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LES MVEMBA Épisode 07 : il m’obsède, je l’avoue

LES MVEMBA

Épisode 07 : il m’obsède, je l’avoue

Melvice Eboutou

Un instant, j’ai oublié le manque de maturité de cet homme. Vraiment, je suis déçue par son comportement totalement enfantin. Comment on peut te dire juste quelques mots et tu en fais un tas. Et c’est ça le taff de Marcien depuis qu’on est petit, se braquer tout à coup pour ne plus rien dire… Avant ça durait des semaines, et même des mois, cette fois, je ne sais pas combien de temps, il compte faire la tête, mais je n’ai pas l’intention de faire sa mère, je n’ai pas le temps de gérer les caprices d’un bébé géant.

Dylan : c’était comment votre sortie ?

Mon grand frère vient d’arriver au salon avec deux verres de whisky glacés, ce garçon, c’est comme s’il lisait dans mes pensées, parce que j’en ai vraiment besoin en ce moment. J’arrache mon verre et je bois.

Moi : c’était presque parfait.

Dylan : comment ça presque parfait ?

Moi : j’ai dit quelques mots de travers et Mr a décidé de ne plus me parler.

Dylan éclate de rire : ça, c’est vraiment Marcien Etoga, un vrai entêté… Mais il ne va pas durer fâché. Très tôt, il reviendra vers toi avec une humeur plus radieuse.

Moi : j’aimerais dire le contraire, mais j’espère vraiment que ça sera le cas… Un moment, je l’ai trouvé très intéressant.

Dylan : alors raconte moi. C’était comment ??

Moi : il m’a embrassé, c’est la chose que j’ai le plus aimé après notre conversation… Il faut avouer que c’est un mec qui sait faire.

Dylan : j’imagine. Donc, en définitif, vous allez vous fiancer ?

Moi : Dylan, j’ai une chose à te dire, quelque chose de vraiment importante et j’aimerais que tu gardes ça pour toi.

Dylan : est-ce que tu m’as déjà donné ton secret et j’ai balancé ? Tu me connais. Je suis comme un coffre-fort.

Moi : en fait, c’est par rapport à Maman, ses intentions pour ce mariage.

Dylan : quelles sont ses intentions ?

Moi : laisse tomber finalement… Rien de grave. Je préfère me concentrer sur ce qui arrive, si on est fait l’un pour l’autre, on va se marier.

Dylan : vous êtes fait l’un pour l’autre, c’est clair comme l’eau de roche. Mais bon… Juste que votre fierté à tous les deux dépasse la norme. Vous êtes vraiment bloqués, mais aussi tellement beau.

Moi : sinon Dylan, j’aimerais savoir quelque chose sincèrement… Tu peux me répondre ? Tu sais que je suis ta sœur et rien ne peut sortir entre nous.

Dylan sourit : bien sûr !! Tu peux…

Moi : dis-moi… Tu ne serais pas amoureux de Marcien ? Par tout hasard.

Le visage de Dylan change complètement et se transforme en un bloc de glace. Il est apparemment vexé et aussi gêné par ma question.

Dylan : de quoi tu parles ? Pourquoi tu demandes ça Melvice ??

Moi : j’en sais rien… C’est juste une question comme toutes les autres. Votre rapprochement à tous les deux et surtout la façon dont tu comportes avec lui.

Dylan : lui et moi sommes amis depuis notre enfance, avant même que tu ne viennes au monde… Et c’est tout ce que tu trouves à dire ! Pour de vrai ?

Moi : désolé. J’aimerais que tu oublies ça s’il te plaît, je ne sais pas ce qui m’est passé par la tête…

Tout à coup Papa débarque au salon et vient nous retrouver.

Papa : ils sont là mes deux petits anges…

Dylan se lève : je m’en allais justement. À plus tard.

Dylan s’en va et Papa vient s’asseoir près de moi en regardant son fils disparaître derrière la porte du salon.

Papa : qu’est-ce qu’il a celui-là ?

Moi : j’en sais rien. Je lui ai sûrement dit un truc de travers, depuis ces derniers temps, j’ai l’impression d’être une personne toxique…

Papa : c’est surtout parce que ton grand frère est très sensible. Ça va passer… Sinon comment tu vas ? (Il sourit.) Je t’ai vu te sauver hier avec Marcien.

Moi : oui. Nous sommes allés au restaurant, mais c’était surtout pour s’évader et s’éloigner un peu de cette maison où le centre des conversations, c’est juste nous et ce mariage.

Papa : écoute chérie, tu sais que jamais je ne te mettrai une quelconque pression sur tes décisions ou sur les choix que tu auras à prendre. Tu es libre de te marier et libre même d’être célibataire.

Mon père regarde derrière lui pour vérifier si personne ne nous regarde et se rapproche de moi pour chuchoter…

Papa : … C’est juste que ta mère panique. Elle pense que tu es de l’autre côté.

Moi : l’autre côté comment ?

Papa : que tu préfères faire le ciseau, ciseau donc que tu préfères te frotter plutôt que te faire péné…

Moi : papa ça suffit !!! J’ai compris. Je ne suis pas lesbienne. C’est quoi ces idées que vous vous mettez dans la tête ??

Papa : ce n’est pas moi, c’est ta mère… Mais en même temps, je me sens soulagé de l’entendre venant de toi-même. Nous les parents, nous aimons avoir peur pour nos enfants à leurs places.

Moi : mais vous exagérez quand même.

Papa : c’est ta mère Melvice. Moi, je suis juste la transition… Juste que voir ses deux enfants qui ne se marient pas. C’est comme si la famille Eboutou allait s’éteindre, c’est pour ça que parfois, on se fait du souci.

Moi : je comprends.

… Le lendemain, je m’en vais chez les Mvemba. La grosse tête de pierre de Marcien n’a toujours pas fait signe et ça m’énerve.

Dans la cour, je vois Nina, l’épouse de Dan qui est assise et se fait une lecture de magazine. Pourquoi pas profiter pour lui faire un coucou, après tout, c’est la famille.

Moi : cette perle toujours fraîche et ravissante !!

Nina sourit : tu veux parler de toi là.

Ce que j’apprécie beaucoup chez Nina, c’est son sourire, son sens de la responsabilité et son humilité malgré son caractère fort. C’est une vraie épouse et je pense que Dan a eu la chance de la trouver, puisque les deux se suffisent énormément. On s’embrasse en faisant des bises à la joue, je m’assois sur le siège près d’elle.

Moi : on dit quoi alors ma co’o ? Tu consommes encore les premiers mois de votre union.

Nina : maman laisse seulement, on profite encore du silence avant la tempête. Mais sinon de ton côté tout va bien ?

Moi : je ne me plains pas. Je suis venu chercher ton beau-frère… Marcien, il est là ?

Nina : je ne sais pas trop hein !? Depuis que je suis là je ne l’ai pas quand même vu sortir de sa maison et tout à l’heure, il passait un appel téléphonique à la terrasse là-bas.

Moi : merci bien… C’est gentil.

Nina : j’entends seulement partout comment on dit que vous allez vous marier. C’est un mariage arrangé ou quoi ?

Moi : maman laisse seulement. Mais c’est vrai qu’on apprend à se connaître au final et je ne sais pas si quelque chose peut naître entre nous.

Nina : j’aimerais tellement que ce soit le cas, parce que façon, vous êtes beaux là… C’est comme si Dieu vous avait créé seulement pour vous deux.

Moi : tu ne te vois pas avec ton chéri, sinon comment va ton prince charmant ?

Nina rigole : prince charmant kooh, il est là… Je survis dans son donjon. C’est une personne vraiment magnifique. En fait Melvice, je voulais te dire quelque chose.

Moi : Quoi ?

Nina : c’est vrai que tu ne fais pas encore officiellement partir de la famille Mvemba, mais j’aimerais qu’on apprenne vraiment à se connaître et que toi et moi, on puisse être des amis et surtout des coépouses qui s’entendent bien.

Je souris : je suis d’accord.

Nina regarde derrière moi : regarde qui arrive.

Je me tourne et qui je vois ? Brice Ekambi, le beau gosse qui s’en fout. Je me suis toujours dit que dans cette famille il y a des déjantés, mais Brice, c’est le pire. Toujours en culotte, chemise et jamais sans sa sacoche autour des reins et pourtant le mec est canon… Bref, il m’amuse, mais je l’apprécie.

Moi : ce garçon n’a pas toute sa tête.

Brice lève la main pour nous saluer, on en fait autant. Mais après, il court et vient nous retrouver.

Brice : comment vont mes femmes ??

Moi : nous sommes là non, le polygame. Tu as encore acheté un Gucci apparemment. Et la chaîne que tu portes là, c’est le vrai ?

Brice : tu as remarqué, c’est pour ça que je t’aime. Attends je vous explique…

Je regarde derrière et je vois Marcien sur sa terrasse, torse-nu.

Je me lève : à plus, tard, seulement, il faut que j’y aille.

Je vais chez lui et je toque. Il traîne un peu avant de venir ouvrir, sûrement à cause du temps qu’il prend pour descendre.

Il ouvre la porte et me regarde sans rien dire.

Moi : tu vas rester planté là comme un arbre ? Fais-moi passer (je le pousse et j’entre.).

Marcien : qu’est-ce que tu veux ?

Je ris dramatiquement : tu demandes pour de vrai ? Écoute, tu es tellement imbu de toi-même que parfois, je me sens tout ange devant toi… Tu sais quoi ? C’était une mauvaise idée de venir ici, je m’en vais.

Je veux sortir quand il me prend par le poignet et me tire vers lui. Je le regarde d’un air colérique et lui, il me sourit.

Marcien : tu es tellement jolie quand tu es dans cet état. C’est juste que j’adore quand tu te fais brûler par ta fierté… Toi aussi, tu m’as manqué.

Moi : Marcien Etoga qui es-tu ??

Marcien : un mec chaud qui a envie que tu éteignes les flammes sur lui.

Je regarde ce corps, on dirait plus un mur rude. Il pose ma main sur ses larges pectoraux et je me sens traversé par une onde électrique… Il se rapproche tout doucement de moi et m’embrasse, je m’abandonne complètement sur lui. Il appuie mes fesses en les pinçant.

Je chuchote : moi aussi, j’ai chaud…

Marcien : je sais un endroit où on pourrait éteindre les flammes.

Il soulève ma robe moulante et me soulève d’un coup par les fesses. Je croise les pieds autour de ses hanches en tenant ses joues. Il me fait monter.

À suivre…

Une série de Steph.

Source : chroniques Universelles
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