EnquêtesFrançaisSANTÉ

MASQUES, SCEAUX-ROBINETS ET GELS HYDRO ALCOOLIQUES : Le business du Covid-19 en chute libre

MASQUES, SCEAUX-ROBINETS ET GELS HYDRO ALCOOLIQUES

Le business du Covid-19 en chute libre

Malgré la résurgence de la pandémie, les activités lucratives autour du coronavirus ne connaissent une forte baisse par rapport à la première vague.

Ça grouille dans les artères de nos rues et marchés. Difficile de faire un pas sans être apostrophé par un jeune homme qui vous propose un masque de protection contre le COVID-19. Mais si les lieux de forte affluence sont pris d’assaut par de nombreux jeunes qui se sont spécialisés dans la commercialisation des gadgets contre cette pandémie, la quasi-totalité déplore la morosité du marché. Les bonnes affaires du coronavirus se racontent dorénavant au passé. Car, bien que les prix aient chuté, les gens ne se bousculent beaucoup moins qu’il y a un an. En effet, lors de l’apparition de la pandémie à coronavirus au Cameroun en mars 2020, l’Etat avait mis sur pied une batterie de mesures à respecter, pour protéger la population contre une éventuelle contamination. A la suite de ces mesures plusieurs activités novatrices avaient vu le jour notamment, la production locale et la commercialisation des cache-nez, la vente des gels hydro alcooliques et la commercialisation des sceaux- robinet pour ne citer que celles-ci.Jeunes, femmes et hommes se sont lancés dans les activités commerciales autour de cette maladie. La période de vaches grasses a permis à beaucoup de trouver leur compte. Une situation différente de celle induite par la seconde vague de la pandémie. Selon Kevin Dongmo, vendeur de cache-nez, rencontré au marché central, « lors de la première vague de la pandémie, les clients se méfiaient de la maladie du coup, tout le monde voulait se protéger en se procurant un cache-nez. De ce fait, la demande était énorme. Au quotidien je pouvais vendre 10 paquets de 50 cache nez. Je les vendais en fonction du client qui était face à moi. Le prix d’un cache-nez oscillait entre 1000 FCFA, 700 FCFA et 500 FCFA. A la suite de la seconde vague de la maladie, le cache-nez n’est plus commercialisé au prix évoqué plus haut, aujourd’hui il coute 100 FCFA sur le marché. Je le vends ainsi parce que nous achetons à un prix abordable, 3500FCFA pour un paquet de 50 cache-nez. Pour ce qui est de l’écoulement, c’est à peine si je vends un paquet par jour », chose que confirme Eric Takoumpo, grossiste. « Lors de la première vague, il n’y avait pas de cachenez sur le marché. Le peu qu’on trouvait coutait extrêmement cher ; un paquet de 50 cache-nez était vendu à 35 000 FCFA sur le marché. On retrouvait plus, ceux fabriqués par les couturiers. Pour la seconde vague du COVID-19, le prix des cache-nez est de 2500 FCFA pour un paquet 50 cache-nez. Aujourd’hui je suis capable de vendre 300 à 400 paquets par jour ».Pour ce qui est des masques en tissu, les couturières ont fait de bonnes affaires lors de la première vague de la pandémie. Aujourd’hui, c’est une chute drastique qui est observée dans ce secteur avec l’avènement de la seconde vague. C’est ce que nous ont fait savoir certaines couturières rencontrées au quartier omnisports, « les cache-nez fabriqués lors de la première vague de la pandémie étaient faits sur commandes. Le peu exposé sur les étals étaient commercialisés au prix de 500FCFA ou 300 FCFA.

Pour cette seconde vague, nous ne produisons plus car, les clients ne passent plus les commandes. Les cache-nez importés ont ravi la vedette à ceux produits localement et en plus, ils sont vendus au prix de 100 FCFA, à la portée de tous ». D’après des témoignages, depuis la résurgence de la pandémie, le maillon le plus affecté est celui de la production locale des cache-nez.Sceaux-robinet et gels hydro alcooliques

Ce constat ne s’éloigne pas de ce qui est observé dans la vente des sceaux- robinet. Ici, la clientèle a disparu. Les vendeurs sont plongés dans les souvenirs du bon vieux temps. « Au cours de la première vague, le marché passait, et je me faisais beaucoup de bénéfices. Par jour, je vendais au minimum 30 à 40 sceaux- robinet. Un sceau de 30 litres était vendu à 4500 FCFA, 5000 FCFA voire 6000 FCFA. Depuis l’avènement de la seconde vague de la maladie, la vente des sceaux-robinet a pris un sérieux coup. C’est à croire que la population n’a plus peur de la maladie. La prise des décoctions est la solution pour certains avis qui ont totalement asphyxié le commerce des sceaux -robinet. Aujourd’hui je peux passer tout une journée sans vendre un sceau et comme les clients ne s’intéressent plus, j’ai dû baisser les prix de moitié et même jusque-là il n’y a personne pour s’en procurer », déplore Guy René, vendeur de sceaux au marché central de Yaoundé.La commercialisation des gels hydro alcooliques n’est pas en reste, elle est victime du même sort. Sauf qu’ici, la demande est moindre comme nous l’explique, le responsable des rayons du supermarché Niki central, Richard Youta : « Au cours de la première vague de la pandémie, les gels hydro alcooliques ne s’achetaient pas en gros mais en détail (par pièce). Deux fournisseurs nous livraient le produit, 15 cartons par fournisseur soit un total de 30 cartons de gels hydro alcooliques qui étaient désemplis de nos rayons en un temps record au prix de 925 FCFA pour une contenance de 250 milligrammes. Depuis la résurgence de la pandémie, le gel hydro alcoolique davantage vendu en cartons et le prix par unité est légèrement moindre que lors de la première vague ».

Ces activités qui sont nées suite à l’apparition de la pandémie à coronavirus meurent à petit feu. Les Camerounais qui avaient une relative crainte du COVID-19 estiment désormais, pour la plupart, que la maladie peut être éradiquée par la simple prise des décoctions surtout que pour certains, le COVID19 n’est pas autant dévastateur qu’on veut le faire croire. Du coup, les uns et les autres lâchent prise. Notamment, s’agissant de se procurer des produits qui concourent à se désinfecter et à se protéger.

Raphael MFORLEM

Afficher plus

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page