ENTREPRISES

ÉLECTRICITÉ : le Cameroun réclame 328 milliards FCFA à Eneo

[abelainfo] - Selon un document de conciliation des consommations d'énergie électrique, l'État du Cameroun révèle une dette bien supérieure de la part d'Eneo, concessionnaire du service public de l'électricité, par rapport à ce que la société réclame à l'État.

Un document de conciliation des consommations d’énergie électrique a été transmis à notre rédaction, mettant en évidence la dette du concessionnaire du service public de l’électricité envers les entités étatiques, qui dépasse largement ce qu’il revendique à l’État.

Selon ce document, les chiffres concernant les dettes croisées entre Eneo, concessionnaire du service public de l’électricité, et l’État du Cameroun révèlent que les consommations annuelles d’électricité de l’État sont inférieures à ce que Eneo réclame. Les justificatifs probants, tels que les procès-verbaux et les décisions de l’Agence de régulation du secteur de l’électricité (Arsel), confirment les créances d’Eneo sur l’État.

La réconciliation des chiffres effectuée jusqu’à présent révèle un solde en faveur de l’État s’élevant à 16,357 035 434 milliards de Fcfa, sous réserve de la validation des consommations des administrations publiques pour la période de septembre à décembre 2023.

L’État, constatant qu’il a une créance envers le concessionnaire plutôt qu’une dette, a décidé de monétiser cette créance en reprenant les dettes validées et réconciliées par l’Arsel, pour un montant de 30 milliards de Fcfa. Ce montant a été entièrement payé à Eneo en janvier 2024, dans le but d’aider l’entreprise à régler certaines de ses dettes urgentes envers ses fournisseurs d’énergie.

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En plus de ce paiement, des avances de paiement d’un montant total de 8 milliards de Fcfa ont été effectuées en faveur d’Eneo depuis le début de l’année 2024. Pour accompagner l’entreprise, l’État a décidé d’accélérer les décaissements hebdomadaires, passant de 1 à 2 milliards de Fcfa par semaine.

Le document de conciliation indique également que le montant de la compensation tarifaire pour l’année 2024, établi par l’Arsel, s’élève à 44,435 228 706 milliards de Fcfa. Afin de régler ses factures à temps et d’éviter les arriérés, l’État a déjà engagé une avance de paiement de 25 milliards de Fcfa, soit plus de la moitié du montant annuel prévu.

Concernant l’éclairage public, pour lequel Eneo a déjà reçu 8,3 milliards de Fcfa en 2023, le document révèle que le montant moyen annuel du prorata de TVA payé à l’entreprise ne dépasse généralement pas 10 milliards de Fcfa. Cependant, l’État a décidé de prendre en charge cette dépense au profit d’Eneo, bien que celle-ci soit normalement à la charge des Collectivités territoriales décentralisées.

Selon le document de conciliation, Eneo a reçu des paiements en espèces d’un montant de 300 milliards de Fcfa de la part de l’État, sans compter les paiements effectués par compensation des impôts et taxes. En revanche, l’État réclame à Eneo des créances d’un montant de 328,504 milliards de Fcfa au 31 décembre 2023.

En attendant la consolidation et la validation des opérations de conciliation par l’Arsel, il reste à déterminer la somme non conciliée de 261,738 milliards de Fcfa que Eneo devra encore payer à l’État, selon les données du document de conciliation.

A.Y

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