BANQUE ET FINANCE

BANQUE AFRICAINE DE L’ÉNERGIE : le Cameroun n’est pas de la course

[abelainfo] - Le pays de Paul Biya ne fait pas partie des candidats en lice pour abriter le siège de la Banque africaine de l’énergie, une institution visant à soutenir le développement énergétique du continent. Sept pays se disputent actuellement cette opportunité, tandis que le pays hôte sera désigné d’ici la fin du mois de mars.

Alors que sept pays se battent pour accueillir le siège de la Banque africaine de l’énergie, dotée d’un capital initial de 5 milliards de dollars, le Cameroun ne fait pas partie des prétendants sélectionnés. Cette institution vise à soutenir les investissements dans le secteur énergétique en Afrique, qui souffre d’un taux d’électrification particulièrement bas. Près de 900 millions d’Africains n’ont pas accès à une forme d’énergie moderne, et plus de 600 millions n’ont pas accès à l’électricité, ce qui entrave considérablement le développement socio-économique du continent.

La création de la Banque africaine de l’énergie est une initiative de l’Organisation des producteurs de pétrole africain (Appo), qui souhaite surmonter l’obstacle majeur du financement dans le domaine de l’électrification en Afrique. Cette institution sera chargée de développer les infrastructures énergétiques, de combler le déficit électrique et d’améliorer la qualité de vie des populations du continent.

Les pays candidats à l’accueil de cette banque sont l’Afrique du Sud, l’Algérie, le Bénin, la Côte d’Ivoire, l’Égypte, le Ghana et le Nigeria. Ces pays, puissances économiques et grands producteurs de pétrole et de gaz en Afrique, montrent ainsi leur intérêt pour cette future institution. Le pays choisi pour abriter le siège de la Banque africaine de l’énergie bénéficiera d’un statut particulier et aura une influence significative sur le marché énergétique régional et international, ainsi que l’accès privilégié à d’importants investissements énergétiques.

L’Appo a dévoilé certains critères pris en compte pour la désignation du pays hôte, notamment la disponibilité de locaux adaptés et la souscription préalable au capital social de la banque. Parmi les candidats, le Nigeria, premier producteur de pétrole du continent, espère obtenir le siège afin de renforcer le financement de ses projets énergétiques, malgré son faible taux d’électrification. L’Algérie, quatrième producteur de pétrole et premier producteur de gaz en Afrique, et l’Égypte, nouveau grand producteur de gaz et ambitionnant de devenir un hub énergétique régional, sont également des concurrents sérieux.

La Une du journal LA VOIX DES ENTREPRISES parution du jeudi 28 mars 2024.
Obtenez la version numérique sur http://www.ekiosque.cm

L’Afrique du Sud, première puissance industrielle du continent, souhaite également accueillir la banque pour résoudre son problème énergétique persistant et réduire sa dépendance au charbon en favorisant les énergies renouvelables. Malgré son statut de non-producteur de pétrole et de gaz, contrairement aux autres candidats, le pays peut compter sur d’autres atouts. Le Ghana, bien que petit producteur de pétrole et de gaz, est également considéré comme l’un des favoris en raison de son siège obtenu en 2020 pour la Zone de libre-échange africaine.

La Côte d’Ivoire, nouveau producteur de gaz et de pétrole, ainsi que le Bénin, qui a accueilli une réunion de l’Appo en novembre 2023, sont considérés comme des outsiders dans cette course.

La désignation du pays hôte se fera par consensus, en fonction des atouts présentés par chacun des sept pays candidats. La Banque africaine de l’énergie devrait commencer ses activités d’ici mi-2024.

Il convient de rappeler que les pays africains possèdent un potentiel énergétique exceptionnel inexploité, avec des réserves estimées à plus de 125 milliards de barils de pétrole brut prouvés et plus de 650 billions de pieds cubes de gaz naturel. De plus, le continent dispose d’un potentiel énergétique considérable en termes d’énergies renouvelables, telles que l’énergie solaire, éolienne et hydraulique. La création de la Banque africaine de l’énergie représente une opportunité majeure pour mobiliser les ressources financières nécessaires afin de développer ces infrastructures et d’accélérer l’électrification du continent.

Bien que le Cameroun ne soit pas parmi les pays en lice pour abriter le siège de la Banque africaine de l’énergie, cela ne signifie pas que le pays sera exclu des bénéfices de cette institution. En tant que membre de l’Appo, le Cameroun pourra bénéficier des financements et des projets de développement énergétique soutenus par la banque. De plus, la création de la banque contribuera à renforcer les partenariats régionaux et internationaux dans le secteur de l’énergie en Afrique, ce qui pourrait également profiter au Cameroun.

Il reste à voir quel pays sera finalement choisi pour accueillir le siège de la Banque africaine de l’énergie. Quel que soit le pays sélectionné, cette institution jouera un rôle clé dans la transformation du paysage énergétique du continent africain et contribuera à améliorer les conditions de vie de millions de personnes en leur donnant accès à une énergie fiable et abordable.

Raphaël Mforlem

Afficher plus

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page