su tirer sur les bonnes cordes… Au lieu d’être un objet de sacrifice, je suis devenu un sujet de gloire et de respect.

Mr Gradel : Jenevah…

_ Tu me laisses finir !!

Il se tait.

_ J’ai un énorme respect pour toi et ce depuis le départ. Je ne garde en moi aucune rancune mais je ne laisse pas les faussaires impunis… Alors voici ma proposition.

Je prends un moment pour savourer ce soupire de suspens, Mr Gradel stresse et ça se voit. J’ouvre mon tiroir et je fais sortir des documents et un stylo bille rétractable…

_ Prends ces documents et signe les.

Mr Gradel : De quoi s’agit-il ?

_ De ton accord d’abandon de toutes tes actions et tes biens immobiliers sur le sol ivoirien et ton exil forcé vers le Cameroun. Donc ton joli petit cul de styliste et toi allez retourner à la terre des lions…

Mr Gradel : Jenevah, mais tu sais que c’est impossible !!

_ C’est soit ça… Soit une restriction budgétaire totale accompagné d’un emprisonnement ferme de quelques dizaines d’années. À toi de voir Mr Gradel. Je conclue avec un sourire narquois.

Il soupire, prend un moment puis signe tous les documents à la hâte avant de me remettre… Je récupère tout et je le remercie en souriant, puis je l’invite à prendre congé. Il s’en va
Cette punition était juste, pour tout ce qu’il a fait… Elle était juste.

« Jenevah… On peut se capter ? »

C’est le beau Thierry Cissé qui me tchate, ça faisait un moment quand même… Donc je réponds.

_ « Je suis occupée au boulot Thierry »

Lui : « Tu travaille trop, faudrait penser à te détendre… Tu connais asinie? Waallah tu ne vas pas regretter »

Je réfléchis, il a raison d’une part… Ça fait un bail que je travaille sans relâche. Une petite pause me ferait du bien et je sais que derrière sa tête il a un plan coquin qu’il me réserve… Je ne suis pas de refus d’un nettoyage de toile d’araignée.

_ « D’accord… Je me libère ce soir et on se retrouve. »

Lui : « D’accord. Génial… »

Le weekend d’enfer. Comme je l’avais prévu et plus même encore. Ma compagnie apporte le comble à mon plaisir, Thierry c’est un vrai gentleman… Même quand il s’agit de faire l’amour. Deux journées pleines loin de mon téléphone et de mes obligations professionnelles, juste du plaisir et du bon temps.

Après une partie transpirante de jambes en l’air, Thierry se couche près de moi et je me couche en posant la tête sur sa poitrine.

Thierry : Tu pense qu’on pourrait être ensemble ? C’est envisageable ?

Je rigole : N’y pense même pas mon cher Cissé… D’accord tu t’y prends comme un étalon. Mais les mecs et moi dans une relation c’est l’eau et le feu.

Thierry : Tu veux dire que tu préfères les meufs.

_ Non!! Même si ça pourrait être une expérience révoltante et tentante. Non je rigole… En fait c’est pour dire que je suis incapable d’investir mes sentiments dans Quelqu’un qui va se la prendre une fois que mon cœur sera à lui. C’est donc mieux qu’on se satisfasse… Ça reste professionnel non!?

Je le regarde, il sourit. On s’embrasse…

_ Sinon je pense à retourner chez moi… Le Cameroun me manque beaucoup.

Thierry : J’imagine à quel point. C’est vrai que j’aimerais moi aussi y aller pour voir à quoi ressemble ce pays dont les ivoiriens parlent avec beaucoup de respect.

_ C’est la magie du pays… Pas vos petits bavardages de subtilités là. Au camer il y a la viva…

Thierry en rigolant : Là tu me provoque.

_ Pour moi quoi??…

« Je décidais donc de rentrer chez moi, mais la liaison que j’avais désormais avec la côte d’Ivoire était permanente puisque je m’y étais attaché.

La nostalgie dans mon vol retour était plus grand que celui dans mon vol aller. À l’aéroport international de Douala j’avais presque les larmes dans les yeux. J’étais chez nous au mboah!! »

Les filles m’attendent à l’aéroport !! Habiba et quelques autres anciennes copines que j’ai voulu encore rencontré. Avec toute cette nostalgie là nous ne pouvons pas rentrer directement chez nous sans nous raconter nos aventures autour de bon plats locaux et boissons. Cette simplicité m’avait manqué, j’avais tellement côtoyé les hauts sommets que j’avais oublié ce que ça faisait que d’être avec les personnes simples. Les commandes faites… Nous nous mettons à table.

Habiba : Je n’avais pas vraiment eu le temps de faire le deuil de feu Adja et Njih Pepouna… Mais je suis de tout cœur avec toi Nevah.

Je souris : Je sais… Et je suis surtout très heureuse de te trouver aussi bien portante.

Nous mangeons et soudain je sens un malaise profond au niveau de mon estomac… Premièrement je néglige, c’est sûrement le piment ou un condiment fort que j’ai du mal à digérer. Mais pour la deuxième fois la douleur devient plus ambiguë. J’ai l’impression d’avoir avalé des tessons de bouteilles !!

– Jenevah ça va ? Demande l’une d’entre elle.

Je dis non en toussant bruyamment !! Je sens ma tension grimper et mon corps s’irriter… Du sang s’écoule abondamment de ma bouche. La peur se saisit de moi alors que je me tortille en criant à l’aide. Toutes celles à côté de moi se dépêchent pour venir à mon aide… J’ignore ce qui m’arrive !! Finalement je me vide de mon sang jusqu’à m’écrouler sur le sol… Sans connaissance.

À suivre…

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