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QUÉBEC -GASPÉSIE : l’arrivée des infirmiers africains reportée pour manque de logements

Ils sont au total 50 infirmiers afro-descendants qui devaient venir prêter main-forte au réseau de la santé de la Gaspésie ce printemps faute de logements disponibles pour les accueillir, leur arrivée s’est vue reportée.

La pénurie de médecins frappe durement Gaspésie, région éloignée des grands centres, comme le souligne le porte-parole du Cisss de la Gaspésie Lou Landry. « Il y a un manque important de personnel chez nous, on parle de 100 infirmières ».

L’automne dernier, une première vague de 38 infirmiers venus d’Afrique a foulé le sol gaspésien pour aider à combler les besoins de main-d’œuvre. Recrutés par le gouvernement du Québec, ces nouveaux arrivants sont actuellement entrain de compléter une formation d’appoint de quelques mois, après quoi ils pourront venir en renfort au personnel de la santé du coin.

Pour la seconde vague, elle compte une cinquantaine d’infirmiers et infirmières issus du Maroc, de la Côte d’Ivoire, du Bénin et de l’Algérie qui étaient censé arriver au mois d’avril 2023. Sauf que ce ne sera plus le cas. Leur arrivée est reportée à l’automne en raison du manque criant de logements, car certains sont accompagnés de leur conjoint ou famille.

Lou Landry confie : « C’est une super belle solution qui vient répondre à un besoin chez nous, mais qui amène son lot de défis, notamment le logement ». En outre, il souligne que le Cisss travaille actuellement avec les municipalités et les MRC pour trouver une solution. Il ne cache pas que la même problématique s’est présentée l’automne dernier, avec les premiers arrivants étrangers. « Tout le monde avait un toit sur la tête, mais il y en a qui ont logé dans des auberges pendant quelque temps pour assurer une transition à leur arrivée. On avait fait un appel à la population pour essayer de mousser un peu, faire rejaillir un peu des offres de logements. »

Christine Fréchette, ministre de l’Immigration du Québec.

En tournée pour mesurer l’intérêt des régions pour les nouveaux arrivants, la ministre Christine Fréchette s’est arrêtée à Gaspé. Elle constate que plusieurs coins de la province ont un appétit comme jamais auparavant d’accueillir des immigrants. Sauf que cet engouement pour les nouveaux arrivants ne suffit pas. Il faut aussi être en mesure de répondre aux besoins de ces personnes, plaide la ministre de l’Immigration. « Il faut dire à quel point la capacité d’accueil peut-être limitée, souligne-t-elle. On ne peut pas aller dire aux gens de s’établir à une heure de Gaspé et de venir travailler chaque matin, alors qu’ils n’ont pas de voiture, il n’y a pas de transport en commun, il y a deux taxis dans la ville de Gaspé, on n’a pas le choix que de prendre ça en considération ! », a indiqué madame la ministre.

Plus d’immigrants en région, mais pas de hausse des seuils

Même si le gouvernement Legault est pour la régionalisation de l’immigration cela ne signifie pas qu’il faille hausser les seuils d’immigration à accueillir dans les régions. Christine Fréchette est actuellement en tournée afin de prendre le pouls du terrain en vue des consultations visant à fixer le nombre d’immigrants que le Québec accueillera dans les prochaines années. En raison des besoins de main-d’œuvre, la ministre de l’Immigration admet qu’une baisse des seuils serait « étonnante ».

Si son gouvernement ne ferme pas la porte à une hausse, elle n’exclut pas non plus de reconduire le niveau d’immigration actuel, fixé à 52 500 étrangers par an.

D’après la ministre Christine Fréchette, « Ce n’est pas parce qu’il y en a plus qui vont en région qu’on augmente les seuils. On peut répartir différemment la tarte, il peut y en avoir un peu moins à Montréal, un peu plus en région ». À l’heure actuelle, 75 % des nouveaux arrivants choisissent Montréal pour s’établir et travailler. Le Québec n’obtient que 4 % soit moins de 5 % des immigrants, et la Gaspésie, un maigre, 1 %.

« Il y a un décalage en ce moment, ce n’est pas représentatif du poids des différentes régions, la répartition qu’on a de l’immigration. Si on se met à rétablir ça, l’équilibre va être différent, mais encore là, il faut que les gens soient en mesure d’accueillir les nouveaux arrivants adéquatement et de les accompagner », plaide la ministre Christine Fréchette.

RM, Source : Troc Radio Canada.

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