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CAN 2021 : toute la vérité sur la Task Force

Au soir de la 33e édition de la Coupe d’Afrique des Nation organisée au Cameroun du 9 janvier au 6 février 2022, des voix se lèvent et accusent certains hauts responsables de l’administration camerounaise membre de la Task Force CAN, de malversation. Sauf que beaucoup de vérités sur les origines et la gestion de la Task Force CAN, sont peu connues de l’opinion.

Lorsque Paul Biya décide d’approuver la proposition d’Issa Hayatou, alors Président de la CAF, de confier l’organisation de la CAN masculine de football de 2019 au Cameroun, Paul Biya créé le 03 octobre 2014, dès l’officialisation de cette décision par la CAF, un Comité chargé de la préparation de la CAN 2019 (Comip-CAN), avec pour président Philemon Yang, qui à l’époque occupait les fonctions de Premier ministre chef du gouvernement.

Plus d’un an après la mise en place du Comip-CAN, la CAF a attiré l’attention du Chef de l’Etat sur la lenteur dans l’exécution des différents chantiers, dont les hôtels, hôpitaux, stades de compétition, terrains d’entraînement, etc. devant servir à l’organisation de la CAN. En effet, les administrations impliquées dans la réalisation de ces chantiers faisaient face aux interminables procédures lenteurs administratives. Au point où l’on a même entendu de pratiques de corruption dans l’attribution des marchés.

Parmi toutes ces allégations ce qui était évident, c’est que les retards observés dans la réalisation des différents chantiers avaient un impact sur l’organisation tant de la CAN 2016 et 2019, par le Cameroun. Faut-il le rappeler, le Cameroun s’était également vu attribuer l’organisation de la CAN féminine de 2016. Dans l’optique de mener à bien, ces chantiers qui accusaient déjà des retards considérables, Paul Biya a confié la préparation de ces deux compétitions à son plus proche collaborateur, Ferdinand Ngoh Ngoh, Secrétaire général de la présidence de la République.

Création de la Task Force CAN

En septembre 2015, Ferdinand Ngoh Ngoh a mis en place un Groupe de travail spécial, dénommé « Task Force CAN » et présidée par le Conseiller technique Ayem Moger, chargé des infrastructures à la présidence de la République. Ladite Task Force était constituée des représentants du Secrétariat général de la PRC et des administrations sectorielles à l’instar du Minfi, Minepat, Minmap, Mintp, Minhdu… impliquées dans la mise en œuvre du portefeuille des projets CAN.

Une méthode de travail va être mise sur pied par le Sgpr en vue de réduire les lenteurs administratives et les blocages entre les ministères, en rassemblant toutes ces administrations autour d’une même table. C’est ainsi que les dossiers ont pu été examinés de manière collégiale, en toute transparence et dans une grande célérité. Et les résultats du travail de la Task Force ont commencé à être perceptibles. Le 31 décembre 2015, les contrats relatifs à la construction des complexes sportifs d’Olembe et de Japoma ont été signés.

En outre, des informations dignes de source font état de ce que, les offres techniques et financières soumises par les maîtres d’ouvrages ou reçues directement des entreprises, analysés par la Task Force, se faisaient en présence de tous les membres de ce groupe de travail, et chaque membre était libre de donner son avis. Une fois les offres jugées pertinentes étaient présélectionnées, des négociations étaient ouvertes avec les entreprises par la Task Force. Chose qui a permis de réduire les coûts financiers des projets et de raccourcir les délais de traitement des offres.

À en croire certaines sources, les propositions d’attribution des marchés étaient soumises à la validation du Chef de l’Etat, par l’entremise de Ferdinand Ngoh Ngoh. Et en cas d’approbation, ce dernier se chargeait de notifier le ministère des marchés publics (Minmap) ou le maître d’ouvrage compétent l’autorisé à signer les contrats y afférants. La Task Force avait également pour mission de valider les décomptes des travaux dûment approuvés par les maîtres d’ouvrages, avant de les soumettre à la sanction du Sgpr, par ailleurs ordonnateur du budget CAN, et de veiller à leur exécution effective sur les différents sites de compétition.

Entre 2015 et 2021, la Task Force a effectué une centaine de missions et descentes sur le terrain. Des missions qui ont permis de corriger des erreurs observées sur certains chantiers, d’accélérer le rythme de réalisation des travaux et de rattraper les retards observés sur les différents sites. L’ingénierie financière adoptée par la Task Force a également permis de rationaliser et de maîtriser les dépenses relatives à l’exécution des projets CAN, dont la dotation initiale était de 140 milliards FCFA.

Dans le but de garantir la traçabilité des paiements effectués, Ferdinand Ngoh Ngoh a instruit que les ressources soient logées dans un compte spécial ouvert dans les livres du Trésor public. Au fil du temps, ce compte spécial a été abondé par les fonds issus des lignes budgétaires des départements ministériels impliqués dans la réalisation des projets CAN. D’après certaines informations, le Minfi a par ailleurs désigné un régisseur chargé d’effectuer les paiements des travaux de la CAN financés par le budget de l’Etat.

Pour ce qui est des projets exécutés sur financements extérieurs, les paiements étaient assurés directement par les banques étrangères au profit des entreprises bénéficiaires, à la diligence de la Caisse Autonome d’Amortissement (CAA). En sa qualité de superviseur de la Task Force, Ferdinand Ngoh Ngoh était l’ordonnateur des dépenses de la CAN, sur la base des décomptes produits par les entreprises et approuvés par les maîtres d’ouvrages. Le dispositif mis en place était tel qu’aucun FCFA dédié à la CAN n’est rentré dans les comptes du Secrétariat général de la présidence de la République (Sgpr) et ne pouvait donc pas être détourné par les membres de la Task Force.

Autre point saillant, Ferdinant Ngoh Ngoh, a consacré tous les fonds reçus à l’investissement et rien au fonctionnement. Cela étant, la totalité des 140 milliards FCFA mis à disposition par le Chef de l’Etat et les budgets subséquents dédiés à la préparation de la CAN ont été affectés à la construction des infrastructures de la CAN ; ce qui a permis de faire des économies substantielles et d’écarter les risques de malversation. Les frais de fonctionnement de la Task Force CAN (missions uniquement) ont été entièrement supportés par le budget normal du Secrétariat général de la présidence de la République.

L’efficacité de la Task Force

La Task Force a permis au Cameroun de relever le défi de l’organisation de la CAN féminine en 2016, à la grande satisfaction de la CAF. Après le départ de Issa Hayatou à la tête de la CAF, succédé par l’arrivée du malgache, Ahmad Ahmad, le 17 mars 2017, l’organisation de CAN 2019 appris un coup et certains compatriotes à des fins politiques tant à l’intérieur que de la diaspora ont tout fait pour que l’organisation de la CAN 2019 soit retirée au Cameroun avant l’élection présidentielle d’octobre 2018. D’autres hautes personnalités qui n’avaient pas apprécié le fait que le Chef de l’Etat ait confié l’organisation de la CAN à Ngoh Ngoh, ont entrepris de torpiller la réalisation des projets engagés, l’objectif étant de faire échouer le Sgpr.

Suite aux agissements antipatriotiques de certains Camerounais, Ahmad Ahmad avait démultiplié les exigences de la CAF et complexifié le cahier de charges à remplir pour abriter cette compétition, dans le but de retirer au Cameroun l’organisation de la CAN 2019 au profit du Maroc. Alors même que le Cameroun s’était vu attribuer l’organisation de la CAN 2019 suivant un format de 16 équipes nationales réparties sur 04 sites, Ahmad a de façon inédite et contre toute attente, fait passer le nombre d’équipes à 24 et le nombre de sites à 06. Au regard de ce nouveau format de la CAN et des contraintes infrastructurelles qui en découlaient, le président Paul Biya a décidé faire de l’organisation de la CAN, une question de fierté nationale.

Pendant que Cameroun se préparait à relever le défi de l’organisation, la CAF a décidé de procéder à un glissement de calendrier, le Roi du Maroc n’ayant pas voulu, par amitié pour le Chef de l’Etat, se rendre complice d’une telle forfaiture en acceptant l’offre faite à son pays par la CAF d’abriter la CAN 2019. C’est finalement l’Egypte, dans sa volonté d’en découdre avec le Président Issa Hayatou, qui a manœuvré dans l’ombre pour se voir confier la CAN 2019. À la faveur de ce glissement, les CAN 2021, 2023 et 2025 ont respectivement été attribuées au Cameroun, à la Côte d’Ivoire et à la Guinée.

Une fois les manœuvres de rendre ridicule le Cameroun à l’échelle internationale n’ont pas pu prospérer, la CAF a été obligée de se raviser et de revoir à la baisse son cahier de charges particulièrement ambitieux. Suite à ce revirement spectaculaire, le Cameroun s’est retrouvé avec un trop-plein d’infrastructures sportives et hôtelières, dont certaines n’étaient plus indispensables pour l’organisation de la CAN 2021. La Task Force s’est donc concentrée sur les chantiers indispensables pour la CAN 2019, sachant que les autres projets résiduels seraient conduits à terme après la CAN.

Sous très haute impulsion du Chef de l’Etat, la supervision étroite de Ngoh Ngoh et le dévouement de la Task Force, la CAN 2021 organisée par le Cameroun a connu un succès planétaire incontestable. De l’avis de la CAF et de nombreux observateurs avertis de par le monde, la CAN 2021 fut la plus belle de tous les temps, ce qui a valu au Cameroun plusieurs lauriers à l’échelle internationale.

Le Cameroun à la hauteur du cahier de charge CAF 

Il est important de noter qu’à date, seuls quelques pays comme le Maroc, l’Egypte, l’Afrique du Sud et désormais le Cameroun, sont capables de satisfaire aux exigences imposées par le nouveau format de la CAN (24 équipes). L’on sait que la Côte d’Ivoire, qui est censée organiser la CAN 2023, éprouve d’énormes difficultés à faire avancer les différents chantiers y afférant. L’organisation de la CAN 2025 a été retirée à la Guinée au profit du Maroc et la CAF a décidé de confier l’organisation de la CAN 2027 à 03 pays (Tanzanie, Kenya et Ouganda). Ceci permet d’apprécier l’ampleur du défi relevé par le Cameroun en organisant la CAN 2021.

Malgré les exploits, les ennemis du Sgpr n’ont pas arrêté leur campagne de dénigrement. Ils continuent de le vilipender et d’houspiller la Task Force CAN, en excipant des retards observés dans le démarrage de la 2e phase du Complexe d’Olembé et du non-achèvement de certains chantiers CAN à Garoua. Pourtant, il n’échappe à personne que ces retards sont liés aux difficultés de collaboration entre le maître d’ouvrage (Minsep) et la société Magil concernant l’exécution de la phase 2 du Complexe d’Olembé, et que l’achèvement des chantiers de Garoua est tributaire de la trésorerie de l’Etat. Nous sommes du reste informés qu’un Protocole d’accord a récemment été signé entre Magil et le Minsep en vue de l’achèvement du Complexe Sportif d’Olembe et que les travaux ont repris sur les chantiers non achevés de Garoua.

Nonobstant les réalisations obtenues grâce à la détermination des membres de la Task Force CAN, certaines hautes personnalités en poste et quelques politiciens en quête de notoriété continuent de manipuler l’opinion et s’évertuent à ternir le prestigieux bilan de Paul Biya, n’hésitant pas à parler de « Cangate » ou « d’Olembegate ». Or, toutes les infrastructures requises pour la CAN 2021 ont été livrées au-delà même des exigences de la CAF.

Au regard des élément susmentionnés, l’organisation de la CAN 2021 fut une véritable success story qui a valu à notre pays de remporter le 03 mai 2022 aux États-Unis d’Amérique le prix d’or de la catégorie « People’s Choice Events » au Global Eventex Awards, les membres de la Task Force CAN y ont fondamentalement contribué. Pendant près de 07 ans, ils ont su donner de leur temps, de leur énergie et de leur savoir-faire, dans une atmosphère d’hostilité incroyable et une adversité indescriptible. Au prix d’énormes sacrifices, ils ont surmonté les écueils dressés sur leur chemin, enduré les injures, railleries et quolibets de leurs calomniateurs, tout en faisant preuve d’engagement, de désintéressement, d’exemplarité, de probité et d’abnégation au travail.

Raphael Mforlem

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