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SANTÉ MENTALE : Les élèves du secondaire de plus en plus exposés

SANTÉ MENTALE

Les élèves du secondaire de plus en plus exposés

Blessures psychologiques, sentiments de rejets, pression familiale et sociale font partie des facteurs qui contribuent au mal-être mental des élèves pouvant être fatale pour leur existence.

Dans certains établissements d’enseignement secondaire de Yaoundé, 5 % de l’effectif des élèves font face à des troubles psychologiques dus au manque d’attention parentale, à l’influence environnementale, à l’oppression et au complexe d’infériorité. Parmi ces raisons, le jugement porté sur certains élèves par leurs camarades apparaît comme l’une des raisons principales de rejet et de leur mise à l’écart. C’est le cas de cet élève de la classe de 1re au Lycée bilingue d’application de Yaoundé : « J’en ai déjà tellement reçu de propos désobligeants que quand bien même ce n’est pas le cas, mon cerveau m’envoie des informations comme quoi j’avais été dénigré par un camarade et sur le coup, j’admets cette information, car j’y suis déjà habituée. J’ aime la perfection surtout pour ce qui est de mes études et mes camarades le savent. Lorsqu’il s’agit d’un exercice de classe, je m’y mets à fond et c’est ainsi que des coups d’yeux sont pointés sur moi et j’appréhende des préjugés à mon endroit comme quoi : elle se Croyez-vous la meilleure que qui ? Elle se croit surdouée ? Ces préjugés me poussent à me mettre à l’écart, j’ai comme impression de ne pas être à ma place ».En outre, la pression qu’exercent les parents sur les élèves est un autre facteur qui suscite, stress et surmenage chez certains élèves. Au lieu d’agir pour une bonne cause, les enfants représentés des actes par peur de représailles de leur parent. Une situation pas au goût des élèves. C’est ainsi qu’ils se retrouvent à faire l’impossible pour plaire à leurs géniteurs mettant ainsi le cerveau à l’épreuve. Selon des témoignages de certains élèves, il y a des parents qui vont jusqu’à proférer des menaces comme quoi l’enfant sera mis à la porte, les vivres lui seront coupés ou qu’il va être renié s’il est venu à échouer. Résultat, la réussite aux examens ou le passage en classe supérieure tant recherchée se transforme en échec.

La même pression est également exercée sur l’élève en milieu scolaire par les enseignants qui font usage de punitions et de propos insultants, mal perçu par certains élèves : « Il y a des enseignants qui passent le quart du temps à traiter des élèves de bête et de bon à rien durant le cours, tout ça me fait perdre confiance en moi. Ces mots déplacés prennent le dessus sur moi au point de me laisser croire que ce que l’enseignant dit de moi est vérité » révèle une autre élève qui préfère garder l’anonymat » révèle un élève de Franky High School.Pour Nadège Nangue Tekem médecin psychiatrique, « la pression de réussir avec des performances excellentes dans un environnement écolier et estudiantin, assez difficile, le fait pour les parents de faire des choix pour leurs enfants qui mettent les enfants dans une incertitude pour leur avenir font partie des éléments qui augmentent les risques de stress et d’anxiété que vivent les élèves tant à la maison qu’au sein des établissements, contribuent à causer des troubles mentaux chez les adolescents ».

Mais aussi, la psychiatre évoqué, l’influence des réseaux sociaux ou les adolescents sont exposés à des publications qui tendent à la comparaison, à l’envie d’être comme les autres alors qu’ils ne le sont pas; le harcèlement et l’intimidation de certains élèves vis-à-vis de ceux qui sont considérés comme des « intellos », ou ceux victimes des abus de toute sorte sont des facteurs qui concourent aux troubles mentaux chez les adolescents.« Nous avons eu à avoir des cas des élèves du second cycle qui ont traversé toute sorte d’abus en milieu scolaire. Pour la plupart, elles avaient des tendances suicidaires, des crises de dépression et une mauvaise alimentation chez certains qui contribuent au surpoids », confie Nadège Nangue.

Au regard de ce qui précède, certains établissements de la capitale optent pour des conseils pédagogiques question de discuter avec les élèves pour déceler le mal. Parfois, les pédagogues se voient dans l’obligation de convoquer les parents dans le but de discuter avec ceux-ci des problèmes auxquels font face leurs enfants pour ensemble trouver des solutions.Pour la psychiatre, il est impératif de solliciter une aide médicale le plus tôt afin d’éviter le pire au lieu d’aller voir les charlatans qui pourront retarder le processus de guérison et aggravé la santé mentale de l’enfant. En outre, Nadège Nangue recommande aux responsables d’établissements de maîtriser les signes pouvant affecter la santé mentale des élèves. L’on peut citer entre autres : la tristesse persistante, le refus de l’interaction sociale, la perte de poids, changement drastique de tempérament ou l’irritabilité, des changements de comportement qui vire à la violence.

Saurelle NINGUEM (stagiaire)

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