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ANNÉE SCOLAIRE 2021/2022 : La rentrée aux poches vides

ANNÉE SCOLAIRE 2021/2022

La rentrée aux poches vides

A quelques semaines de la reprise des classes, les parents déplorent le manque de moyens financiers pour inscrire leur progéniture et acquérir les manuels scolaires.

Il est 10 h ce vendredi 12 août 2021 au Flambeau éducatif bilingue (F.E.B), une école primaire et maternelle de la cité capitale. Dans son bureau, Pierre Kameni cofondateur, range ses documents après avoir présidé la réunion des parents d’élèves, nous dit-il. Au sujet de la rentrée scolaire, les inscriptions ont débuté dans cette école depuis le 9 août dernier. Deux semaines après, cette dernière a enregistré près de 30 élèves. Un chiffre légèrement élevé par rapport à l’année précédente à la même période. « Les parents sont encore à la traine en ce qui concerne les inscriptions. Ils attendent la dernière minute pour le faire. Mais nous pouvons aussi comprendre que la crise économique qui touche presque tous les secteurs d’activité est à l’origine de tout cela. Comparativement à l’année suivante où on ne savait même pas la date du début des classes », renseigne le cofondateur. Ici, les frais d’inscription s’élèvent à 10. 500 FCFA.

Renseigné auprès bon nombre de parents, la crise économique est à l’origine du manque d’engouement quant aux inscriptions. « La vie est devenue très dure es activités ne prospèrent pas du tout. Même dans les réunions que je fais, les adhérents font échec. J’attends encore à la rentrée avant de voir comment faire pour les inscriptions des enfants », envisage Viviane Wouokam, parent d’élève. Créé en 2013, cet établissement scolaire a mis sur pied des stratégies pour réduire le coût de la scolarité aux parents. « Dans notre école, la pension se paye en quatre tranches. Quand un parent possède à partir de trois élèves et qui compte solder la pension, l’élève bénéficie gratuitement d’une tenue de classe conforme chez un tailleur de son choix. Toujours pour cette catégorie de parents, ayant choisi de payer en deux tranches, nous leur faisons un prorata », explique Pierre Kameni.

Autre établissement décor identique. Ce 17 août au lycée bilingue d’Etoug-Ebé, Godlove Alungekane, président de l’Association des parents d’élèves et d’enseignants (A.P.E.E), renseigne certains parents et élèves au sujet des fiches d’inscriptions. Possédant 21.500 FCFA en poche, Felestine Ndangmoh arpente les couloirs de l’établissement pour inscrire sa fille Hephsibah Mafor, en classe de Form 1. Pour ce parent d’élève, elle préfère inscrire sa progéniture à temps malgré ses conditions financières très critiques. Depuis le début des inscriptions le 9 août dernier, ce lycée a déjà enregistré près d’une soixantaine d’élèves. Un chiffre resté constant comme les années précédentes, apprend-on. D’après le président de l’A.P.E.E, la grande affluence pour les inscriptions des apprenants commence souvent en début du mois de septembre, veille de la rentrée.

Fournitures scolaires

Direction marché. Assis devant son comptoir de commerce au marché Mokolo ce mardi 17 août, Marcel vendeur de fournitures scolaire, attend désespérément les clients. Canette en main, il ingurgite une boisson importée en faisant des commentaires avec le vendeur qui a garé sa brouette tout proche.Pour Marcel, l’activité est au point mort. « Nous ne vendons rien pour l’instant. La plupart des clients viennent prendre des renseignements sur les prix des choses et s’en vont sans rien acheter. C’est depuis deux ans que nous vivons cette situation dans notre activité. Je n’ai pas encore vendu 20.000 FCFA depuis une semaine », explique ce quadragénaire. Sur son comptoir, sacs de classe, gourdes et bottes pour enfants sont au rendez-vous aux prix de 2000, 3000, 5000… 20.000 FCFA pour sacs, 1500/5000 FCFA pour gourdes, 1500/2000 FCFA pour bottes.

Non loin de là, Colins, tenancier d’une librairie s’accorde avec une dame sur le prix des fournitures. La dame en question s’en va après avoir acheté les fournitures de 13.000 FCFA. Au comptoir, les cahiers se vendent en gros et détail. Les prix varient en fonction du nombre de page et de la qualité 200 FCFA (100 pages), 350 FCFA (200 pages), 600 voire 2500 (300 pages). Pour un paquet de 5 cahiers, il faut débourser 1000 FCFA (100 pages), 1800 FCFA (200 pages), 2500 à 2800 FCFA (300 pages). Pour ce qui est des livres, les prix sont marqués au-dessus. Par exemple pour l’école primaire, il y a mon cahier de graphisme et d’écriture (1000 FCFA), Inclusive English 1800 FCFA), les brillants (1500), Majors en sciences et technologie (1500 FCFA) etc. Ceux du secondaire sont également présents : mathématique 6ème (4000 FCFA), informatique 5ème (3500 FCFA), littérature 4ème (2000/ 2500 FCFA) entre autres. D’après le constat du reporter de Repères, sur le marché, bien que les prix des manuels scolaires soient homologués, les manœuvres sont mises sur pied par les vendeurs pour accroitre le profit. Sur chaque manuel, les vendeurs augmentent 200 FCFA pour s’en sortir, disent-ils.

A propos de la disponibilité des livres sur les étals à moins deux semaines de la rentée, la pénurie pour certains et la rareté pour d’autres est perceptible. « Il y a certains livres qui ne sont pas encore disponibles sur le marché », déclare Leonard Mbemo, libraire. Pourtant répondant aux questions d’un journaliste sur la chaîne de télévision Canal 2 international ce 11 août, Appolinaire Ngassa, président du Syndicat des libraires et papetiers du Cameroun, affirmait que « cette année on ne parlera plus de pénurie. Le Conseil national d’agrément des manuels scolaires et les éditeurs se sont battu pour que les livres au programme soient disponibles au Cameroun à temps ».

Martial NZIEMIE

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