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COUPE D’AFRIQUE DES NATIONS (CAN) /FÉDÉRATION CAMEROUNAISE DE FOOTBALL (FECAFOOT)

COUPE D’AFRIQUE DES NATIONS (CAN) /FÉDÉRATION CAMEROUNAISE DE FOOTBALL (FECAFOOT)

D’après Viviane Madeleine Ondoua Biwolé, ces deux instances sont indispensables au moins pour deux raisons. La première, c’est que la CANTOTALÉNERGIE2021 survient à un moment où l’exécutif de la FECAFOOT vient d’être renouvelé ; et la seconde raison réside dans le fait que la CAN intervient dans un contexte politique, économique et social difficile. La Coupe d’Afrique des Nations est donc une bonne occasion de fédérer les émotions voire les acteurs politiques ou économiques. Découvrez ci-dessous, l’analyse de l’enseignante, Professeur associé Epilamp Program à Yalé University, chercheuse, experte en gouvernance publique, à quelques heures du coup d’envoi de la CAN TOTAL ÉNERGIES 2021 prévu le 9 janvier 2022 au stade d’Olembé dans la capitale politique Camerounaise.

En effet, à la CAN, on supporte son équipe, son pays. Il ne s’agit pas d’une posture de raison, mais de passion. C’est un moment de communion qui fait oublier les différences de classes sociales ou politiques. L’enjeu d’un tel événement est donc à la fois politique, économique et social. Nous serons tous derrière les lions indomptables, quel que soit notre appartenance ethnique, politique ou religieuse.

Chers Lions indomptables, vous cristallisez nos intérêts. Ce qui compte, c’est vous ; rendez-nous fiers et dignes de miser sur vous comme véhicule de bonheur… C’est un contrat social autour du ballon dont les effets en dehors des stades sont incommensurables. Le match se jouera donc dans les stades, dans les gradins, dans les ministères, les entreprises, les quartiers, les villages, les ménages. Ah oui, il ne s’agit pas d’un simple jeu, mais d’un véritable enjeu de société. Nous sommes donc tous acteurs directs ou indirects et devons faire prospérer cette émotion, la transformer en énergie positive et l’infuser dans nos relations sociales, politiques et communautaires.

La tenue de la CAN est déjà en soi un événement heureux, les victoires des lions contribueront à prolonger le plaisir et à le faire durer. Il s’agit alors de créer cette « Maggie » communicative, la piloter et la pérenniser. Oui, vous avez bien lu, il faudra la piloter, car il y aura une après CAN. Celle-là se poursuivra avec la FECAFOOT.

À ce sujet, Monsieur Eto’o Fils, personne ne vous pardonnera de nous abandonner… Vous avez la responsabilité de maintenir la flamme et pour cela retenez que le compte de vos 100 premiers jours est déjà déclenché !

Le football sera l’un des sujets d’actualité et de passions au moins pour les deux prochaines années au Cameroun. Moins qu’une affaire de championnats ou de matches, il s’agira plus de rendre une entreprise viable et efficace. Pour cela, nous devons bien apprécier l’utilité sociale de la FECAFOOT. Elle doit être plus que jamais une entreprise à impact positif et la question que vous devez vous poser en permanence est de savoir si la FECAFOOT contribue à rendre le Cameroun meilleur.Monsieur le Président de la FECAFOOT, votre rôle est donc de vous assurer qu’elle améliore le bien-être de tous ceux et celles qui sont concernés par les retombées de ses activités, il s’agit de l’exécutif certes, des associations sportives nationales, continentales (CAF), mondiales (FIFA), des joueurs, de l’Etat, des spectateurs, les médias, les sportifs, les acteurs de la culture, des sponsors et mécènes, bref de toutes les parties prenantes y compris les générations futures désignées comme des parties prenantes muettes mais dont l’intérêt doit être prise en compte. Vous constatez donc que la FECAFOOT est une affaire de tous, elle doit d’abord servir les parties prenantes avant ses dirigeants et ses actionnaires.

La FECAFOOT comme la littérature doit pouvoir tirer les leçons des erreurs du passé. Milton Friedman, un économiste bien connu, a induit la conscience collective en erreur en affirmant que le but de l’entreprise est de générer du profit pour ses actionnaires. Pendant longtemps (plus d’un demi-siècle) cette doctrine a justifié toutes les pratiques possibles pour accroître le bien-être matériel des actionnaires créant d’importants dommages à l’environnement et aux autres parties prenantes. Le monde entier se bat aujourd’hui avec des succès mitigés pour réparer ces dommages au risque de perdre tous les gains produits.Cette obsession actionnariale n’est plus à l’ordre du jour, comme le comportement prédateur des dirigeants. Nous avons le devoir de nous concentrer sur un investissement juste et bénéfique pour le grand nombre, mais pas pour un investissement le plus élevé pour les actionnaires. En pareille circonstance, en gestion, nous avons la théorie des parties prenantes qui permet d’identifier tous les acteurs d’une entreprise, identifier leurs besoins (qui peuvent être parfois contradictoires) les hiérarchiser et agir conséquemment. À court terme priorisez les parties prenantes directes et stratégiques dont l’action peut mettre l’existence des instances en péril. À moyen et long terme, il conviendra de disposer d’une stratégie qui tienne compte de tous. Le mépris de cette considération peut être fatal pour nous qui pensons que la FECAFOOT est avant tout une entreprise dont l’utilité sociale est établie. Elle doit donc être préservée.

Pour avoir suivi l’actualité de la FECAFOOT de très près au moins depuis 2014, il me semble qu’à très court terme trois défis doivent être relevés au plan managérial : la communication (vous semblez bien la maîtriser.), le droit (une attention particulière au contentieux) et la qualité de l’équipe dirigeante (un mauvais recrutement ne se rattrape pas, à ce sujet, le référentiel de compétence est un outil utile pour garantir la complémentarité des membres de l’équipe.). Rendez-vous pour le bilan des 100 jours du Président de la FECAFOOT, le bilan de la CAN en fera certainement partie.

Que la CAN soit sucrée pour toutes les parties prenantes !

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