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LE PLAN D’APUREMENT DE LA DETTE DES ENSEIGNANTS AU CAMEROUN EST-IL UN LEURRE ? (Première partie)

Par Mathieu Davy EYA, enseignant et auteur.

1- De la genèse à la recrudescence du problème

Une fois encore, la scène médiatique camerounaise est envahie par l’épineux problème de la condition enseignante au Cameroun. Alors que les débats et les avis se succèdent sur cette question, il importe
pour nous de poser sur la table analytique quelques éléments de réflexion.

Premièrement, nous commencerons par mettre à notre actif le fait que la réflexion sur la condition de l’enseignant est constante dans notre esprit. À cet égard, nous avons en 2020 publié un essai-poétique aux éditions Soleil, intitulé : Au secours! Je suis enseignant. Dans cet opuscule, avant que le mouvement baptisé OTS (On a Trop Supporté) ne prenne corps, nous mettions déjà en exergue tous
les facteurs déstabilisants de l’exercice du métier d’enseignant au Cameroun, qu’ils soient des facteurs sociaux, professionnels et surtout financiers.

L’intention au final de ce livre était de redonner à l’enseignement toute sa saveur et à l’enseignant toute sa valeur. C’était de construire le raisonnement à partir de ce que l’école, comme lieu de socialisation et comme matrice de capacitation de la règle commune de formation de l’identité citoyenne de l’individu, ne doit pas être embrigadée dans des considérations qui empoisonnent ses acteurs principaux à savoir les enseignants dans des perspectives de revendications financières et de revalorisation de leurs statuts sociaux sans fin.

Le cri « au secours! », était une vraie demande d’aide socio-professionnelle d’une corporation qui agonise et dont l’activité en crise se meurt à petit feu. Celui qui cri au secours, ne se reconnait pas fort mais plutôt assez faible pour demander de l’aide. La revendication des enseignants ne sonne pas, et il est illusoire de la voire ainsi, comme un acte d’affront à l’ordre et à l’autorité politique établi, bien au
contraire. Ce cri est plutôt un cri de détresse couplé d’une bonne dose de détermination d’atteinte de son autosatisfaction à travers l’exercice et la mise en valeur d’un droit républicain et inaliénable qui est de faire mériter à un ouvrier le salaire qui lui est dû.

LIRE AUSSI : l’intégralité du PDF du journal en cliquant sur le lien ci-après : https://abelainfo.com/wp-content/uploads/2023/09/021-La-voix-des-entreprises_Mise-en-page-1.pdf

La Une du journal LA VOIX DES ENTREPRISES

Deuxièmement, dans le journal mensuel Lignes d’horizons, nous avons en 2021 publié un texte dont le titre formulé tel que suit mettait en avant toute la teneur de la mécanique d’implémentation du mouvement OTS : Sortir la fonction enseignante des abysses: OTS et les travers de gouvernance.

À l’intérieur de cet article, nous avons analysé de manière spécifique la démarche abordée par OTS qui pour le moins était intéressante en plusieurs points avec deux variantes à mettre au compte de ceux qui en ont été les instigateurs. La première variante est que le mouvement était purement Pacifique, la deuxième est qu’il se faisait au sein des établissements scolaires.

Les enseignants avaient simplement pris la décision de se rendre dans ses institutions scolaires munis pour certains de pancartes et pour d’autres non, de s’asseoir, soit dans les salles de classe, soit au bureau des enseignants, d’y passer toute la journée et de ne dispenser aucun cours. La stratégie a porté largement ses fruits à cause de l’écho qui en a suivi.

Sauf que les décisions du gouvernement, somme toute pour apporter réparation au préjudice causé aux enseignants n’a semble-t-il, presque deux ans après, porté aucun fruit satisfaisant .

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