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CROQUEUSE DE DIAMANT ( Revers de la médaille)

Chapitre 19 : Revival

Comme l’aurait souhaité bon nombre d’entre vous, je ne suis malheureusement pas morte. Et pour votre question posée… En effet j’ai été empoisonné, la raison de ce coup bas m’échappe. Si je meurs… Qui vous fera vivre toutes ces palpitations cardiaques ? Mon histoire à moi je l’écris encore. Même si cette fois si c’est depuis un lit d’hôpital, cathéter veineux à la main et en très mauvaise forme.

Je ne sais pas comment mon système immunitaire s’est comporté pour complément rejeter le poison violent et me protéger contre cette mort certaine. Les infirmières n’en revenaient pas du fait que je me sois mise aussi vite sur pied… Pas vraiment sur pied puisque j’ai le bas du corps qui n’arrive plus à fonctionner et j’ai perdu énormément de sang. Heureusement n’ayant pas un groupe sanguin exigeant, j’ai reçu les soins médicaux nécessaires pour stabiliser mon état. Mais je ne vais pas cacher le fait que je suis traumatisée…

_ On veut me tuer Bibi…

Habiba est venu me rendre visite avec des fleurs synthétique, ça me donne l’impression que c’est pour orner ma pierre tombale… Mais je reste le moins ingrate possible.

Habiba : Mais Ils n’ont pas réussi leur coup, c’est tout ce qui compte.

Me dit-elle en posant sur ma main lourde, la sienne. Je suis pensive et j’essaye de comprendre les raisons de cet acte. Des ennemis j’en ai tellement que j’ignore la bonne moitié. Mais des proches qui voudraient me faire du mal…

Habiba : J’ai eu peur un instant que tu y laisse la vie. Tu étais rempli de sang et puis toute cette panique autour… Le pays est risqué à ce point.

_ De toutes les façons, j’ai retenu la leçon.

L’infirmière entre avec un carnet de notes. Elle me sourit chaleureusement et s’asseoit près de moi, sur le bord de mon étroit lit.

– Vous vous portez mieux ??

_ Oui… Beaucoup !! J’espère juste pouvoir sortir ici dans pas longtemps. Parce que j’ai une montagne de travail qui m’attend, et certainement elle ne va pas se tasser toute seule cette montagne.

– Je comprends le fait que vous soyez une jeune femme très occupée… Mais compte tenu de votre situation actuelle nous ne pouvons pas prendre le risque de vous laisser maintenant. Il va falloir récupérer assez pendant cette période de convalescence. Vos jambes ça va ?

Elle touche mes pieds en les massant. C’est fou je ne ressens rien du tout, comme si c’était le corps d’une autre personne qui se trouvait là. Je fais non de la tête pour répondre à sa question.

– Nous avons détecté une grande quantité de metanal concentré dans la substance que vous avez ingurgité. C’est sûrement la raison de cette atrophie musculaire.

_ Et… C’est grave ???

– Éh bien !! Vous n’aurez pas la faculté motrice pendant un moment… Mais nous allons vous assister pendant vos séances de kiné masseur, et de réadaptation motrices.

_ Non!! Vous ne comprenez pas que j’ai besoin de mes jambes pour mon travail ? Je ne peux pas me traîner dans une chaise roulante comme une sous merde pendant une période de temps indéterminée.

Habiba : Jenevah du calme… Les docteurs font tout leur possible.

_ Qu’ils me redonnent mes jambes le plus rapidement possible donc !! Je te jure que je vais craquer avec cette histoire.

J’ai des larmes qui me montent à la tête. Cette situation me rend malheureuse… Extrêmement malheureuse.

– Nous ferons tout ce qui sera en notre pouvoir pour restaurer le plus rapidement possible votre faculté motrice… Madame Jenevah.

Je hoche la tête en regardant mes jambes immobiles. L’infirmière s’en va en nous laissant toutes seules.

_ Bravo à la personne qui m’a fait ça !! Elle m’a bien eu.

Habiba : Nevah voit le bon côté des choses. Au moins tu n’es pas morte.

Je n’ai pas arrêté de pleurer en sentant tout ce stress s’écraser sur moi. Je suis épuisée mais je n’arrive pas à me reposer à cause de mes cauchemars et l’insécurité qui sévit autour de moi.

Habiba : On va trouver une solution… D’accord ?

_ D’accord. ( J’essuie mes larmes)… D’accord.

Parfois tellement on s’obstine par le côté superficiel d’une personnalité public, une personne connu qu’on oublie le fait qu’elle soit être humain. La pression vient de partout et obligé de gérer sans se plaindre, ça crée une sorte d’instinct de protection qui pousse à maintenir sa place au dessus des autres.

J’ai reçu tellement de messages négatifs ces derniers temps sur mes réseaux, des harcèlements moraux même de la part de mes abonnés. D’accord je joue à celle qui n’est pas touchée pourtant c’est seule dans ma chambre que je gère mon état dépressif. Tous les matins, je porte ce maquillage et j’arbore ce sourire pour garder ce qu’il reste de ma stabilité émotive… Des gens veulent vous voir tomber, pour aucune raison apparente. Juste parce que vous êtes ou vous faites plus qu’eux. Ils déterrent par tous les moyens les plus sombres épisodes de votre passé pour les afficher sur les réseaux et s’en moquer. On vous traite de tous les noms… On vous trouve hautaine quand vous créer la distance, mais quand vous essayez de vous rapprocher d’eux ils vous crache dessus, vous piétine et veulent ternir votre réputation. Alors la seule option c’est de devenir plus méchante, plus insensible et surtout plus rusée que ces personnes.

– Ça va un peu mieux? Njoya

Ça faisait un bail que je n’avais plus reçu cette question sincère et attentionnée venant de quelqu’un qui m’aime vraiment. Mes parents ne sont plus et je ne m’en plains pas… J’ai une grand-mère maternelle qui elle ne m’a jamais lâché et qui m’a toujours soutenu même à distance.

Je la regarde, j’essaye de sourire pour la contenter, mais je sens l’émotion prendre le dessus. Je hoche la tête en souriant… Les yeux mouillés. Grand mère m’embrasse et je me perds dans son sein. Cette odeur familière de qualité peu coûteuse m’avait manqué, une odeur particulière, un parfum unique propre seulement aux grands mères.

Elle a appris pour mon état de santé et s’est dépêché de venir me rendre visite et prendre soin de moi pendant ma convalescence à la maison.

Grand-mère : Mon enfant, je sais… Je sais toute la pression que tu subis et je sais aussi que c’est la conséquence de ta position. Jenevah tu es une grande femme… Tout le monde convoite ta place.

Je regarde grand-mère, je sais maintenant que j’ai cette capacité de voir dans le regard la sincérité… Je fais non de la tête.

_ Si tu pouvais savoir à quel point j’ai honte de moi… Maman n’aurait jamais voulu que je sois où je suis. Mais regarde moi… Presque morte. Je ne ressemble à rien.

Grand-mère : Tais-toi !! Ne sais-tu pas que toutes les lionnes pleurent… Mais à la seule différence qu’elles se cachent pour le faire. Non seulement pour garder leur puissance impénétrable face aux autres animaux de la forêt, mais pour ne montrer que la force aux personnes qui en ont besoin. Jenevah plusieurs veulent te voir toute brisée… Exactement comme tu es maintenant, mais toi… Est-ce que c’est ce que tu veux ?

_ Je ne sais plus ce que je veux Amah…

Grand-mère : Moi je sais. Me dit-elle avec son sourire unique derrière ce labyrinthe de rides.

Je la regarde pour attendre la parole de sagesse qui va s’en suivre…

_ Tu as besoin de te ressourcer et de sortir plus forte et plus belle que jamais de ton cocon comme un papillon après sa métamorphose… On commet tous des erreurs ma petite Nevah, mais le but c’est de ne pas laisser nos choix du passé affecter notre devenir. Le passé n’est plus… Pourtant l’avenir dépend de tes prises de décisions présente. Alors dis moi ma chérie… Qui es-tu ?

Cette fois j’ai capté !! J’ai capté le fond de son discours et la profondeur de ses propos…

_ Je suis une lionne Amah…

Grand-mère : Et qu’est-ce que font les lionnes?

_ Elles renaissent de leurs cendres et rugissent deux fois plus fort.

Grand mère sourit et se lève avec difficulté, elle me pince les joues pour me féliciter et pose sur ma joue ses lèvres sèches pour m’offrir un tendre bisou qui me resuscite…

Grand-mère : Exactement… Bon il te faut manger. Je vais te faire un bon plat de pèh njapcheu. Avec beaucoup de pistaches.

Je me lève et l’embrasse de toutes mes forces avant de la relâcher.

… Deux mois plus tard.

Ces bruits de pas de puissance que vous écoutez dans le Hall de « Empire »? Et bien ce sont les miennes… Chaque pas fait dégage une énergie. Les engrenages sont un peu grippés, les esprits se sont endormis, mais je suis l’élément déclencheur qui va vivifier cette structure qu’est la mienne.

J’ai organisé une réunion pour faire un toast à ma remise sur pied. J’ai invité une dizaine de partenaires et amis, mes employés aussi sont là pour l’occasion. Je me sens toute belle et toute bien faite. Les regards posés sur moi m’en donnent bien l’impression…

_ Ils ont voulu me tuer… Mais je reste vivant !!

C’est sur cette note drôle en hommage au feu DJ Arafat que j’ouvre le bal pour détendre l’atmosphère. Des applaudissements alors que je n’ai même pas encore commencé. Je porte mon verre de vin blanc à pied que je lève le plus haut possible…

_ J’aimerais faire un toast à toutes les personnes qui m’ont soutenu, aux personnes ici, à ma santé… Et surtout à celle que je suis devenu.

« Toast !!! » crie toute la salle.

_ Nous avons certe du pain sur la planche pour tout reprendre concernant le service. Mais je suis persuadé que nous y arriverons au terme convenu… Merci aux invités de ce soir. J’espère que par ce moyen de rédemption plusieurs d’entre vous ont compris qui je suis vraiment… Peut-être d’aucuns se diront que je suis immortelle ou juste une personne chanceuse, c’est peut-être les deux cas. Mais ce qu’il faut que vous sachiez c’est que je suis moi… Je suis Jenevah !!!

Ils applaudissent et je me fond dans la foule. Après le partage des cadeaux, je m’en vais à l’extérieur pour prendre un peu d’air… Quelqu’un ouvre la porte derrière moi, je me retourne.

Thierry : Tu es ravissante…

_ Je sais. Je t’avais dit que tu allais aimer le Cameroun.

Thierry : Ça je confirme… En attendant j’ai une nouvelle qui peut peut-être te plaire.

_ Laquelle ??

Thierry : Un retour d’investissement de 150.000.000 FCFA sur ton compte… Et cela n’est que le début. Je te demande juste de continuer à me surprendre et à être une partenaire de taille.

_ Tu sens cette odeur ?? C’est l’odeur de la réussite… Elle m’est à présent très familière.

À suivre…

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