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IMPORT-SUBSTITUTION : Ces facteurs qui plombent l’envol du secteur privé

[abelainfo] - Les entraves à l’implémentation de la politique d'import-substitution dans certains secteurs clés de l'économie camerounaise ont été mises en exergue par le patronat et certains opérateurs économiques, lors de la 4e édition du Cameroon Investment Forum (CIF) qui s'est tenu les 17, 18 et 19 avril 2024 dans la Capitale économique Douala.

La 4e édition du Cameroon Investment Forum (CIF) s’est ouverte hier, le 17 avril 2024, à Douala. Selon l’Agence de promotion des investissements (API), le forum de cette année se concentre sur la politique d’import-substitution dans les secteurs du riz, du maïs, du poisson, du lait et de l’huile de palme.

Officiellement lancée en 2021, la politique d’import-substitution, vise à remplacer les importations par une production locale accrue. Au cours de la 4e édition du Cameroon Investment Forum (CIF), les acteurs du secteur privé ont présenté leurs doléances au gouvernement, mettant en avant les améliorations nécessaires pour optimiser la mise en œuvre de cette politique. Célestin Tawamba, président du Groupement des entreprises du Cameroun (Gecam), souligne la nécessité d’espaces et de terrains pour produire localement du riz, du maïs, du poisson, du lait et de l’huile de palme. Il met en évidence le problème foncier au Cameroun, où le titre foncier ne garantit pas la sécurité des investissements, pouvant être révoqué par le ministre du jour au lendemain.

Dans le même contexte, Leonel Kungaba Fongoh, PDG de Global Corporation Group, une entreprise qui guide les investisseurs souhaitant s’implanter au Cameroun, propose de faciliter l’accès à la terre pour les projets d’investissement. Il suggère également d’allouer des terrains aux investisseurs étrangers, à condition qu’ils s’associent avec des Camerounais, une pratique courante dans d’autres pays.

Le ministère des Domaines et des Affaires foncières rappelle l’importance de se renseigner sur la réglementation applicable en matière d’acquisition de terres, notamment la circulaire de 2014 qui précise les conditions d’accès à la terre pour les investisseurs.

Le financement de l’agriculture est une autre problématique majeure soulevée par le président du Gecam. Il affirme qu’il n’existe actuellement aucun dispositif adapté pour financer ce secteur, qui ne bénéficie pas non plus d’un statut officiel au Cameroun. Gwendoline Abunaw, directrice générale d’Ecobank Cameroun et présidente de l’Association professionnelle des établissements de crédits du Cameroun (Apeccam), encourage les acteurs du secteur privé à se rapprocher des établissements de crédit pour mieux comprendre les options de financement disponibles.

Le secteur privé a également exprimé ses préoccupations concernant l’accès au marché. Selon le coordonnateur national du Centre du réseau des filières de croissance, Dr Simon François Yonga Bakalag, il est crucial de prendre en compte les exigences du marché lorsque l’on initie des politiques d’import-substitution. Il souligne l’importance de répondre aux normes du marché pour structurer efficacement une chaîne de valeur et réussir la commercialisation des produits.

Les représentants du secteur privé estiment qu’il est essentiel d’améliorer les réformes afin de réduire les importations de produits tels que le riz, le maïs, le poisson, le lait et l’huile de palme, et de réussir ainsi l’import-substitution de ces produits. Les statistiques présentées lors du Cameroon Investment Forum (CIF) 2024 révèlent que, en 2022, le Cameroun a importé plus de 841 000 tonnes de riz pour un coût de 264 milliards de FCFA et 143 000 tonnes d’huile de palme pour un montant de 57 milliards de FCFA, selon Investir au Cameroun.

Raphael Mforlem

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