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OPINION : De l’urgence de réformer le Ministère du commerce et la prise en compte de la protection des consommateurs dans le budget de l’État. (Par Francis EYALLA, Président Exécutif National du Réseau National des Consommateurs du Cameroun (RNC)).

Il s’agit là des insuffisances de notre système de consommation locale et des défaillances du Ministère du commerce dans sa configuration actuelle.

Les pouvoirs publics ne veulent pas écouter la société civile…

Que devons-nous faire d’autres à part dénoncer tel que nous le confère la loi-cadre N°2011/012 du 6 mai 2011 portant protection du consommateur au Cameroun ?

Seraient-elles amnésiques nos autorités ?

Il y’a aucun sujet qui les intéressent du moment où ils sont eux-mêmes les actionnaires dans tous les business, les détaillants et grossistes, importateurs et hauts commis de l’État en même temps.

Tout le monde sait ce que certains ministres du gouvernement qui ont déjà mis plus de 10ans à leurs postes font mais personne ne dit rien et rien ne leur est fait et ils sont toujours à leurs postes; pendant ce temps de nombreux Camerounais meurent chaque jour pour avoir voulu s’alimenter.

Au Réseau National des Consommateurs du Cameroun (RNC) nous pensons que le Ministère du commerce est à réformer dans l’urgence et n’avons cessé de le dire à l’administration à travers le plusieurs correspondances et notes d’informations.

Où est la politique nationale de la consommation ? Où est la LOI sur l’infrastructure qualité au Cameroun ? Qui tire les ficelles pour que ces instruments stratégiques au développement du Cameroun et à la sécurité des consommateurs ne soient pas mis en place?

Voilà des questions que nous nous posons tous les jours au RNC.

Que devient le contrôle des prix au Cameroun ?

Que devient le contrôle des instruments de poids et mesures au Cameroun ?

Que fait la sous direction de la métrologie légale qui est d’ailleurs déjà obsolète et qui doit être très rapidement remplacée par l’Agence Nationale de la Métrologie Légale (confère directive CEMAC 02/19) qui est UN des 3 principaux piliers de l’infrastructure qualité et garant de l’émergence du Cameroun tant cher au Chef de l’État, une émergence qui ne sera jamais atteinte en 2035 du fait de l’absence de 2 principaux piliers stratégiques de l’infrastructure qualité au Cameroun sur les 3 qui forment l’ossature et le socle de l’émergence tant recherché et appelé de tous les vœux par le Père de la Nation S.E Paul BIYA, Président de la République qui a été trompé, menti et abusé par certains de ses collaborateurs et qui continue de l’être au sujet de cette fameuse émergence en 2035 qui ne sera pas possible si ces 2 structures ne sont pas mises en place dans l’urgence avec une totale autonomie opérationnelle de celles-ci.

Il s’agit alors de :

1 – L’Agence Nationale de la Métrologie Légale qui est rattachée à l’Organisation Internationale de la Métrologie légale basée à Paris.

Cette structure a pour mission de permettre à l’économie nationale de mettre en place une infrastructure de métrologie légale efficace, mutuellement compatible et internationalement reconnue, et ce, dans tous les domaines dont le gouvernement sera responsable, tel celle qui facilite le commerce, établit une confiance mutuelle et harmonise le niveau de protection du consommateur à l’échelon mondial.

2 – L’Agence Nationale de la Conformité qui est rattachée au Bureau International de la conformité qui est basée en Australie.

Cette structure a pour mission de permettre au gouvernement de déployer des procédures préventives lui permettant d’éviter de s’exposer à des risques liés au non-respect de la réglementation en vigueur au Cameroun.

Le troisième pilier qui lui existe déjà est l’Agence Nationale des Normes et de la Qualité (ANOR) qui est rattachée à l’Organisation Internationale de la Normalisation qui est basée en SUISSE…Sauf que les ennemis de la République lui ont conféré des prérogatives qui ne sont pas les siennes car l’Anor est rattachée à l’ISO qui est basée en SUISSE avec pour seule mission de produire des Normes qu’elles met à la disposition des professionnels (Entreprises, Industries, États…etc) qui les utilisent ensuite pour la mise sur le marché des biens et services qui sont proposés aux consommateurs…

Ainsi, l’agence nationale de la conformité va contrôler tous les produits issus des entreprises, de l’État et des industries pour s’assurer que le process de fabrication s’est fait en toute conformité avec les normes en vigueur…

Une fois que cette agence est passé, c’est au tour de l’agence nationale de la métrologie légale de prendre le relais pour s’assurer que les biens et services mis à la disposition des consommateurs respectent les éléments de métrologie y afférents… (poids, mesures, dosage, etc…)

L’ANOR ne peut donc pas être juge et partie c’est-à-dire fabriquer des normes qu’elle met à la disposition des professionnels et venir elle-même les contrôler par la suite au risque de collusion avec les entreprises, les industries et des administrations étatiques.

Toutefois si l’agence nationale de la métrologie légale et l’agence nationale de la conformité étaient mises en place et opérationnelles, les questions de contrebande, de contrefaçon, de commerce illicite, de tromperie sur la marchandise et bien d’autres seraient circonscrites et réduites à leurs simples expressions car chacune de ces agences pourraient employées en moyenne 10 000 personnes (des contrôleurs assermentés, des inspecteurs vérificateurs, un bureau d’enquêtes et d’analyses, des laboratoires…etc) et générées les recettes cumulées de la douane camerounaise et des impôts si ce n’est plus, chaque année.

Et pour y arriver, chaque produit et service issus des entreprises, des industries et de l’administration ferait l’objet d’un contrôle rigoureux avant d’être estampillé d’une vignette de conformité et d’une vignette de la métrologie légale garantissant la qualité du produit mais aussi la fiabilité de celui-ci en ce qui concerne les éléments de métrologie qui entrent dans sa composition mais aussi en ce qui concerne son poids ou la valeur du contenant ou du contenu ou même les volumes des différents intrants qui composent ledit produit ou les informations relatives au service X au moment de la mise sur le marché de ceux-ci.

L’agroalimentaire est un secteur hyper sensible qui nécessite des contrôles rigoureux sans quoi l’on court un risque sanitaire grave pour les consommateurs.

Au Cameroun on s’en fout et ceux qui ont reçu mandat du Chef de l’État pour faire le boulot préfèrent s’enrichir pendant que le peuple se meurt, se gave de poisons. Hélas, c’est l’une des raisons pour laquelle nous pensons que le Ministère du commerce doit absolument connaître des réformes urgentes dans sa configuration actuelle.

Ce Ministère du commerce devrait muté pour devenir le Ministère du commerce et de la Consommation Nationale, assorti d’une stratégie nationale de la consommation nationale élaborée par le Conseil Économique et Social pour implémentation avec la collaboration du Conseil National de la Consommation.

Ce Ministre du commerce et de la consommation nationale sera alors accompagné dans ses fonctions par un Ministre délégué auprès du Ministre du commerce Chargé de la consommation nationale, de la conformité, la métrologie légale et des prix, poids et mesures ou d’un Secrétaire d’État chargé de la consommation nationale, la conformité, la métrologie légale et des prix, poids et mesures.

Lire en détail l’article, en téléchargeant le PDF du journal ici : https://abelainfo.com/wp-content/uploads/2023/11/028-La-voix-des-entreprises_Mise-en-page-1.pdf

La Une du journal LA VOIX DES ENTREPRISES du mercredi 22 novembre 2023

Ça ferait que le Ministre du commerce et de la consommation nationale va continuer à s’occuper de l’import – Export (du commerce extérieur) pendant que le ministre délégué ou le secrétaire d’état chargé de la consommation nationale, la conformité, la métrologie légale et des prix, poids et mesures va exclusivement s’occuper de la consommation nationale (commerce intérieur) avec un encrage sur la protection des droits et intérêts des consommateurs, la métrologie légale, la conformité, les prix (de leur fixation et de leur contrôle mais aussi de la stratégie nationale des prix pour juguler l’inflation, au mieux la réduire à sa simple expression en maîtrisant les prix), les poids et les mesures. (fixation et contrôle).

Le contrôle de la conformité se fera alors en amont (dans les entreprises et industries au moment de la production et les administrations) et en aval (sur les marchés au moment de la distribution).

Il sera adossé à ce Ministère du commerce et de la consommation nationale un gigantesque bureau d’enquêtes et d’analyses ayant plusieurs laboratoires afin de lui permettre de contrôler en continu les biens et services proposés aux consommateurs au Cameroun.

Et pour être tout à fait complet dans mon analyse, Nous pensons qu’à cette réforme doit absolument s’ajouter la nécessité pour le gouvernement en général et le Ministère des Finances en particulier d’inscrire dans la loi de finances et au budget de l’État, d’un chapitre exclusivement dédié à la PROTECTION DU CONSOMMATEUR au Cameroun même s’il faudra dégager la modique somme de 100 Francs CFA par l’État par an pour la protection de chaque camerounais (consommateur), soit 2,8 milliards de Francs CFA pour les 28 millions de consommateurs que nous sommes actuellement au Cameroun (à titre indicatif).

Cela permettra donc de redistribuer chaque année cette enveloppe en guise de subvention équitable aux différentes associations de consommateurs assortis d’un cahier de charges et d’un contrat de performance avec obligation de rapports d’activité et financier en deux sessions ordinaires chaque année.

Ceci permettra d’évaluer chaque association et ainsi de radier de la liste par l’administration territoriale les associations de consommateurs qui n’atteignent pas leurs objectifs, et pires celles qui jouent les figurantes. ça permettra aussi d’augmenter l’enveloppe de celles qui travaillent effectivement et accompagnent efficacement le gouvernement dans sa politique nationale de protection des consommateurs et de la consommation locale nationale.

Voilà les propositions du Réseau National des Consommateurs du Cameroun (RNC) pour sauver la vie des Camerounais et permettre au Cameroun d’accéder à l’émergence tant voulue et recherchée par le Chef de l’État, Son Excellence Paul BIYA.

Nous ne saurons continuer à naviguer à vue avec notre consommation nationale sans aucun système ni mécanisme de contrôle de la consommation locale d’amont à aval, sans aucune stratégie nationale de la consommation pouvant nous permettre non seulement de maîtriser les prix des produits de grandes consommation et ainsi maîtriser l’inflation mais aussi clairement implémenter le PRODUIRE CE QUE NOUS MANGEONS ET MANGER CE QUE NOUS PRODUISONS qui est cette vision du Chef de l’État qui peine à prendre corps du fait du manque de volonté criard de certains membres du gouvernement mais aussi d’une politique nationale de la consommation et d’un mécanisme de promotion et d’accompagnement des producteurs locaux de la production artisanale vers l’industrialisation.

Francis EYALLA
Président Exécutif National du Réseau National des Consommateurs du Cameroun (RNC)
Membre de la société civile active et agissante.
Tél.: +237 694631659
Courriel : courrielrnc@gmail.com

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