CHRONIQUE LITTÉRAIRE
A la Une

CHRONIQUE LITTÉRAIRE – LA PORTE DES ENFERS  CHAPITRE 6 : on lève les voiles

CHRONIQUE LITTÉRAIRE – LA PORTE DES ENFERS 

CHAPITRE 6 : on lève les voiles

La logique c’est ce qui maintient les êtres et surtout le bon équilibre du déroulement des choses, mais la logique aussi entraîne la routine et la répétition incessante qui a la longue retire aux choses, la saveur du risque. C’est la raison pour laquelle pour aimer quelqu’un il ne faut aucune logique, il faut tout juste se concentrer sur son ressenti et ignorer les choses comme elles pourraient être… Au risque de souffrir.

« Bruit de klaxon !!! »

_ C’est bon j’arrive !! Hurle Elda depuis sa maison.

Ça fait une demi-heure que Eliott est venu la chercher et ça fait aussi une demi-heure qu’elle lui promet qu’il ne lui faut que quelques minutes pour qu’elle finisse et vienne le retrouver. Nous le savons tous, « une minute » pour une femme équivaut à un temps indéterminé.
Pour Elda, laisser sa maison pour une si longue période n’a jamais été le cas. Étant donné que sa mère ne vit pas très loin de sa ville et son père… Bref, paix à son âme. Toutefois donc, pour la jeune femme, la séparation avec son domicile est une sorte de rite qu’il faut bien faire; vérifier si tous les vannes de gaz sont fermés, si les robinets aussi sont coupés, si toutes les lumières sont éteintes… Bref que tout soit parfait avant son départ.

_ Elda mon amour on n’y va pas passer toute la journée !! On a un vol qui nous attend. S’écrie Eliott à l’extérieur qui s’impatiente dans sa voiture.

Comme toute journée d’été, c’est la canicule donc malgré les portières fermées et l’ombre dans le véhicule, Eliott a l’impression d’être piégé dans un four à micro-ondes. C’est invivable cette expérience. Ses lunettes de soleil aux yeux, sa chemise hawaïenne ouverte sur les trois premiers boutons, il essaye autant qu’il peut de faire circuler la chaleur ambiante.

_ Mais qu’est-ce qu’elle fout nom de Dieu !! Murmure-t-il à lui même avant de klaxonner une fois de plus.

Elda sort de la maison enfin. Eliott l’aperçoit et toute sa rage impatiente accumulée s’évapore comme par magie une fois ses yeux posés sur cette petite belle créature particulière toute embrouillée à essayer de faire tout à la fois devant la porte de la maison. Ses trois valises qu’elle tient par les tirettes en essayant de fermer la porte de sa maison. Elle ne demande pas l’aide de son petit ami qui la regarde tout hébété, elle veut le faire toute seule… Elle va le faire toute seule ! Après tout, homme et femme c’est pas pareil !? À la seule différence qu’à la place d’un chat les hommes en ont une queue.

_ Tu as besoin d’un coup de main ma chérie ? Suggère Eliott toujours assis dans son véhicule.

Elda ne répond pas et continue à s’efforcer à fermer la porte avec ses mains occupées. « Tu as besoin d’un coup de main !? » Ce sont des choses qui ne se demandent pas !! C’est clair qu’elle est entrain de galérer en espérant que son gentleman de beau gosse ne vienne lui filer ce putain de coup de main… Mais trop fière pour avoir l’humilité d’accepter que tout ceci est trop pour elle, Elda continue son supplice dans le silence. Une valise tombe sur le sol, en se baissant pour la prendre, les deux autres s’effondrent comme des châteaux de cartes. Misère !!

Eliott, témoin de ce châtiment corporel dont a décidé de s’infliger elle même sa copine, se porte responsable à mettre un terme à cela. Il sort de son véhicule et vient la retrouver entrain de s’embrouiller à ramasser les valises qui truffent le plancher.

_ Laisse moi t’aider. Propose Eliott en prenant une valise au sol.

_ Non, je vais le faire. Réfute silencieusement et nerveusement Elda en le bousculant de son épaule.

Eliott se rend compte du stress et du mécontentement de sa petite dame qui s’est senti vexée par des « VALISES ».

_ Oh… Éh regarde moi tu veux !? Dit-il en prenant Elda par les épaules pour avoir son attention. C’est que des valises d’accord Elda ?

_ Que des valises qui me font de la misère. Si ça commence aussi mal, à quoi peut-on s’attendre de ce voyage ? Je me demande même si je n’ai pas eu tort d’accepter de le faire.

_ Je sais que tu es stressée trésor, moi aussi un peu je t’avoue. Mais dis-toi que tu n’y vas pas seule, je serai là à tous les coups et je te promets que notre séjour là bas sera le meilleur de tous… D’accord !? Rassure Eliott en souriant vivement.

Elda sourit elle aussi et hoche la tête en essuyant les larmes bloquées dans ses yeux qui s’apprêtaient à s’écouler pour des « VALISES »!! Mais franchement… C’est pas possible d’être aussi gosse.
Eliott se saisit des trois valises à la fois en tenant la plus petite entre son bras et son avant-bras musclés. Elda ferme la porte et le suit jusqu’à la voiture pour ouvrir la malle arrière.

_ Tu es jolie, en passant.

Le compliment bref mais visiblement sincère fait rougir Elda et lui arrache un sourire timide. Elle s’y attendait, elle attendait ce compliment et commençait certainement déjà à s’impatienter du fait que son compagnon n’ait remarqué son accoutrement exotique.
En effet Eliott n’a pas tort, elle est très bien habillée; une chemise mousseline polyester blanche, donc assez transparente pour laisser entrevoir son bustier noir. Une culotte orange bien assez courte et des collants grillagés, aux pieds, des sneakers difficile à décrire mais ajoutant un très bon supplément à sa tenue décontractée.

_ Mais pourquoi toutes ces affaires !? On dirait que tu as apporté toute ta garde robe avec toi. S’exclame Eliott en rangeant les lourds bagages dans la mal.

_ Je ne pouvais pas quand même me déplacer sans mes livres Eliott et une valise en est presque pleine, j’ai aussi des affaires personnelles que je ne pouvais pas laisser… Des affaires de femmes.

« Les affaires de femmes »!! Cette expression a toujours apporté un suspense dans les esprits de tous les hommes et la plupart préfère ne pas en demander plus sur ce dossier.

_ On y va ? Tu es prête pour le voyage de ta vie !?

_ J’en sais rien !! Mais bon… Quand c’est bon, c’est bon ein!?

Eliott démarre le moteur et allume son lecteur audio pour faire jouer une musique que Elda bizarre affectionne beaucoup « No woman no cry » de Bob Marley.

En route pour l’aéroport !!

Une fois arrivé, tandis que Eliott se gare et fait sortir les bagages de Elda, cette dernière se retire pour passer un petite appel à sa mère qui à son insu a essayé de la contacter.

_ Allô Mam?

_ Je voulais juste savoir si finalement tu es restée sur ta décision de faire ce petit voyage ?

_ Oui oui t’inquiètes. En plus avec Eliott qui me motivait à le faire !? C’était impossible que je change d’avis sur ce coup. Dit-elle en lorgant Eliott qui lui sourit.

_ Eliott !?? Il est là avec toi ? Passe lui le téléphone je t’en prie ma chérie.

_ D’accord Maman. Éh !! Eliott il y a ma mère qui veut te parler.

Eliott accoure en se frottant les mains et faisant un sourire stressé. Il prend le téléphone et expire…

_ Allô Madame Williams.

_ Ooh, appelle moi Gabriella mon garçon, je te l’ai déjà dit. Insiste la mère de Elda avec une voix amicale.

_ D’accord, dorénavant je le ferai. Vous allez bien j’espère.

_ Très bien fiston. Encore plus quand Elda m’annonce le fait que tu feras partie de son voyage, c’est une extrême bonne nouvelle.

_ Le plaisir est pour moi Gabriella. Renchérit Eliott en souriant et regardant Elda. Il fallait bien que Elda trouve un moment de repos, étant donné la gravité de son état.

_ Oui, en effet. À moi seule j’étais incapable de la convaincre d’y aller. Mais heureusement tu étais là… S’il te plaît il faut la protéger. Là où vous allez on ne sait rien de cet endroit.

_ Comptez sur moi Madam… Gabriella.

_ Très bien. Tu peux me repasser ma fille s’il te plaît ??

Eliott remet le portable à Elda et retourne décharger leurs affaires.

_ Allô Maman ?

_ Elda soit sage je t’en prie… Et surtout saches que malgré le fait que tu sois entrain d’aller dans l’un de tes pays d’origine, tu restes tout de même étrangère là bas. Puisque tu ne connais aucun principe et aucune loi de là.

_ Ça je sais et je ferai mon max pour rester sur mes gardes. À part les moustiques que je vais sûrement rencontrer, je ne regrette plus rien.

_ Bon. Il faut que je te laisse tranquille maintenant, tu dois être pressée pour ton vol… Reviens moi vite pour me donner des nouvelles et me faire part des photos que tu auras prises.

_ Tu peux compter sur moi Maman… À plus.

Elda raccroche le portable qu’elle enfile derrière elle dans la poche arrière de sa culotte et s’en va aider Eliott à déplacer les bagages.

… Enfin ils arrivent au hall d’attente et ne tardent pas à retrouver leurs amis qui s’émerveillent en les voyant. Elda se jette dans les bras de Gaïa qu’elle n’a plus revu depuis. Eliott embrasse son ami Roméo et attrape Alfredo par le bras pour le serrer contre sa poitrine.

_ Qu’est-ce que vous foutiez tous les deux ? Ça fait des piges qu’on vous attend. S’écrie Giulietta.

Eliott regarde Elda du coin de l’œil sans rien dire.

_ Le principale c’est que vous soyez là et que nous ne soyons pas en retard pour le vol. Ajoute Alfredo en prenant Gaïa près de lui.

_ Je ne sais pas comment vous remercier pour votre présence à tous là, je suis super émue que vous soyez là. Gaïa… Alfredo, Roméo… Giulietta, et mon amour… Eliott. Renchérit-elle avec un sourire aux larmes.

_ Éh, tu vas pas quand même pleurer devant les mecs ma grande. Dit Giulietta en rigolant.

_ Je crois que ce voyage sera le début d’une grande d’histoire d’amitié et surtout d’amour. Tout ne pourra pas être parfait… Avec les moustiques qui nous y attendent. Elda rit. Mais qu’à cela ne tienne, nous allons en vacances.

À suivre…

Chroniques Universelles

Afficher plus

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page